[HistLoire] L’usine à gaz de Tours

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[Cette chronique a été publiée initialement en juillet 2016. Nous la ressortons en ces temps d’information réduits liées au coronavirus]

HistLoire, c’est une chronique régulière sur 37° où nous vous proposerons un petit focus sur un pan d’histoire tourangelle. Ce mois-ci, replongeons nous dans l’histoire de l’Usine à Gaz qui était située quartier Tonnellé.

Alors que Tours est actuellement en train de se doter d’un Centre d’Art Contemporain avec le CCC OD qui ouvrira ses portes au printemps 2017. Il y a de cela 50 ans, la ville réfléchissait déjà à un tel équipement avec un bâtiment à l’architecture originale et saisissante : L’ancienne Usine à Gaz du quartier Tonnellé.
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Envisagée dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’usine GDF fut implantée quartier Tonnellé en remplacement d’une précédente datant de 1931. Ouverte en 1953, l’usine, impressionnante par son style, ne fonctionnera qu’une dizaine d’années. En effet, avec la mise en service du gisement gazier de Lacq (en 1964), la France abandonne progressivement ses usines de fabrication de gaz au profit du gaz naturel découvert, celle de Tours doit arrêter sa production et fermer ainsi ses portes en 1969.

Le bâtiment, construit par Maurice Veillon, avec sa hauteur de 45m au point maximal et son architecture à base de béton n’était pas sans rappeler l’influence de Le Corbusier. M. Veillon avait pensé ce bâtiment comme un repère dans la ville en ces temps d’après guerre synonymes de croissance industrielle, où Tours, comme beaucoup de villes françaises, se reconstruit pour se dessiner un nouveau visage.

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Dès l’arrêt des activités, les idées vont se succéder pour donner une seconde vie à ce bâtiment (aux allures de Rockefeller Center dit-on à l’époque). Dès 1969, le directeur de l’Atelier d’Urbanisme de Tours propose de requalifier les lieux pour en faire un musée d’art, on évoque également une maison des associations, des salles de sport… Mais ce n’est qu’au début des années 80 qu’un projet concret va naître, la Mairie envisageant d’en faire un centre d’art et de technique ainsi qu’un musée d’art contemporain. Place au « Beaubourg tourangeau » comme on peut le lire à l’époque dans la Nouvelle République. On imagine même la possibilité de se servir des rails existants dans l’enceinte de l’usine pour acheminer directement les voyageurs par train de Paris ou d’ailleurs.
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Nous sommes en 1982 et le projet a alors les faveurs du Ministère de la Culture par l’intermédiaire de son ministre Jack Lang qui inscrit le projet tourangeau dans son programme de développement de la création artistique. Mais les travaux qu’on imaginait commencer dès 1983 ne virent jamais le jour. Après quelques années de balbutiement, le projet au coût trop important pour la ville et faute de financement important de l’Etat, tomba à l’eau. Le conseil municipal décide finalement en 1988 la destruction des lieux. L’usine est finalement démolie le 7 février 1989 par explosifs. Le Tate Modern tourangeau ne verra finalement jamais le jour.
1024px-TateModernLe Tate Modern à Londres. Par MasterOfHisOwnDomain — Travail personnel, CC BY-SA 3.0

Un degré en plus :

> Voir en photos l’implosion de l’usine à gaz sur ce site.

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