Gel : Alerte maximale pour les vignes ligériennes

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Il y a un an, le 27 avril 2016, une forte gelée touchait le vignoble ligérien, entraînant une perte importante de la récolte 2016, allant jusqu’à 90% dans certaines parcelles. Un épisode traumatisant, que les viticulteurs tourangeaux redoutent de vivre une deuxième année consécutive avec des températures négatives annoncées ces deux prochains jours.

Hier, Guillaume Lapaque, directeur de la Fédération des Associations Viticoles d’Indre-et-Loire et de la Sarthe ne cachait pas son inquiétude : « Nous sommes en alerte maximum avec de gros risques de gelées pendant deux jours, ce mercredi et jeudi ». Si les viticulteurs ligériens ont fait face tant bien que mal à l’épisode 2016 (avec une perte totale estimée néanmoins à 200 millions d’euros), une deuxième année « blanche » serait une catastrophe pour la profession et l’économie viticole dans son ensemble. « En une seule nuit c’est le chiffre d’affaires d’une année qui peut être anéanti. Peu d’entreprises seraient capables de supporter de telles pertes, surtout deux années de suite ».

La cause de l’inquiétude de cette semaine : une vague de froid venant du nord et des températures estimées à -2°C par Météo France à 1,5 mètre du sol, ce qui signifie des températures encore plus basses au niveau du sol, là où les bourgeons et les feuilles sont déjà sortis. Avec le beau temps de ce mois d’avril, la végétation a en effet pris de l’avance, de l’ordre de 15 jours, renforçant les risques liés aux gelées de saison. « On sait que jusqu’au 10 mai environ, nous ne sommes pas à l’abri. C’est une période de stress qui est renforcée par ce qui s’est passé l’an dernier ». Les viticulteurs ont depuis ce début de semaine les yeux rivés sur les applications météo et leurs sondes de températures avec l’espoir de ne pas revivre la même chose qu’en 2016. Parmi les notes d’espoir de ce mois d’avril 2017, le temps sec et la faible humidité qui devraient pouvoir limiter l’impact du gel.

Des hélicoptères pour protéger les vignes à Montlouis

17760045_10155174214686489_3453304938163305214_n(c) Guillaume Lapaque

Insuffisant néanmoins pour ne pas craindre une perte importante des récoltes, si bien que les dispositifs d’alerte ont été lancés. Système d’aspersion, tours anti-gels fixes ou mobiles, bougies préparées… tout y passe pour protéger ce qui peut l’être. Du côté de Montlouis, ce mercredi est testé pour la première fois le dispositif de protection par hélicoptères (après un essai début avril). Le syndicat des vins de Montlouis a en effet pris la décision hier d’activer le dispositif pour ce mercredi matin, mais aussi pour demain jeudi. 8 hélicoptères étaient prêts à  décoller de Dierre ce matin pour survoler entre 6h30 et 8h les 300 hectares de vignoble de Montlouis entrant dans ce dispositif de protection (les 2/3 du vignoble). Des vols stationnaires au dessus du vignoble, à basse altitude (15 à 20 mètres), qui permettent de réchauffer les sols et protéger ainsi les vignes.

Finalement ce mercredi matin, les températures sont moins descendues que prévues et les hélicoptères sont restés au sol. L’alerte est elle maintenue pour demain jeudi.

Une technique nouvelle en Touraine dans laquelle les viticulteurs de Montlouis (34 sur 47) ont investi collectivement suite au gel de l’an passé. D’un coût de 200 euros à l’hectare, la protection par hélicoptère des 300 hectares montlouisiens revient au total à 60 000 euros la matinée. « C’est un coût, la décision n’est pas facile à prendre mais comparé à la perte de millions d’euros potentiels, cela peut s’avérer utile ». A titre de comparaison, une tour anti-gel protège 3 hectares et coûte à l’achat 35 000 euros par unité. Quant aux bougies, leur coût d’utilisation est estimé à 3000 euros par hectare, par nuit de protection.

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