Veigné, Chinon, Rochecorbon… Ces dernières années les courses de caisses à savon se sont multipliées en Indre-et-Loire. Le concept : réunir des véhicules bricolés dans une grande descente qu’il faut parcourir le plus vite possible. A Tours, la rue du Nouveau Calvaire était toute destinée pour ce genre d’événement.
Redevenue tendance depuis qu’une célèbre marque de boissons énergisantes en a fait un de ses étendards, les courses de caisses à savon reviennent un peu partout dans les territoires, portées par des associations locales. Pour Tours, c’est un collectif d’habitants de Paul Bert qui a monté le projet. Le lieu n’est pas anodin, ce secteur de la rive nord de la Loire étant situé en plein coteau, avec une belle pente. Le décor est donc idéal. Pour la petite histoire, le quartier a déjà accueilli ce type de courses dans les années 50.
Pour ce retour en grâce, rien n’a été laissé au hasard. La rue du Nouveau Calvaire a été totalement coupée à la circulation pour que les véhicules en compétition puissent profiter intégralement de sa pente de 850m. Un agriculteur avait également été sollicité pour installer des bottes de paille afin de limiter les conséquences d’éventuels chocs.
Après une matinée d’essais, 3 courses chronométrées ont eu lieu dans l’après-midi, sous les yeux de plusieurs centaines de personnes. Malgré une confusion sur les horaires des descentes (une partie du public a raté l’ultime manche), c’est donc une foule nombreuse et familiale qui est venue découvrir la dizaine de bolides engagés sur la journée.
Parmi eux, La Vache réalisée par François de Saint-Avertin et qui repart avec le 3e prix du public pour son originalité. Le sexagénaire qui a fait une carrière dans la maintenance industrielle nous raconte qu’il a mis 3 mois à réaliser ce véhicule tacheté, qu’il pilote lui aussi en costume de bovin. Avec une quinzaine de courses à son actif, il ne cesse de l’améliorer. La gagne, pas sa priorité : « Je ne cours pas pour le podium » nous glisse-t-il alors que les enfants font la queue pour monter à l’intérieur de sa création dont les freins ont récemment été modifiés pour éviter de finir dans la paille.
Juste à côté, Les Barjos ont un peu plus d’ambitions. Venue avec 4 véhicules, l’association chinonaise a raflé les trois prix du chrono avec une descente en seulement 57 secondes pour leur dernière production, La Carotte, qui avait terminé 2e à Rochecorbon. Un légume roulant sur tous les fronts puisqu’il a également été récompensé du 1er prix de l’originalité. Et pourquoi la carotte ? « Parce qu’à la base on est paysagistes » nous expliquent-ils, devant l’engin réalisé à partir de bidons d’huile colorés en orange. La blague : il y a même les fanes à l’arrière.
A leurs côtés, on trouve également une drôle de caisse à savon en mode engin de chantier avec des panneaux de signalisation. Création de deux jeunes de 21 ans qui s’appellent tous les deux Alexis et qui ont remporté le 2e prix du public même s’ils n’ont pas brillé dans les descentes car leur conception frottait un peu trop sur le sol aux dires des commentateurs. Mais c’est le jeu : tester pour améliorer sans cesse le produit.
Mention spéciale de notre part pour un véhicule Star Wars qui diffusait même les musiques de la saga. Là-encore, un certain succès auprès du public. De quoi encourager les organisateurs à recommencer l’année prochaine, pour poursuivre l’animation d’un quartier parfois un peu oublié du parcours tourangeau mais qui séduit toujours par son architecture et son côté bucolique.
Et donc maintenant par son relief, plusieurs concurrents saluant la qualité du parcours proposé.