HistLoire, c’est une chronique régulière sur 37° où nous vous proposerons un petit focus sur un pan d’histoire tourangelle. Ce mois-ci, replongeons nous dans l’histoire de la Presse à Tours jusqu’à la Libération.
La Presse Quotidienne Régionale telle que nous la connaissons est un héritage lié à La Seconde Guerre Mondiale. A Tours, La Nouvelle République est ainsi un journal issu de la Libération. Auparavant, à Tours existaient deux grands quotidiens régionaux : Tours-Soir et La Dépêche du Centre. Le premier était imprimé rue Etienne Pallu, tandis que le second appartenait aux Imprimeries Arrault et Cie situées rue de la Préfecture.
Les locaux et le matériel de La Dépêche du Centre sont alors attribués à la Nouvelle République, jusque-là journal clandestin sur Tours du groupe résistant Libé-Nord auquel appartenait Jean Meunier. Un journal qui avait jusque là sorti deux numéros clandestins les semaines précédents la libération de Tours. Deux numéros qui avaient été discrètement imprimés sur les presses de La Dépêche du Centre par des ouvriers y travaillant. Tours-Soir est lui remplacé quelques mois plus tard par Centre-Eclair. Ce journal disparaîtra quelques années plus tard.
Au cours de l’Occupation, les Allemands n’avaient pas mis la main que sur l’activité journal des Imprimeries Arrault et Cie, puisque celles-ci ont servi à plusieurs activités au service du pouvoir comme l’impression des tracts officiels et des appels à la population à l’instar de celui ci dessous :
Source : Eric Caillé |
Reste, une fois la Libération passée, à régler les litiges liés à l’appropriation des locaux par la NR, comme ce fut le cas ailleurs dans d’autres régions également, dans des situations similaires. Si Les Imprimeries Arrault seront finalement acquittées par la Cour de Justice d’Orléans le 06 juin 1946. L’administrateur de l’entreprise, Charles Gay fut néanmoins condamné le 5 novembre 1946 à 10 ans d‘indignité nationale et à la confiscation d‘un quart de ses biens. La Dépêche du Centre restera elle interdite et seules les activités d’imprimerie de labeur d4arrault reprirent jusqu’en 1954. Quant à la partie liée à La Dépêche du Centre, tous les biens lui appartenant avaient été dévolus à la Société Nationale des Entreprises de Presse (SNEP), au profit de la Nouvelle République. L’affaire traina encore quelques années et se solda par un remboursement d’un montant de 152 millions de francs aux anciens propriétaires. Un versement effectué entre 1956 et 1965 suite à la Loi Moustier de 1954 qui régla les différents issus de la Libération entre anciens titres de presse acquittés et nouveaux.
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