« Le ventre de Tours » s’apprête à vivre sa période la plus agitée de l’année. Le prélude des fêtes de fin d’année est toujours un moment de forte affluence pour les commerçants situés sous les Halles. Pendant ce temps, les commerces alentours accueillent de nouveaux arrivants entraînant une recomposition de l’offre parfois étonnante.
Il y a quelques semaines, sur les réseaux sociaux, on a vu ressortir les vidéos de présentation du projet de transformation des Halles de Tours. Envisagé sous la municipalité de Christophe Bouchet, l’idée était de faire du bâtiment principal du quartier un site futuriste. 6 ans plus tard, il ne s’est rien passé et la ville de Tours a enterré toute velléité de modifier radicalement ce lieu. En revanche, elle a profité de l’année 2024 pour lancer un appel à manifestation d’intérêt afin de lancer des projets dans les étages.
Avec de gros volumes et une terrasse capable d’accueillir un établissement de type rooftop, l’endroit semble avoir séduit quelques porteurs de projets mais il faudra encore attendre avant de savoir qui. Et surtout de voir les réalisations ouvertes au public. On sait juste que l’idée est de faire quelque chose autour de la gastronomie, ce qui semble totalement logique dans ce secteur qui compte parmi les meilleurs professionnels tourangeaux du secteur. Cela permettrait aussi de justifier un peu plus le label Cité de la Gastronomie remis à Tours et qui ronronne, en dépit des efforts de l’IEHCA (animations, concours culinaires, cycle – séduisant – de conférences lors des rencontres François Rabelais en novembre…).
Car, qu’on se le dise, le projet le plus excitant du moment dans le quartier des Halles, il est privé : c’est le chantier du futur restaurant gastronomique dans le Pavillon de l’Horloge, au sud de la Place Gaston Paillhou. Adossé à l’hôtel 5 étoiles Les Trésorières, ouvert en 2021, il est promis à l’ancien chef étoilé Olivier Arlot (actuellement installé au restaurant O&A mais aussi à L’Atelier d’Arlot, à St-Cyr-sur-Loire).
L’ouverture est annoncée courant 2025, et devrait entraîner par conséquent un changement de propriétaire chez O&A. L’adresse pourrait même avoir déjà trouvé son repreneur. Il faut dire que le quartier attire, avec la proximité de plusieurs adresses réputées comme Les Grands Ducs, La Maison des Halles ou Chez Tutu. Mais aussi des outsiders qui font leur trou comme Boui-Boui ou Les Fines Goules, à l’entrée de la Rue Rouget de l’Isle, une des plus belles nouveautés de l’année.
Cependant, la restauration autour des Halles, c’est aussi un côté hétéroclite avec des ventes qui peinent à se faire, ou des enseignes qui ne durent pas pas comme le bistrot 22 (remplacé depuis peu par un étonnant bar sport-coffee shop-tapas) ou le projet de comptoir italien d’Oliver Arlot, L’Atelier de la Pinsa, transféré à St-Cyr-sur-Loire. A la place ouvrira bientôt… un comptoir à cookies, Lisette, projet porté par une Tourangelle et particulièrement à la mode en ce moment (on a vu un commerce similaire porté par une franchise apparaître au centre commercial des Atlantes).
Cette valse de projets n’est pas illogique. Cela fait partie de l’essence même du commerce. Et la part d’indépendants reste conséquente. On voit tout de même arriver des affaires qu’on n’attendait pas forcément, comme une nouvelle supérette Leclerc au Nord-Ouest, alors qu’il y a deux Carrefour City à moins de 300m et que l’enseigne a déjà son drive piéton de l’autre côté de la place. Au sud, c’est un showroom d’une marque italienne de cuisines et aménagement intérieur qui s’est récemment installé visant un public plutôt fortuné.
En résumé, « Les Halles, ça bouge » nous disait récemment une commerçante habituée du marché du mercredi. La preuve, les locaux vides y sont moins nombreux qu’ailleurs et ne demeurent jamais sans activité trop longtemps. Souvent privilégié pour accueillir de nouveaux projets porteurs, le quartier ne s’encroûte pas. Simplement, il manque parfois d’une certaine unité qualitative. A voir maintenant ce que réservera l’avenir, avec le développement de chantiers d’ampleur. Ce qui est sûr c’est qu’ils ne devraient pas manquer d’attirer l’attention.
