La crise du Covid-19 a remis en avant le rôle des chambres consulaires. Depuis le mois de mars, celles-ci ne cessent en effet de répondre aux inquiétudes et interrogations des entrepreneurs.
Face à une situation inédite et une crise entraînant de multiples incertitudes, les entreprises se sont en effet tournées massivement vers les chambres consulaires. A la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, Gérard Bobier évoque ainsi un besoin d’informations et de relations directes de la part des artisans et un travail important réalisé par les 79 salariés de la CMA afin d’éviter des ruptures avec les artisans. « 75% des artisans ont cessé leur activité pendant les 6 semaines du confinement » analyse Gérard Bobier, président de la Chambre des Métiers de l’Artisanat d’Indre-et-Loire depuis 2010, « la CMA a été un interlocuteur incontournable pour eux. » Eux ce sont les 13 200 entreprises artisanales représentant 18 000 salariés en Indre-et-Loire. Des entreprises qui ont traversé la crise et qui selon Gérard Bobier « ne s’en tirent pas trop mal en dehors de quelques secteurs comme ceux liés à l’événementiel » comme les entreprises de traiteur ou de réception.
« Globalement les métiers de bouche n’ont pas été trop impactés » détaille-t-il alors que « les services ou le bâtiment ont plus souffert. » Le président consulaire évoque ainsi une « économie qui n’est pas effondrée » mais ne cache pas ses craintes sur les prochains mois avec les « remboursements de crédit qui reprennent, tout comme les charges qui avaient été un temps gelées par l’Etat. »
Un Etat qui a joué son rôle dans l’ensemble selon notre interlocuteur qui se montre néanmoins vigilant sur certains points comme les remboursements des prêts garantis par l’Etat. « Nous espérons obtenir un taux d’intérêt unique pour tout le monde » dit-il à ce sujet, alors que pour l’heure chaque banque pourra appliquer un taux propre aujourd’hui non connu. Autre point de vigilance, celui de la relance industrielle prônée par le gouvernement. Là-dessus, Gérard Bobier appelle à faire attention aux sous-traitants, dont 82% sont des entreprises artisanales de moins de 6 salariés et forcément plus fragiles que les gros groupes industriels. Des petites entreprises qui « jouent le jeu » précise-t-il et qui contribuent à l’équilibre économique même si l’année 2020 a renforcé la précarité de certaines.
Pas de baisse d’apprentis malgré la crise
La crise qui avait également créé une inquiétude à la fin du printemps sur l’apprentissage, l’autre grand domaine de compétence de la Chambre. Sur les 14,5 millions d’euros de budget de la CMA37, 10 sont en effet alloués à l’apprentissage via le Campus des Métiers de Joué-lès-Tours qui accueille 1800 apprentis et 145 personnels.
En cette rentrée, Gérard Bobier se satisfait finalement de ne voir aucune baisse du nombre d’apprentis dans le département, grâce en partie aux aides mises en place par l’Etat. Un Campus des Métiers qui ouvre même 4 formations supplémentaires en cette rentrée 2020. De quoi renforcer l’optimisme de Gérard Bobier sur l’avenir.
Un avenir qui s’écrira prochainement à l’échelle régionale puisqu’à partir de 2021, les Chambres des Métiers et de l’Artisanat deviennent régionales avec des antennes départementales. Un choix critiqué par certain mais vu comme quelque chose de positif par celui qui est aussi président régional du réseau des CMA depuis 2016. Selon ce dernier, cela va « renforcer la proximité » et permettre d’automatiser certaines taches administratives, redonnant de fait aux antennes départementales la possibilité de se concentrer sur leurs missions relationnelles avec les artisans. Au regard des incertitudes restantes et d’une crise qui n’est pas terminée, ce lien sera essentiel.
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