La Maison Internationale Populaire veut s’installer dans le temps

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Depuis le 18 avril 2025, la Maison Internationale Populaire (MIP) a ouvert ses portes dans d’anciens bâtiments des casernes Beaumont à Tours. Ce lieu autogéré s’étend sur plusieurs bâtiments appartenant à la SET (Société d’Equipement de Touraine) dont le pavillon de Condé. Une occupation illégale, assumée, par les membres du collectif qui entendent avec ce lieu répondre à la problématique du logement d’urgence, mais aussi créer un lieu de vie et de réflexion.

Après 3 semaines d’occupation, la vie s’organise ainsi sur place. 80 personnes y logent désormais : des familles à la rue, n’ayant pas de solution au 115, des mineurs isolés, des sans-abris… « Ce lieu est une réponse à la situation d’urgence face au manque de réponses du 115 » explique Linda, membre du collectif. « C’est une responsabilité de l’Etat normalement que nous suppléons pour offrir un toit à ces personnes ».

Les militants, qui revendiquent le soutien de 45 associations diverses, ainsi que celui de plusieurs élus de la majorité municipale de Tours, dont le maire Emmanuel Denis, expliquent que les locaux occupés étaient vides depuis 15 ans. Et s’ils ont reçu une mise en demeure de la SET, via un huissier, avec la crainte d’une expulsion, celle-ci n’est pour l’heure plus abordée en cette fin de semaine par les militants. « On est déterminés à rester en ces lieux » avance ainsi Phil, un autre membre du collectif. « Nous proposons une convention d’occupation avec la SET » continue-t-il. Le collectif a été reçu la semaine dernière par le maire de Tours, également président de la société d’équipement. « Il s’est engagé à faciliter la prise de rendez-vous avec la directrice de la SET » avance Marylou, autre bénévole des lieux.

« On continue de discuter avec les collectivités actionnaires de la SET, que ce soit la ville, la Métropole ou le Département » avancent les militants. Pour le collectif : « Face aux manquements de l’État à garantir le droit fondamental au logement et à la dignité, la MIP répond à une mission d’intérêt général essentielle : héberger plus de 80 personnes, créer un lieu d’entraide, de solidarité et de démocratie vivante dans notre ville ».

« Quelque part nous déchargeons l’Etat de 80 places » analyse Linda, qui évoque également des familles directement envoyées ici par le 115. Louis, un des résidents accueillis, indique de son côté « être mieux ici qu’au 115 » tout en mettant en avant le fait que pour les familles, ce squat apporte de la sérénité : « Les enfants sont moins stressés car ils savent qu’ils auront un toit pour la nuit. »

Un lieu autogéré

Concrètement sur place, un bâtiment est dédié aux logements, un autre est mis en commun avec cuisine, réfectoire et salle de jeux, tandis que le pavillon de Condé sert de lieu de réunion et d’animations : ateliers, conférences et concerts y étant organisés régulièrement.

En clair, le lieu se veut autogéré, non sans un certain sens de la débrouille : « Nous avons de l’électricité grâce à un groupe électrogène et de l’eau est acheminée par des volontaires via des points d’eau publics comme place Rabelais » explique Phil, tandis que des maraichers et agriculteurs locaux fournissent des produits pour les repas quotidiens indique encore ce dernier.  

Un mode de vie qui reste précaire mais qui offre une bulle d’air pour ses occupants, indiquent les militants qui évoquent des familles qui passent la journée pour se restaurer, ou pour que les enfants puissent jouer. « Certaines mères de famille peuvent aller travailler et laisser leurs enfants en toute sécurité » citent-ils ainsi en exemple. « C’est un lieu qui répond à nos ambitions de vie collective. C’est pourquoi nous demandons sa reconnaissance d’utilité publique » concluent-ils.

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