Vivre dans une ville qui se définit comme Cité de la Gastronomie c’est pouvoir profiter de moments comme ça : des tables et des chaises dressées à l’air libre dans un coin de paradis, avec des convives d’horizons variés et un lapin qui court partout sans que son propriétaire ne s’affole. Vendredi soir, l’Île Simon de Tours a accueilli la 5ème édition du Banquet Solidaire. On y était.
Qu’on apprécie – ou pas – le personnage, Bernard Charret est un phénomène à la gouaille quasi inimitable. Il a fallu ruser et faire preuve de patience pour enfin réussir à le stopper 5 minutes 30 sous une toile de tente à l’écart du coup de feu et discuter un peu. Connu pour son restaurant Les Chandelles Gourmandes à Larçay, et pour mettre sur pied chaque année le marché paysan Convergences Bio, le chef a battu son deuxième record en une semaine. Dimanche 16 septembre, 97 stands étaient réunis à la guinguette. 5 jours plus tard, plus de 350 personnes ont participé au Banquet Solidaire de l’Île Simon, à quelques mètres de là, de l’autre côté de la rive.
« Je suis content de revenir ici » explique l’organisateur de l’événement qui s’était exilé à la Gloriette les deux années précédentes, pour des raisons logistiques (l’Île Simon n’était pas accessible). En 2013, c’est au même endroit qu’il avait lancé l’opération, avec déjà 250 personnes. Comment c’est arrivé ? Assez simplement : « j’étais à Bercy pour représenter la région Centre auprès du Haut-Commissariat à la Gastronomie, on devait créer un plat avec des produits de saison, locaux, et qui fasse un clin d’œil à un pays étranger. J’ai choisi la paella avec de l’oie et de la carpe. Et comme la paella c’est un plat qu’on ne mange pas seul mais qui se partage, j’ai eu l’idée de ce banquet. »
Après avoir convaincu les instances régionales et municipales de l’époque, Bernard Charret s’empare donc pour la première fois de l’Île Simon avec une idée fixe en tête : ce Banquet doit être Solidaire. Ainsi, la moitié des convives sont des personnes invitées car n’ayant pas beaucoup de moyens, leurs repas sont financés par celles et ceux qui peuvent se le permettre (tarif 2018 : 25€ pour apéro, entrée, plat, dessert, vin à base de produits bio et tourangeaux).
Malgré des plats manquants ce vendredi soir en raison d’une affluence surestimée, l’ambiance est au rendez-vous… Plus de 350 personnes sont venues, dont près de 150 qui ont acheté leur ticket, un chiffre inédit selon l’organisateur. Plongez dans l’ambiance de cette soirée via notre reportage photo commenté (clichés réalisés par Delphine Nivelet pour 37 degrés) :
Tours – Banquet Solidaire sur l’Île Simon
Pour cette 5ème édition du banquet Solidaire, une quinzaine d’associations sont venues avec leurs bénéficiaires. Parmi elles le Secours Populaire, Utopia 56, la Ressourcerie ou Sac à Malices.
En amont du banquet, les participants invités peuvent profiter d’une « Bulle de Beauté » pour se mettre sur leur 31 avec stand coiffure ou vide dressing. Catherine a proposé des modelages de main à une dizaine de personnes, pour la 3ème année consécutive : « Ici on se sent comme dans un cocon. On a pu échanger, discuter, rigoler… des émotions qui viennent du cœur »
Pour les enfants (et pas que), la fermé pédagogique Ecole Buissonnière est venue avec cochon, poules, lapins ou chèvres : « ça nous permet de promouvoir l’élevage respectueux du bien-être animal et les bons produits. On est dans l’échange et le partage, des valeurs que l’on cherche à transmettre. »
A l’apéro, Véro, bénévole solidaire depuis une trentaine d’années, lance un cri du cœur : « merci les précaires ! »
Deux groupes musicaux ont assuré l’animation de la soirée.
Fidèles ou nouveaux venus, les bénévoles sont une soixantaine à s’activer : « ce sont tous le sgens que je rencontre dans l’année » explique Bernard Charret.
Le menu du soir : pressé de Ste Maure et potimarron au vinaigre de betterave pour l’entrée, mélimélo de Loire au safran de Touraine pour le plat, crumble de fruits d’automne et son sorbet aux deux prunes en dessert
Pour le plat, 150kg de silure ont été cuisinés, le pêcheur qui les a trouvés a réussi à dénicher de belels bêtes de 25 à 30kg.
En cuisine, on s’active et ça ne chôme pas : les assiettes sont dressées à la minute. Mais une vingtaine d’entrées manqueront.
150 bouteilles de vin naturel ont également été débouchées et servies pendant la soirée.
Le Banquet Solidaire demande 2 mois de préparation à Bernard Charret qui espère, chaque année, convaincre un peu plus d’institutions de l’aide à financer la soirée.
Reportage photo : Delphine Nivelet
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