Le centre de déradicalisation de Pontourny, plus que jamais critiqué

Facebook
Twitter
Email

magcentrev2

La manifestation organisée samedi matin contre le centre de déradicalisation de Pontourny à Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire), n’a pas recueilli le succès espéré. Les manifestants ont eu beau crier “les habitants avec nous”, ils n’ont été que 150 à défiler dans cette commune de  3 000 habitants, dont un petit noyau du Front national.

A Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire), la contestation, même limité aux riverains directs, reste virulente. Samedi dernier, environ 150 personnes ont manifesté dans les rues de cette petite commune vouée à la viticulture, proche de Chinon, pour exiger la fermeture immédiate cinq mois après l’ouverture du premier centre français de déradicalisation, vide depuis peu de tout pensionnaire. « On nous a vendu des mensonges, on craint un drame comme à Saint-Etienne du Rouvray, on ne veut plus en entendre parler, c’est une vraie gabegie », explique l’une des porte-parole de l’association de riverains « radicalement digne de Pontourny ». Le centre de « prévention, d’insertion et de citoyenneté », que le gouvernement voulait exemplaire, avait été visité par Manuel Valls, alors Premier ministre en octobre.

“Pas de Beaumont du Rouvray”

Bien couverte par les médias, y compris nationaux, la manifestation s’est ébranlée vers onze heures au cris de  : “On ne veut pas d’un Beaumont du Rouvray! », “Cazeneuve démission”, “moratoire à l’abattoir”.  Les manifestants après une halte et une Marseillaise devant la mairie, ont marché jusqu’au centre, à un kilomètre de là. Devant les grilles fermées du centre , un beau manoir fermé et désert, protégé par quelques véhicules de gendarmerie, les manifestants ont pris la pause, notamment pour un direct TV. La plupart des contestataires sont des riverains mais dans le cortège défilaient aussi des militants du Front national et des « Identitaires » qui disent redouter l’arriver prochaine de « revenants » de Syrie.

IMG_0948Véronique Péan (FN) avec les manifestants

Les dérapages en série

Le centre s’était heurté, dès l’origine, à une levée de boucliers d’une partie de la population mais aussi de certains élus. Pour calmer leurs craintes, le gouvernement s’était engagé à n’y envoyer que des volontaires, en voie de radicalisation. Mais les dérapages se sont succédés. Une première polémique avait éclaté peu après l’ouverture avec l’exclusion d’un premier pensionnaire du nord de la France. En janvier un autre a été interpellé en Alsace lors d’un coup de filet anti-jihadiste. Et le dernier a quitté les lieux la semaine dernière, à la suite d’une condamnation pour des violences antérieures. Un déradicalisé qui s’est radicalisé au centre… !

La trentaine de salariés qui encadrent les pensionnaires, éducateurs, psychologues…n’a travaillé en cinq mois, que pour neuf jeunes alors qu’on en attendait 25 pour le mois de janvier 2017.

IMG_0966

La balle dans le camp de Bruno Le Roux

Absents de la manifestation mis à part une conseillère régionale FN, Véronique Péan, les élus de la région ont eux aussi le sentiment d’avoir été menés en bateau. Le 6 février, le conseil municipal de Beaumont-en-Véron, saisi par le maire Bernard Château et le préfet d’Indre et Loire Louis Lefranc, s’est pour la première fois prononcé en faveur de la fermeture du centre. « Cette proposition a été votée à une large majorité. Au départ nous n’étions pas opposé au projet mais les pensionnaires ne correspondent pas  au profil annoncé », explique Vincent Naulet, premier adjoint. « Nous avons donc fait le constat que cela ne fonctionne pas et nous avons changé de point de vue » a-t-il déclaré à la presse après le passage des manifestants.

IMG_1026

Vendredi, lors du deuxième comité de suivi de Pontourny, les élus locaux dont le député PS Laurent Baumel, réunis à la préfecture d’Indre et Loire se sont contentés de demander un « moratoire » d’un mois, « le temps d’étudier si le dispositif est bien calibré pour répondre aux attentes », affirme Jean-Louis Dupont, maire de Chinon et président de la communauté de communes. Celui-ci devrait être reçu avec d’autres élus par Bruno Leroux, le Ministre de l’Intérieur. Vendredi sur Europe 1, Bruno Le Roux a indiqué qu’il continue à “travailler” pour conserver le centre ouvert.

Ch.B

Lire également : Pontourny (Indre-et-Loire): le dernier déradicalisé s’est…radicalisé

magcentrev2

Facebook
Twitter
Email

La météo présentée par

TOURS Météo

Inscription à la newsletter