La Nationale 10 à l’honneur grâce à Laurent Carré

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Depuis quelques années, la route Nationale 10 revit sur la toile grâce à Laurent Carré, professeur d’histoire-géographie et passionné de la période des 30 Glorieuses. Ce dernier a créé en 2009 un blog consacré à cette route, retraçant son histoire, son patrimoine et ses anecdotes. Un travail de fond reformaté et publié aujourd’hui dans un livre « On est heureux Nationale 10 ! La route Paris-Biarritz de notre enfance ».

couverture

La Nationale 10 c’est pour beaucoup de Tourangeaux et de Français ayant grandi pendant les 30 Glorieuses, un souvenir de départ en vacances avant tout. La nostalgie des parents à l’avant et des paysages défilant sur les vitres arrières de la voiture avant que les bouchons à hauteur des agglomérations ne cessent ce défilement… Une madeleine de Proust en somme. Une route pourtant tombée en désuétude avec l’arrivée des autoroutes et qui petit à petit à perdu son lustre d’antan.

Pour replonger dans cette époque, prenez deux minutes pour regarder ce reportage de 1976 sur les bouchons de Montbazon

« La route des vacances vers l’Atlantique mais aussi celle des migrations espagnoles et portugaises ».

« La Nationale 10 c’est la route des vacances de mon enfance. Dans les années 90, une partie de ma famille a déménagé dans les Landes. J’étais étudiant et sans trop d’argent, pour aller les voir je prenais la Nationale 10. Je me suis rendu compte du mobilier qui disparaissait peu à peu » raconte Laurent Carré. Une dizaine d’années plus tard avec le développement d’internet, l’homme décide de lancer un blog pour retracer ce passé et ce patrimoine tombé petit à petit dans l’oubli. « Je ne pensais pas que ça allait prendre autant d’importance » explique ce collectionneur de Citroën anciennes et qui en possède une douzaine. Pour le professeur d’histoire-géographie, si la RN10 n’a pas le lustre de la Nationale 7, elle n’en reste pas moins une route chargée d’histoire : « C’est la route des vacances vers l’Atlantique mais aussi celle des migrations espagnoles et portugaises ».

A l’heure du « tout autoroutes », La RN 10 a ses adeptes comme en témoigne la réussite des reconstitutions de bouchons organisées depuis 2013 à Sainte-Maure de Touraine lors des journées du Patrimoine. « Cette année il y avait 320 véhicules anciens«  raconte notre interlocuteur à l’origine de ce rassemblement, aujourd’hui repris par une association créée spécialement  » l’association Nostal’10 ». Un regain d’intérêt pour ces routes que Laurent Carré explique par leur côté patrimonial qu’elles ont acquises avec le temps « elles symbolisent une époque qui est aujourd’hui un peu idéalisée. On revit les départs en vacances avec nostalgie, mais à l’époque il faut se souvenir aussi que tout le monde ne partait pas et que la route était dangereuse également » tempère-t-il.

Une route au potentiel touristique important

page5(c) Laurent Carré

C’est un peu tout cela que Laurent Carré a souhaité raconter à travers son ouvrage paru la semaine dernière aux éditions chinonaises Anovi. Au fil des 256 pages, le lecteur pourra retrouver le déroulé de la route de Paris à Hendaye avec des focus sur des endroits particuliers, l’histoire des tronçons, des zooms sur certains mobiliers à la décoration typique des 30 Glorieuses : « Il y a une véritable inspiration venue des Etats-Unis dans l’architecture de certaines aires de repos qui longent cette route comme le relais Charles Martel au sud de Sainte-Maure« .

VIVITAR DIGITAL CAMERARelais Charles Martel (c) Laurent Carré

Un voyage du nord au sud entrecoupé avec des pages thématiques dédiées aux bouchons (comme l’embouteillage du siècle du 02 août 1975 à la suite duquel seront créés les itinéraires bis et Bison Futé), aux accidents (« La RN 10 était également appelée « le cimetière des Portugais » en raison du nombre importants d’accidents de Portugais vivant en France lorsqu’ils retournaient en vacances dans leur pays d’origine ») ou encore à la célèbre course Paris-Madrid de 1903.

A l’instar des routes nationales 6 ou 7 qui commencent à être « patrimonialisées » et autour desquelles les pouvoirs publics locaux tentent de créer une dynamique touristique en « installant des panneaux dans les villages traversés ou en restaurant certaines publicités murales d’époque », Laurent Carré rêve d’un reconnaissance pour cette Nationale 10 avec pourquoi pas au final une labellisation en tant que route historique et patrimoniale.

Un degré en plus :

> le site de Laurent Carré : http://nationale10.e-monsite.com

Crédits images : Laurent Carré

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