Le malaise du personnel hospitalier à Tours

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Entre 100 et 150 personnels soignants du CHU de Tours ont répondu à l’appel de l’intersyndicale hier et se sont rassemblés devant le bâtiment administratif du site Bretonneau. Les manifestants remettent en cause le plan d’économie de la direction du CHU de Tours qui entraîne la suppression de 34 lits dans les services d’ORL, d’Ophtalmologie, d’Orthopédie et de Gynécologie ainsi qu’une restructuration de trente postes soignants qui conduiront au départ d’autant d’emplois contractuels selon les syndicats.

Marie-Noëlle Gérain-Breuzard, la directrice du CHU de Tours a reçu dans le hall du bâtiment administratif une centaine de grévistes pour une entrevue d’une heure environ qui n’aura rassuré personne chez le personnel en grève. Ces derniers rejettent la suppression des lits dans les quatre services : « quasiment un service complet en orthopédie » nous dit-on, « ce qui va obliger certaines équipes qui étaient en journée à repasser en service complet, c’est une dégradation des conditions de travail et d’accueil pour les patients ». Ils condamnent également les regroupements entre les différents services.

« Un fusible dans le plan d’austérité »

Le regroupement entre l’ORL et l’ophtalmologie est notamment une aberration pour les salariés : « On va enlever petit à petit les spécialisations » nous dit l’une d’entre eux, pendant qu’un autre interpellait la directrice sur le fait que les enfants accueillis en ophtalmologie en urgence vont se retrouver avec les patients d’ORL dont « certains ont des traumatismes graves qui peuvent être choquants visuellement ». Certains n’hésitaient pas non plus à placer ce regroupement dans le cadre d’un plan plus vaste entraînant à terme la fermeture de l’hôpital Clocheville et sa fusion avec les autres sites tourangeaux.

Là où les grévistes ne décolèrent pas, c’est qu’ils ont l’impression d’être « un fusible dans le plan d’austérité du gouvernement ». Marisol Touraine, la ministre de la Santé était particulièrement ciblée. Un échange assez vif s’est d’ailleurs tenu à ce sujet avec la directrice : « Votre mission est de faire une restructuration du personnel en raison d’une politique nationale, au détriment du fonctionnement des services ». L’incompréhension des salariés est complète et ces derniers d’accuser « un déficit qui n’est que de 0,7% et qui est causé volontairement par la baisse des tarifs des actes cumulés et la hausse des tarifs des médicaments ».

Quoiqu’il en soit, la direction est restée campée sur sa position en refusant le moratoire proposé par l’intersyndicale et annonce la fermeture des premiers lits pour le premier décembre prochain.

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