Dripmoon : maîtres ès e-végétaux

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Le virtuel a dominé la récente communication de la réouverture du Prieuré de Saint-Cosme avec une réalisation en 3D assez exceptionnelle (à visionner ci-dessous). Cette création unique a été réalisée dans le cadre d’un partenariat entre le Conseil général et la petite agence Dripmoon – le seul endroit du coin où on peut boire du thé vert dans un mug Hello Kitty – nichée entre la Place du 14 juillet et la Basilique Saint-Martin, composée d’un Aveyronnais et d’un Breton métamorphosés en Tourangeaux il y a une petite dizaine d’années. Rencontre.

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Si le Conseil général peut s’enorgueillir de son patrimoine bâti avec le prieuré de Saint-Cosme, il peut aujourd’hui en plus le faire valoir avec ce petit bijou de technologie «Made in Touraine» que voici :

Un making of très court, mais très parlant :

Le quartier est calme et l’ambiance de ce lieu très studieuse. Il faut dire que son histoire incite au calme et au travail puisqu’il a longtemps été une librairie. A l’angle de la rue Descartes et de la rue Néricault-Destouches, dans ce charmant no man’s land situé entre les clameurs du Vieux Tours et les bouchons du Boulevard Béranger, plusieurs créateurs se sont installés il y a à peine deux ans : le studio Asphalte (à qui l’on doit notamment les nouveaux logos de Germain Photo et de l’Espace Malraux), deux graphistes indépendants, une développeuse web et l’agence Dripmoon, donc.

Reconstituer Saint-Cosme : un défi colossal relevé par le duo.

Un environnement inspirant bienvenu pour les centaines d’heures («Incalculables» selon les deux intéressés) qui ont été nécessaires à la réalisation du film sur la renaissance du Prieuré de Saint-Cosme, commande du Conseil général d’Indre-et-Loire. Un travail de fous, qui croise différentes techniques et a nécessité l’utilisation de plusieurs logiciels spécialisés.

Comme on peut l’apercevoir dans le making of, Jérémie et Gwénolé sont partis de rien. Ils ont d’abord dû reconstituer le lieu sans plans de façade, juste à partir du plan de masse du paysagiste. «Sur place, on a surtout pris des mesures qui nous ont permis de redessiner les façades, avec beaucoup de déductions mathématiques. La première grosse phase de travail a été de replacer tous les éléments du site et de remettre les fenêtres et les portes bien à leur place !» précise Jérémie.

Gwénolé, un parcours d’arbres en arbres

Avant de se retrouver à fabriquer des faux arbres en 3D pour ce projet, Gwénolé (pas le barbu à lunettes, l’autre) a une formation de… paysagiste, ça ne s’invente pas. Il a commencé par la base, par un métier super-manuel : il élaguait les arbres et tondait la pelouse. Une proximité avec les végétaux qui l’a sans doute aidé pour fabriquer la végétation virtuelle du nouveau Prieuré de Saint-Cosme quinze ans plus tard. «Nous sommes quasiment les seuls aujourd’hui à avoir été aussi loin dans la réalisation d’arbres virtuels, c’est sans aucun doute l’un des points forts de ce film.»

Par la suite, il s’est formé tout seul à Photoshop, a réalisé une affiche pour une copine qui a été repérée par des professionnels (l’affiche, pas la copine), puis il a travaillé dans un bureau d’étude où il a pu faire de l’autodidactique quasiment à temps plein, sur des logiciels de dessin notamment, puis de 3D.

Du korma comme carburant

Enfermé dans un studio chauffé aux PC rue Colbert, nourri à la bouffe indienne achetée juste en bas, voilà ce duo de trentenaires propulsé par hasard dans un projet pharaonique pour l’éclairage d’un pont à San Diego. Jusqu’à il y a peu, ce sont les éclairagistes ou les architectes eux-mêmes qui, tant bien que mal, essayaient de présenter à leurs clients potentiels des préfigurations de mises en lumière. Là, on a demandé à Jérémie et Gwénolé de plancher sur une simulation poussée et surtout très précise. «Au début, on ne savait pas trop si on allait arriver à répondre à ce défi, moi je bossais la journée et je rejoignais Jérémie le soir pour avancer sur l’appel d’offres. On avait beaucoup de calculs à faire. Au final, le film a été reconnu, mais le dossier n’a pas été retenu», précise Gwénolé.

Jérémie a un parcours davantage lié à l’activité de Dripmoon, avec un cursus d’arts appliqués à Toulouse, jusqu’au Master. «Je me suis retrouvé à La Riche pour un projet familial dans lequel je me suis occupé du design et de la com. Je me suis éloigné du projet par la suite et parallèlement ma copine avait trouvé un boulot par ici et on est restés à Tours. J’ai rencontré Gwénolé lors d’une réunion de travail sur un projet graphique et tout s’est enchaîné.»

Une agence hyper-spécialisée

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Dripmoon se démarque des agences de création de la région par un savoir faire très axé sur l’animation 3D et certains effets spéciaux. Une véritable niche dont ce film sur Saint-Cosme constitue une carte de visite de choix, même si le temps passé entre juin 2014 et février 2015  a mis entre parenthèses le développement de l’agence. «Notre savoir-faire peut nous conduire à réaliser de nombreux films d’animation, mais il va falloir maintenant qu’on s’occupe un peu de faire connaître nos compétences à l’extérieur, non seulement dans la région Centre-Val de Loire, mais aussi ailleurs en France» explique Gwénolé, le plus bavard des deux.

Un film sur Saint-Cosme de haute-volée qui leur a valu d’excellents retours de grosses pointures parisiennes dans le monde du design 3D, ainsi que des retours presse comme dans le site spécialisé 3DVF.

Prochaine étape : des projets autour de la réalité augmentée

«Maintenant, nous aimerions pouvoir reconstituer des sites qui n’existent plus ou qui ont changé au fil des siècles. Par exemple on peut recréer un lieu tel qu’il était au XVIe siècle et les gens pourraient se balader sur place et voir à travers leur tablette chaque partie du lieu comme elle était avant…» Il reste maintenant à Dripmoon à montrer toutes leurs possibilités à leurs clients potentiels, à commencer par les gestionnaires de sites historiques. On peut penser que le Conseil général d’Indre-et-Loire sera leur meilleur ambassadeur.

> Le site de l’Agence Dripmoon

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