A l’occasion de ses 20 ans d’existence, l’Observatoire des Inégalités, organise une grande « semaine de l’égalité » à partir de ce samedi 23 septembre. L’occasion pour l’association dont le siège est basé au quartier du Sanitas, à Tours, de se faire connaitre du grand public, mais aussi de valoriser les travaux menés. Car en 20 ans l’association a fait parler d’elle dans toute la France. A l’origine de sa création par Louis Maurin (qui en est toujours le directeur) et le philosophe Patrick Savidan, on trouve une réaction à l’élection présidentielle de 2002 et l’accession au 2e tour de Jean-Marie Le Pen. Du malaise social qui semblait être à l’origine (au moins en partie) de cette surprise électorale, née alors l’idée d’un observatoire visant à collecter des statistiques et des travaux de recherche qui peuvent être synthétisés et analysés sous l’angle des inégalités. De toutes les inégalités (hommes/femmes, catégories sociales, minorités ethniques, vieux/jeunes, handicapés/valides…). Des documents et données souvent inaccessibles, pointus, bruts que l’Observatoire des inégalités digère, recoupe, met en perspective et sert sous différentes formes au grand public, aux médias, aux politiques et à n’importe qui s’intéressant au sujet. C’est d’abord sous la forme d’un site internet, complété depuis par des rapports édités régulièrement. Depuis l’association née à Tours ne l’a pas quitté mais a ouvert des antennes à Paris ou Nantes, puis a continué son œuvre, se penchant sur la jeunesse notamment avec l’édition d’un « monopoly des inégalités », sorte d’extension du célèbre jeu mais avec les règles de la « vraie vie ». Un jeu qui sert de base à des ateliers en milieu scolaire notamment pour faire comprendre la question des inégalités aux plus jeunes, mais encore une fois sans alarmisme. En effet si l’Observatoire des Inégalités est aujourd’hui une référence c’est avant tout grâce à la précision du travail effectué, et la mesure des analyses produites. Louis Maurin le rappelle régulièrement en interview, il se défend de tomber dans un pessimisme de base qui desservirait la cause. « Il faut faire attention à la dramatisation des débats » nous disait-il ainsi dans une interview il y a quelques années. Le programme de la semaine de l’EgalitéDes débats il en sera question lors de cette semaine de l’égalité. Le 27 septembre (à Paris), avec une soirée débat sur le thème « Inégalités : voulons-nous vraiment que les choses changent ? » avec Louis Maurin et Patrick Savidan (À 19 h. Cité de Refuge, 12 rue Cantagrel, Paris 13e – Entrée libre), mais aussi le lendemain à Tours (jeudi 28 septembre) avec une table ronde et témoignages de cinq représentants d’associations locales de leurs actions au quotidien contre la pauvreté, le sexisme ou les LGBTphobies, et pour réduire les inégalités en matière d’accès à l’emploi et à la culture. (À 20 h. Salle Paul Tixier, 1er étage des Halles, Entrée libre). Avant cela, la semaine débute dès ce samedi 23 septembre avec un grand « Monopoly des inégalités » ouvert de 11 à 99 ans. C’est de 13h30 à 16h30 au centre de vie du Sanitas, 10 place Neuve à Tours (Entrée libre). La cloture se tiendra elle au Bateau Ivre samedi 30 septembre avec un concert du Scratchophone Orchestra (à partir de 18h30 – Entrée : 10 € / Tarif de soutien : 15 €). Une soirée festive qui fait aussi office de soutien, puisque rappelons le, l’Observatoire des Inégalités reste une association indépendante qui se finance essentiellement par les dons et soutiens.
