[HistLoire] La place Jean-Jaurès de Tours au XIXe siècle

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[Cette chronique a été publiée initialement en mars 2017. Nous la ressortons en ces temps d’information réduits liées au coronavirus]

HistLoire, c’est une chronique régulière sur 37° où nous vous proposerons un petit focus sur un pan d’histoire tourangelle. Ce mois-ci, replongeons nous dans l’histoire de la place Jean-Jaurès au XIXe siècle. 

La place Jean-Jaurès, ses fontaines, son Palais de Justice et son Hôtel de Ville, une image immuable du centre de Tours. Pourtant imaginons un instant, qu’un seul de ces éléments ne manque ?

palais justice 6La place Jean-Jaurès vers 1850 – (c) AHT

Cette image de la Place Jean-Jaurès aux alentours de 1850 modifie notre regard contemporain sur cette place symbolique de la ville. Alors nommée place du Palais suite à l’érection du Palais de Justice, construit entre 1840 et 1843 par l’architecte Jacquemin. Ce dernier est déjà en place sur cette image et parait par effet de dissymétrie démesurément grand. Les fontaines elles, ne sont pas encore présentes mais ne vont pas tarder, cette place à l’origine rectangulaire, venant juste de trouver sa forme en hémicycle qu’on lui connaît aujourd’hui.

La période marque un tournant pour l’actuelle place Jean-Jaurès, jusqu’alors limite sud de la ville et nommée « place des portes de fer » en raison des octrois et barrières qui l’entourent, la construction du Palais de Justice, conjuguée à l’annexion de la commune limitrophe de Saint-Etienne Extra au sud, lui donne une autre valeur, plus centrale. Une centralité nouvelle pour la ville qui sera confirmée un demi-siècle plus tard avec la construction de l’Hôtel de Ville de Victor Laloux, qui remplacera l’hôtel particulier Papion du Château que l’on aperçoit au fond de l’image.

Tours - Place des portes de fer« Les portes de fer » – (c) AHT

L’hôtel Papion du Château

L’hôtel particulier Papion du Château était un bâtiment qui faisait l’angle des actuelles rue Nationale et place Jean Jaurès. Il a été édifié en 1750 pour y installer la manufacture royale de damas et velours alors récemment créée (en 1744). En 1760, Pierre Antoine Claude Papion, issu d’une riche famille bourgeoise (lien pdf sur l’historique de la famille), rachète les bâtiments au roi et obtient le droit de conserver le titre de manufacture royale de damas. L’entreprise disparaîtra à la Révolution.

Hôtel Papion du Château
L’hôtel Papion du Château avec son pas de porte, rue Royale (rue Nationale) – (c) AHT

Les Papion du Château (titre de noblesse obtenu en 1825), vendent par la suite leur hôtel particulier à la mairie de Tours en 1861. Les instances municipales y envisagent alors d’y ériger un théâtre municipal pour faire le pendant au Palais de Justice. Le projet est vite abandonné et finalement le bâtiment est reconverti en bibliothèque municipale en 1862.

En 1893, le maire de Tours, Eugène Pic-Paris envisagea de construire un nouvel hôtel de ville, symbole de l’autorité républicaine et municipale. Ce choix marque définitivement la rotation du centre névralgique vers le sud. Le Conseil Municipal du 15 décembre 1893, entérine la décision de construire ce nouvel Hôtel de Ville à l’emplacement de l’hôtel Papion. Ce dernier est alors rasé pour faire place à l’Hôtel de Ville de Victor Laloux, inauguré en 1904 après huit années de travaux.

Hôtel Papion du Château (2)l’hôtel Papion du Château détruit avant la construction de l’Hôtel de Ville – (c) AHT

La confirmation du basculement de la ville en son sud avec comme point névralgique la Place du Palais (elle deviendra place Jean-Jaurès en 1926) , lieu de concentration du pouvoir, politique et judiciaire. Mais ceci est une autre histoire.

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