La renaissance de la Foire de Tours

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Jusqu’au 15 mai, le Parc Expo de Tours est en mode foire. Un rendez-vous annuel qui a fêté son 100e anniversaire en 2021 mais qui a perdu de sa superbe à cause d’une annulation pour cause de confinement en 2020 puis d’un déplacement en juillet pour l’édition du centenaire en 2021. Avec un retour aux dates initiales pour 2022, Tours Événements compte bien relancer la dynamique car ça reste le plus grand rassemblement festif et commercial de l’année dans le département, avec un total de 250 000 entrées estimées sur 10 jours. Reportage sur place.

“A la Foire on croise toujours quelqu’un qu’on connait” : la petite maxime s’est encore avérée vraie dès la première visite dans les allées du village gastronomique vendredi 6 mai à midi. Élus, acteurs économiques, représentants de la gastronomie, amis, copains, ou connaissances… On tape vite la discussion et c’est une des raisons pour laquelle on se rend au Parc Expo une ou plusieurs fois pendant les dix jours de l’événement. Pour cette ambiance franchouillarde, où les bandes ne sont pas obligées de manger et boire au même endroit parce qu’il y en a pour tout le monde et où tous les milieux sociaux se croisent.

“Ça fait de nouveau du bien de se frotter aux gens” confie une trentenaire qui avait boycotté l’édition 2021 car “la Foire en juillet ce n’est pas vraiment la Foire, l’ambiance n’y était pas”. En effet avec trois fois moins d’exposants que les années pré-Covid et un village gastronomique fortement réduit il n’y avait rien d’habituel… C’était triste. Les choses sont aujourd’hui bien différentes, et l’affluence du village gastronomique est un bon exemple : beaucoup de monde dès vendredi midi, blindé le soir (et pareil le samedi), rempli jusqu’à 21h le dimanche (un bar à tapas n’avait plus rien à manger dès 20h45 tandis que le spécialiste du burger Benoit Sanchez, qui a son stand pour la première année, confiait le caractère très sportif de l’aventure).

20% d’exposants en moins par rapport à 2019

S’il est l’atout principal de la Foire de Tours, le village gastronomique n’en est que la vitrine. L’idée c’est de pousser le public à dépasser ses frontières pour rejoindre les halls ou les stands d’exposition extérieurs. Au total, 450 exposants ont réservé un emplacement à Rochepinard, presque deux fois plus que l’année dernière mais 25% de moins qu’en 2019. Et ça compte à la fois dans le chiffre d’affaire de l’événement mais aussi dans la dynamique.

Le vide est plutôt comblé avec adresse, le hall A ayant récupéré l’espace dédié au pays invité, auparavant placé en extérieur vers Ikea. L’Espagne dispose ainsi d’un grand espace avec démonstrations de flamenco, infos touristiques ou gastronomie. Juste derrière, c’est une zone dédiée au design et à l’innovation qui attire du monde avec notamment une dizaine d’entreprises tourangelles concourant pour le Trophée Gustave (la lauréate fera le tour des foires de France gratuitement).

Des événements tous aziumts

Les entreprises et institutionnels rivalisent également d’imagination pour se faire remarquer. Ainsi un château du Loir-et-Cher a fait venir une maquette géante de dinosaure (les enfants adorent !) tandis que la ville de Tours a invité le candidat de Top Chef tourangeau Ambroise Voreux à faire découvrir les poissons de Loire sur son stand. L’aéroport de Tours profite lui du moment pour annoncer de nouvelles destinations en 2023 (des vols vers la Crète, les Canaries ou le Monténégro).

Avec cette Foire, il y a donc une volonté claire de relancer la machine en espérant que les péripéties Covid se seront encore éloignées en 2023. Et que l’incertitude internationale liée à la guerre en Ukraine ne paralysera plus une partie de l’économie. Par exemple que les constructeurs auto ne se contenteront pas de venir faire acte de présence alors qu’ils n’ont quasiment plus rien à vendre mais qu’ils seront bel et bien là comme locomotive de l’événement. En attendant, ce sont les instances sportives qui placent leurs pions pour bénéficier de l’effet Foire et attirer du monde au-delà des forums annuels de septembre : une kyrielle de sports sont ainsi à tester cette année et l’espace qui leur est dédié a encore vocation à prendre de l’ampleur d’ici les JO 2024, une volonté partagée par Tours Événements et l’antenne tourangelle du comité olympique.

La Foire de Tours continue donc d’évoluer, s’adaptant aux vicissitudes économiques et géopolitiques, mais aussi aux évolutions de son temps (l’espace design fait la part belle à l’upcycling, cette tendance consistant à utiliser des matériaux recyclés pour de nouvelles créations). Et ce n’est sans doute pas fini : on rappelle que Tours Événements est en attente d’une nouvelle direction après le départ de Christophe Caillaud-Joos pour Strasbourg. Nul doute que la personne choisie voudra mettre sa patte dans cet événement phare…

Un degré en plus :

La Foire de Tours 2022 a également été l’occasion d’un lancement en grande pompe ce lundi, celui du site shop-in-touraine.fr, sorte d’Amazon local poussé par la Chambre de Commerce et d’Industrie avec le soutien de nombreux collectivités (Tours Métropole, Chinon Vienne et Loire, le Castelrenaudais, la comcom de la Vallée de l’Indre…). Réunissant déjà une grosse centaines d’artisans et commerçants du département, il permet de faire ses achats en ligne et de les récupérer en magasin ou de se les faire livrer à domicile pour 3€90 le panier. Un moyen d’inciter les internautes qui ont le réflexe web pour leurs achats à privilégier des acteurs locaux avec des prix garantis “compétitifs” par rapport aux grandes plateformes. Plus de 45 000 produits sont déjà disponibles (vêtements, gastronomie, bijoux…).

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