Dreamhack : La fièvre de l’eSport à Tours

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Plus de 10 000 visiteurs et joueurs ont poussé les portes du Vinci ce long week-end de mai. Venant du monde entier des équipes se sont affrontées devant des centaines de spectateurs. Dextérité, rapidité et connaissance des moindres arcanes de ces jeux ont eu la ferveur d’un public toujours plus nombreux. L’eSport n’est plus une mode, c’est bien une révolution planétaire qui se prépare… Tours est l’une des étapes mondiales de ce phénomène.

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Dreamhack : La fièvre de l’eSport  fait de Tours une des étapes mondiales de ce phénomène de société

 « Il y a 11 « stops » (ndlr : étapes) dans le monde pour l’eSport, la semaine dernière, nous étions à Austin au Texas ou encore le mois dernier à Leipzig en Allemagne puis aujourd’hui à Tours !… ». Jean-Christophe Arnaud est l’organisateur de la Dreamhack à Tours. Depuis trois ans, ce Tourangeau d’origine a réussi le pari fou de faire venir dans la ville de Balzac, l’un des plus importants phénomènes de société dans la révolution numérique. Derrière cette volonté, une véritable machine de guerre s’affaire à régler au millimètre les trois jours de jeux. Et l’enjeu est de taille. Pendant 72 heures, les meilleures équipes françaises, suédoises, danoises ou encore américaines vont s’affronter dans des mondes virtuels connus des 18-30 ans. Huit équipes pro coachés et managés comme des équipes de football professionnelles, dont certains joueurs touchent plus de 20 000 € par mois.

DSC_5571Jean-Christophe Arnaud

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« Tours doit devenir le cénacle et la capitale de l’eSport en France » (Jean-Christophe Arnaud, organisateur de la Dreamhack)

Le phénomène est né dans les pays nordiques, notamment en Suède, « c’est le homeland de l’eSport ! » nous rappelle Jean-Christophe. Pour lui, Tours doit « devenir le cénacle et la capitale de l’eSport en France ». Une volonté et un rêve qui peuvent devenir réalité. Les élus de Tours ont compris l’intérêt d’un tel engouement. L’année prochaine, le quatrième opus aura lieu au Grand Hall à Rochepinard. « Depuis trois ans déjà, le Vinci est trop petit » nous déclare Jean-Christophe.

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« La ville de Paris est passée complètement à côté de cette révolution »

Beaucoup de personnalités se sont succédé au Vinci ce week-end. Les élus bien sûr dont certains ont eu des réunions en marge des espaces de jeu pour discuter de l’avenir de l’eSport en France et dans la région. Un conseiller de Anne Hidalgo, la maire de Paris, a même fait le déplacement car comme nous l’exprime un expert, « la ville de Paris est passée complètement à côté de cette révolution ». La Dreamhack, « c’est aussi l’occasion pour l’hexagone de rassembler tous les acteurs de l’eSport : joueurs, promoteurs, éditeurs de jeu et « fédérateurs » ». Stéphan Euthine est le secrétaire général de France eSport. Pour lui, il faut développer l’activité avec le gouvernement, les éditeurs et ceux qui connaissent bien les dossiers des jeux virtuels. Et la France n’est pas en retard. « Une loi française reconnait désormais le statut de joueur professionnel de l’eSport » comme la Corée du Sud et la Russie. Pour Stéphan Euthine, « c’est une bonne chose car l’activité explose. Il fallait poser les bases et réguler le phénomène ».

DSC_5569Stéphan Euthine

« Avec l’eSport, on peut tout mesurer car derrière le jeu, il y a toutes les données ! »

Le modèle économique de l’eSport reste encore à définir car rien n’est gravé dans le marbre semble-t-il. « Les ressources aujourd’hui, c’est 70 % de sponsoring et 30 % de prestations de service et de merchandising » selon Stéphane Euthine. Mais devant les incertitudes d’un phénomène qui va à la vitesse de la lumière, « il est très important pour nous de créer une base de données et commander des études externes poussées ». Derrière cette volonté du secrétaire général de France eSport, l’idée aussi d’avoir des preuves claires et fiables visant à attirer de très gros partenaires et sponsors. « Avec l’eSport, on peut tout mesurer car derrière le jeu, il y a toutes les données ! ». Une façon aussi de rappeler aux futurs sponsors majeurs qu’ils peuvent cibler toutes les clientèles et que le potentiel de développement est quasi infini. Le géant Amazon ne s’y est pas trompé. Il vient de racheter l’application « Twitch » qui permet de regarder, où que l’on soit, les parties en ligne dans le monde entier. Une application vendue plus de 2 milliards d’€ !.

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Certains joueurs sont de véritables stars comme le sont les Ronaldo ou Messi au football réel

Déjà le comité international olympique se penche sur le sujet. Il est question que l’eSport fasse son entrée aux prochains Jeux Olympiques à Tokyo. Puis définitivement aux JO de 2024 soit à Los Angeles soit à Paris. Dans la cité des Anges de la Californie, tout est déjà prêt pour accueillir les meilleurs joueurs du monde dans sept ans. Quant à Paris, c’est la feuille blanche où il reste à écrire l’olympisme virtuel. Un autre débat aussi s’engage sur l’avenir de l’eSport comme monde à part entière comme les autres sports. Aujourd’hui, les 18-25 ans (le gros de la troupe des joueurs) ne regardent plus la télévision classique (TNT ou hertzienne) mais les tablettes et smartphones. YouTube a déjà bien compris le phénomène et son rival français, Dailymotion est à la traîne. Derrière la révolution numérique se joue aussi la révolution juridique comme l’exemple d’absence de droits à l’image pour l’instant mais pour combien de temps ? Certains joueurs sont de véritables stars comme le sont les Ronaldo ou Messi au football réel.

Aujourd’hui l’eSport veut se réguler mais en même temps chaque pays a sa propre conception de l’évolution d’un phénomène qui pèsera très vite plusieurs milliards dans le monde. La suite est donc à écrire comme la France qui n’est pas en retard sur la régulation du sport virtuel mais qui pourrait tomber dans les écueils habituels : une administration centrale et un législateur qui va vite en besogne sans réellement connaître les besoins des joueurs et des spécialistes.

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Crédits photos : Pascal Montagne pour 37°

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