[HistLoire] L’enceinte gallo-romaine de Tours

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[Cette chronique a été publiée initialement en octobre 2017. Nous la ressortons en ces temps d’information réduits liées au coronavirus]

HistLoire, c’est une chronique régulière sur 37° où nous vous proposerons un petit focus sur un pan d’histoire tourangelle. Ce mois-ci, replongeons nous dans l’histoire de l’enceinte gallo-romaine de Tours.

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L’enceinte gallo-romaine de Caesarodunum (nom romain de la ville de Tours, signifiant la ville de César) a été construite au IVe siècle ap. JC. Comme toutes les villes de Gaule, par crainte des invasions barbares, Caesarodunum se replie alors dans une enceinte de taille réduite ( de 9ha alors que la ville au IIIe siècle occupait pratiquement 100 ha).

Le plan ci dessous montre le contour de l’enceinte. Les murailles toujours présentes et visibles sont en gris. Les murailles disparues sont en vert avec une bordure rouge quand des éléments de l’enceinte se retrouvent dans les bâtiments construits au dessus d’elle. Cette muraille avait comme particularité notamment de s’appuyer sur l’amphithéâtre, ce qui explique sa forme arrondie au Sud.

De cette muraille, il reste donc quelques traces à Tours, notamment dans les caves de certaines maisons, ou dans celle du musée des Beaux-Arts (On peut les visiter sur demande). A l’extérieur, des traces du castrum tourangeau subsistent également dans les soubassements du Château. Une tour de l’enceinte (numéro 4 sur le plan), restaurée au XIXe siècle, est visible également dans le jardin du musée des Beaux-Arts.

Tour Gallo-Romaine jouxtant le musée des Beaux-Arts

Mais les vestiges les plus importants de la muraille sont présents dans un jardin derrière les cinémas Studios,au niveau de la rue du Petit Cupidon (numéro 2 sur le plan). Dans ce jardin, la muraille sur une centaine de mètres en continu reste visible du public, avec en son centre la brèche dite des Normands qui sert encore aujourd’hui la légende de Saint-Martin. En effet, selon celle-ci, en 903, un raid normand aurait percé la muraille à cet endroit pour s’emparer de la Cité, avant de prendre fuite face aux reliques de Saint-Martin apportées face à eux.

L’enceinte globale était d’un périmètre de 1 245 mètres, édifiée au moyen de matériaux de réemploi prélevés sur les bâtiments en place et qui prenait donc appui au sud sur l’amphithéâtre de Tours.

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Zoom sur l’amphithéâtre de Tours :

L’amphithéâtre a été mis en chantier dans la seconde moitié du Ier siècle, puis a été agrandi un siècle plus tard. Dans la seconde moitié du IIIe siècle, il est transformé en bastion entouré d’un fossé. Au IVe siècle il sert d’appui à la construction de l’enceinte urbaine, puis est transformé en porte de ville.

Cet amphithéâtre était de type massif à l’extérieur mais ne possédait pas de gradins selon les études faites. En effet, les constructeurs auraient tiré parti d’un relief naturel, une «montille», et apporté des remblais pour former le partie de l’amphithéâtre réservée aux spectateurs via une pente en terre ou au mieux sur des gradins en bois.

Avec ses 35 000 places dans sa structure la plus grande, l’amphithéâtre de Tours était l’un des plus grands de Gaule.

Un degré plus loin :

> Pour aller plus loin découvrez ce site fait par l’INRAP : De Caesarodunum à Tours : Archéologie de la ville de Tours

En rouge, l'amphithéâtre originel, en vert l'extension.
En rouge, l’amphithéâtre originel, en vert l’extension.
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