Le Foyer Albert Thomas occupé par ses résidents

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Comme ils l’avaient laissé entendre dans un communiqué diffusé dimanche, les résidents du Foyer Albert Thomas ont décidé d’occuper les locaux hier soir, jour normalement de leur fermeture suite à la liquidation judiciaire de l’association gérant cette halte de nuit pour personnes sans-abris.

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Une décision prise suite à un mail reçu dans l’après-midi. Dans celui-ci, le directeur départemental de la DDCS donnait une fin de non-recevoir aux résidents rencontrés quelques heures plus tôt. Ces derniers demandaient notamment de pouvoir continuer à être hébergés dans les locaux du foyer (jusqu’au 31 janvier) plutôt que d’avoir à « déménager » au gymnase Racault, lieu réquisitionné provisoirement suite à la liquidation.

img_2433Extrait du courrier de la DDCS aux résidents – (c) 37°

Dans ce même courrier, il était indiqué aux résidents du Foyer Albert Thomas, qu’une fois la date du 02 janvier passée et la fin de la réquisition du gymnase Racault, la prise en charge des résidents, se ferait selon les situations de chacun (réfugiés, demandeurs d’asile, SDF…) avec hébergement dans des lieux dédiés ou des chambres d’hôtels…

img_2432Mur du Foyer Albert Thomas – (c) 37°

Du côté des salariés, l’amertume était de mise : « Payer des chambres d’hôtels, cela va coûter plus cher à l’Etat » racontait l’un d’entre eux, tandis que d’autres pointaient les incohérences de remettre les résidents dans le circuit du 115 (ndlr : le numéro d’appel pour l’hébergement d’urgence), alors que celui-ci est saturé et que 36 places sont supprimées avec le foyer. Du côté des résidents justement, l’incompréhension et l’incertitude étaient présentes. « Nous avons été prévenus au dernier moment que le foyer allait fermer et maintenant on ne sait pas ce qu’on va devenir » nous racontait Abdoulaye. « On risque de se retrouver à la rue ou d’être baladés de lieux d’hébergement en lieux d’hébergement ». Face à cette situation préoccupante, ils ont donc décidé d’occuper le Foyer dès hier soir, en attendant qu’une solution pérenne soit trouvée. Ils ont reçu dans leur démarche des soutiens de militants, venus dès le matin au rassemblement et qui par communiqué demandent « le maintien des résidents au foyer ainsi que la désignation d’un administrateur provisoire », ainsi que de plusieurs politiques de gauche.

Les élus d’opposition au Conseil Municipal du groupe « Tours 2020 » (PS et associés) sont d’ailleurs passés au Foyer Albert Thomas avant d’envoyer eux-aussi un communiqué pour demander à la « Mairie de sortir de son silence ». Si aucune réaction officielle n’est encore arrivée de la part de la Mairie (deuxième financeur de l’association et propriétaire des locaux), nous avons néanmoins réussi à joindre Alexandra Shalk-Petitot, adjointe au maire de Tours à l’action sociale et à la solidarité. Cette dernière réaffirme les paroles de sa collègue Marion Nicolay Cabanne dans nos colonnes hier matin : « Nous avons été prévenus de la situation de l’association il n’y a qu’une dizaine de jours. Nous travaillons actuellement avec les services préfectoraux à une solution future ». Et quant à un éventuel manque de vigilance des élus sur les difficultés de l’association, l’élue précise que « les comptes de l’association ont été validés par un commissaire au compte ». Alexandra Shalk-Petitot reconnaît néanmoins avoir eu connaissance de difficultés au sein de l’association il y a quelques mois, mais uniquement sur le volet des relations entre les salariés et le conseil d’administration.

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Depuis plusieurs mois, les salariés de l’association avaient en effet pointé une dérive dans la gestion de l’association. Une situation connue de la DDCS depuis début juillet nous dit-on. Une situation qui appartient désormais au passé, l’association étant liquidée judiciairement, entraînant une perte d’emplois pour 8 personnes. Quant aux 36 places fermées, la Préfecture s’est engagée à les rouvrir dans le dispositif global du département. Plusieurs solutions sont envisagées : répartition dans d’autres structures existentes, ou reprise du foyer par une autre structure d’hébergement d’urgence.

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