[La Bouteille du week-end] Bourgueil rouge 2010, Les Cent Boisselées, Pierre-Jacques Druet

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Comme un bon vin ne s’apprécie que s’il est partagé, chaque vendredi dans [La bouteille du week-end], Guillaume Lapaque vous fait part de sa rencontre avec un vin ligérien et vous en parle avec passion et délectation. 

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La machine à remonter le temps existe : dans chacun des vieux flacons de Loire se cache le souvenir des millésimes anciens.

On entend parfois dire que la Loire produit « des petits vins à boire jeunes ». La dernière personne que j’ai entendue me dire ça a mystérieusement disparu dans des eaux tumultueuses au large de Saint-Nazaire, assomée avec un flacon vide de Vouvray 1947. Cet avertissement à mes chers lecteurs étant fait, j’ai eu le plaisir cette semaine de remonter le temps, 7 ans en arrière, jusqu’au millésime 2010.

Je savais qu’on trouve facilement, chez la plupart des cavistes de Tours, des bouteilles d’un certain âge, en pleine maturité. J’ai été ravi de trouver à la Vinothèque, une de ces belles bouteilles à un prix particulièrement sage.

J’avais deux raisons de traiter cette bouteille avec respect. La première c’est que 2010, comme le sera certainement 2017, est un grand millésime. La seconde, c’est qu’il s’agit d’un vin de Pierre-Jacques Druet. Pierre-Jacques, qui n’exerce plus aujourd’hui son métier de vigneron, a largement participé dans les années 1980 à la renommée des vins de Bourgueil et à la mise en avant de ses terroirs.

Même le nom de la cuvée m’avait séduit avant que la dégustation ne commence : avant le système métrique, la boisselée, c’était la surface que le paysan pouvait ensemencer avec « un boisseau » de grains. Et les Cent Boisselées de Pierre-Jacques Druet représentent donc une dizaine d’hectares sur lesquels poussent, non pas du grain fort heureusement, mais de la vigne de cabernet franc.

A regarder la robe du premier verre servi, le rouge encore brillant, si peu tuilé, trahit à peine l’âge de la cuvée. Au premier nez, on perçoit d’abord des arômes de fruits bien mûrs, presque confiturés : de la cerise, de la prune… Mais il ne faut jamais s’empresser de porter à ses lèvres les vins âgés. Si on prend le temps d’agiter son verre pour aérer le vin, le nez sera conquis par des arômes plus complexes, des épices, du cuir, une légère note camphrée… Autant d’arômes qui résultent des 7 ans d’élevage du cabernet franc.

En bouche, ce vin élevé sur les terrasses de graviers de la Loire est souple et friand. La matière et la matûrité du raisin sont présentes mais c’est la légèreté du terroir qui l’emporte.

Cette cuvée est certainement arrivée à son optimum de maturité. Inutile de la faire encore vieillir en cave mais réservez là pour un beau déjeuner dominical.

Dès que vous aurez ouvert le bouchon, elle vous racontera des mystères du millésime 2010 et les souvenirs du vigneron Pierre-Jacques Druet.

Bourgueil rouge 2010, Les Cent Boisselées, Pierre-Jacques Druet

7 € TTC à La Vinothèque

16, rue Michelet

37000 Tours

Tél. : 02.47.64.75.27

https://www.facebook.com/LaVinothequeDeTours/

http://www.vinotheque-tours.fr

 

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