L’ancienne faculté de droit située boulevard Béranger connaît depuis vendredi une nouvelle vie et porte un nouveau nom : La Villa Rabelais. Un nom tout trouvé et évident pour la Cité de la Gastronomie qui y pose ses valises après que 250 000 euros de travaux ont été effectués pour aménager ce nouvel espace de 3000 m².
La Villa Rabelais (Photo sous Creative-Commons : CC BY-SA 3.0)
« Le savoir hydrate et nourrit », c’est par ces mots que le maire de Tours, Serge Babary a ponctué son discours d’inauguration de la Villa Rabelais, nouvel antre de « Tours, cité internationale de la gastronomie ». Quelques mots empruntés à Rabelais dans Gargantua qui donnent le ton des ambitions portées par l’association tourangelle portant ce projet d’envergure. Un projet derrière lequel l’union sacrée était de mise ce vendredi : Elus de tous bords, de la ville, de l’agglomération, du département, de la région et députés étaient ainsi présents aux côtés d’Emmanuel Hervé, le président de l’association « Tours, Cité Internationale de la Gastronomie » pour cette inauguration qui ancre le projet dans le concret, avec un lieu visible en cœur de ville.
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Face à eux 400 convives venus assister à la véritable première pierre de ce projet né il y a maintenant cinq ans, quand Tours ambitionnait de représenter à elle seule la Gastronomie française après avoir œuvré à l’inscription du « repas gastronomique à la française » au patrimoine immatériel de l’humanité de l’UNESCO par l’intermédiaire de l’IEHCA (Institut Européen de l’Histoire des Cultures de l’Alimentation). Et si depuis, Tours a du partager ce label avec Dijon, Lyon et Rungis, la ville ligérienne n’entend pas se contenter des miettes du gâteau mais au contraire profiter de ce label comme un élément de sa politique de rayonnement.
Loin de la première idée, du temps de la Municipalité de Jean Germain, qui prévoyait un lieu totem à 35 millions d’euros sur les bords de Loire, rattaché par une passerelle piétonne à l’île Simon devenue « jardins partagés », Emmanuel Hervé et son équipe entendent poser les fondations sereinement de cette cité de la gastronomie pour l’ancrer dans le temps et faire rayonner Tours plus par « son contenu que son contenant ».
Emmanuel Hervé – (c) 37°
Des mots qu’Emmanuel Hervé en bon VRP de son association, répète à chaque sortie depuis maintenant plus d’un an, comme pour répondre aux critiques cataloguant le projet tourangeau comme « un projet au rabais ». Et le président de l’association de rappeler : « Nous avons été désignés sur un thème précis, « la gastronomie, un art de vivre à la française » qui fait le pendant aux trois autres Cités avec qui nous travaillons étroitement en réseau ». Et si les autres projets semblent se bâtir autour de lieux plus « pharaoniques », force est de constater que le projet tourangeau est le premier à sortir de terre et est regardé par les autres villes ; en témoigne la présence du maire de Dijon vendredi dernier.
Le contenant du projet tourangeau est lui articulé autour de quatre thèmes : Formation et Recherche – Education, Santé et Bien-être – Le Tourisme et la Culture – Produits, Producteurs et Terroirs – et autour des deux rôles que veut se donner l’association : le maillage des acteurs du territoire et être porteur de quelques événements structurants comme Le Grand Repas dont la deuxième édition le mois prochain ambitionne de nourrir 100 000 personnes le même jour dans le département.
Le futur jardin aromatique – (c) 37°
Quant à la Villa Rabelais, Emmanuel Hervé annonce une « montée en puissance progressive » s’étalant sur deux ans. Ce lieu essentiellement axé sur les volets scientifiques et pédagogiques, accueillera à partir de Novembre l’IEHCA au premier étage, tandis que l’université s’installera au deuxième étage. Le rez-de-chaussée sera ouvert au public avec notamment une bibliothèque scientifique de 8000 ouvrages et des espaces de conférences.
Le deuxième bâtiment, donnant sur la rue Victor Hugo accueillera à terme des formations professionnelles, des conférences ou encore des ateliers et cours de cuisine ouvertes au grand public ou réservées à des formations professionnelles. Deux bâtiments qui seront reliés par un « jardin sensoriel et aromatique ». Cet ensemble pensé comme une vitrine devrait être entièrement opérationnel d’ici la fin 2018.
(c) Cité de la gastronomie
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Un degré en plus :
La vidéo de présentation du lieu :