La ligne B du tramway a enfin un calendrier clair

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Ce mercredi 31 mai le Syndicat des Mobilités de Touraine organisait un point pour préciser le calendrier de chantier de la deuxième ligne de tramway censée reliée La Riche à Chambray-lès-Tours. Le projet est désormais clairement fixé pour aboutir fin mars 2028. Avant cela il faudra passer par une enquête publique (prévue en 2024), la déclaration d’utilité publique (DUP) l’année suivante puis la phase de travaux.

Il n’y a pas eu de grandes annonces au cours de cette conférence de presse, plutôt une mise au clair et quand même le dévoilement de ce que pourrait être le paysage autour de la ligne B qui fera 12,5km (15km pour la ligne A).

Par exemple, la démolition de quelques maisons de La Riche éclaircira le champ dans le centre-ville et autour de la salle de spectacle de La Pléïade. Un peu plus à l’ouest, un parking relais sera créé au pied du périphérique, dans l’espoir que les voitures venant de Fondettes, St-Cyr ou La Membrolle s’arrêtent là et que leurs passagères/passagers montent dans le tram pour rejoindre Tours-Centre. Un autre parking relais doit être créé à l’entrée sud du périphérique, à Chambray. C’est là que sera situé l’autre terminus, après un passage dans les bois et à proximité du lycée agricole.

Le tram dans le quartier des Fontaines

Au total ce sont 22 stations qui sont annoncées sur le parcours (29 pour la ligne A). 19 rames devraient être acquises, contre 21 pour la mise en service du premier tram tourangeau en 2013.

Parmi les certitudes que l’on a désormais, on sait que le tram passera au coeur du nouveau quartier Plessis-Botanique de La Riche où 1 500 logements sont en cours de construction. Il évitera l’entrée de l’hôpital Bretonneau mais s’approchera au mieux de celle du futur CHU Trousseau de Chambray via une déviation de l’Avenue de la République. Aux Fontaines, il n’empreintera pas l’avenue directement au pied du coteau mais passera par la Rue de Saussure, derrière l’école de commerce avant de rejoindre le Pont de l’Alouette et une station située aux portes du Lycée Grandmont et du quartier de la Bergeonnerie. En moyenne, les arrêts seront distants de 500m. L’une d’elles sera située à hauteur du Centre Aquatique du Lac, où le parking relais doit être transformé (équipements vélos, végétalisation). Au total 1 800 plantations d’arbres sont espérées.

Ce qui est intéressant c’est de voir ce qui est envisageable Boulevard Jean Royer : comme il est étroit, il est fort possible que le tram doive partager ses voies avec les voitures, comme sur la très décriée Avenue Maginot à Tours-Nord. Des études sur le sujet redémarrent en ce mois de juin 2023 afin de préciser le scénario, mais aussi le plan de végétalisation de cet axe où des arbres seront arrachés (mais pas les platanes de la Place de Strasbourg). Rappelons qu’un collectif de riverains s’oppose catégoriquement au projet, dénonçant notamment son coût, la gène pour les habitants et son impact sur la végétation actuelle. Une manifestation a récemment eu lieu devant les locaux de Tours Métropole et des recours ne sont pas exclus, ce qui pourrait retarder le projet. Plusieurs voix politiques continuent de plaider pour l’abandon de la branche Liberté-La Riche afin de réaliser seulement la portion Tours-Chambray.

Place de la Liberté

La végétalisation de la ligne fait partie des grands dossiers. Des tests sont en cours Avenue du Colombier à Tours-Nord afin de trouver les végétaux les plus adaptés pour les parties qui seront enherbées (on nous annoncer 70% soit environ 8,5km). L’idée est de notamment de privilégier les espèces peu gourmandes en eau.

Parmi les grands projets on note aussi une refonte complète de la Place de la Liberté où les deux lignes se croiseront (avec une station commune un peu plus au sud à Charcot). Les fontaines déjà inactives seront totalement supprimées mais des aménagements verts sont prévus. Quant à la statue de Jean Royer, l’ancien maire de Tours, elle sera déplacée de quelques mètres. Le Syndicat des Mobilités de Touraine promet un secteur « apaisé »… ce qui est un sacré défi quand on sait que c’est aujourd’hui une des zones les plus embouteillées de Tours aux heures des pointe et que le cadencement de deux lignes de tram avec leur priorité aux feux pourrait encore aggraver la situation si le trafic automobile ne diminue pas de manière sensible. Idem d’ailleurs pour le Carrefour de Verdun où il y aura aussi les deux lignes. A noter qu’une réflexion est en cours pour restituer des places de stationnement dans le secteur Liberté.

Dans l’Alouette

En parallèle du projet de tram, la ligne de bus 2 sera repensée pour aller des Douets aux Atlantes (Les Douets-Trousseau actuellement). Assurée par 15 bus long format roulant au gaz naturel, elle bénéficiera de réaménagements urbains sur 5km entre le pont Mirabeau et son terminus. Le détail du plan de travaux n’est pas communiqué.

L’ambition finale de ce plan de transports est d’atteindre 50 millions de voyages annuels sur le réseau Fil Bleu de Tours Métropole, et ce à l’horizon 2030. Le record actuel est de 40 millions juste avant la crise sanitaire. On n’a pas encore retrouvé une telle fréquentation depuis. Pour réussir cet objectif, ce sont des sommes colossales qui seront investies. Le budget initial présenté en 2018 évoquait 430 millions d’€, comprenant le bus 2 et un prolongement du tram A jusqu’à l’aéroport, ce dernier étant désormais sorti du dossier (mais toujours envisagé). Grâce à un tour de passe-passe comptable, le SMT indique que le coût de l’opéraiton est de 421 millions d’€… selon la valeur de l’euro en novembre 2018, il y a donc 4 ans et demi.

En réalité, avec l’inflation, celui-ci dépassera les 500 millions d’€. Un emprunt de 170 millions d’€ sera réalisé en ce mois de juin pour commencer à payer les frais.

Visuels : Richez Associés pour le SMT – images non contractuelles

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