Ces temps-ci, le coronavirus occupe toute l’actualité. Quand on ne parle pas directement des conséquences sanitaires du Covid-19, on évoque son impact économique, social, culturel ou sportif. Tout ça dans une ambiance particulière : celle d’une Touraine confinée jusqu’à nouvel ordre. Voici le 4e épisode du journal de bord de la rédaction de 37 degrés.
Lundi 6 avril, “Comment ça va ?” “Comme un lundi”. Cette expression qui nous hérisse le poil quand elle est répétée chaque début de semaine inlassablement par notre collègue, nous manquerait presque aujourd’hui, surtout qu’elle n’a jamais eu autant de sens qu’aujourd’hui finalement.
Mardi 7 avril, une envie d’aller à la piscine, une envie de se promener en forêt, une envie d’aller à un concert, une envie de manger au restaurant, une envie d’acheter un nouveau t-shirt, une envie que Mr le Président prenne une décision claire pour savoir combien de temps ça va encore durer. Faute d’obtenir satisfaction, c’est le moment idéal pour tester de nouveaux looks. La barbe de 21 jours, ce petit côté Koh Lanta, c’est pas mal…
Jeudi 8 avril, non, mercredi 7 avril… Ah ! Mercredi 8 avril, on perd encore un peu plus la notion du temps. La température extérieure laisse imaginer que le confinement a vraiment duré et que nous sommes désormais début juin. Il reste un peu de crème solaire dans la salle de bain. On réfléchit sérieusement à transformer le canapé en matelas de plage. Mode d’emploi : 1 – S’y allonger dès que le soleil l’irradie de ses rayons. 2 – Déplacer le chat si nécessaire. 3 – Attendre. Si l’immersion n’est pas assez efficace, voici la solution :
Jeudi 9 avril, des petits boutons apparaissent sur les mains, quelques démangeaisons au bout des doigts. On s’en émeut. Et on nous transfère un article disant qu’il s’agit peut-être d’un symptôme du Covid-19. Selon une source fiable, les pellicules sous les aisselles, l’odeur d’œuf au plat des plantes de pieds et les ongles mauves seraient aussi des signes annonciateurs de la maladie. Enfin selon Jean-Marc du forum Doctissimo.
Vendredi 10 avril, on découvre qu’un projet de bar clandestin est en cours de montage. Sérieusement ? « Nous avons estimé que vous étiez digne de confiance pour faire partie de notre clientèle secrète » lit-on dans un mail reçu à la rédaction. Fausse joie : il s’agit simplement du teasing pour l’ouverture d’un établissement une fois le confinement terminé. De toute façon en ce moment ce n’est pas l’envie de boire un verre qui est la plus forte mais celle de remettre de l’ordre dans cette foutue chevelure. Quelqu’un a une adresse de coiffeur clandestin ?
Samedi 11 avril, les voisins du dessus toquent à la porte. Chouette, une interaction humaine ! Mais non, c’est pour exiger moins de bruit parce qu’on s’enflamme sur un blind test « Dessins animés » au cours de l’apéro visio hebdomadaire avec des copains. C’est fou ! Ça fait tellement longtemps qu’on aurait dû toquer à leur porte à cause des aboiements de leur chien, des sauts de cabri dudit chien sur le parquet, de leurs ébats enflammés… Sûr que la médiation de voisinage sera un job d’avenir dans les prochains mois !
Dimanche 12 avril, plus le confinement dure, plus les repas à la maison s’enchaînent, plus l’invention du lave-vaisselle fait sens. Bilan provisoire depuis le 17 mars : un verre Vitiloire brisé, un plateau écorné, une plaque de four souillée par de la pâte à cookies, un plafond aspergé de concentré de tomate, 5 repas pris à même le plat pour ne pas salir une assiette supplémentaire, 3 tâches dans un livre de recettes mais aucun smartphone tombé dans la marmite. Sinon, c’est de plus en plus difficile de répondre à la question « Quoi de neuf ? », déjà angoissante avant même le début de confinement.
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