[Dossier 1/4] Une santé régionale à la bonne température ?

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Retrouvez le dossier principal du magazine papier 37° n°10 automne-hiver 2023-2024, consacré à la santé en région Centre-Val de Loire.

Avec l’apparition du virus Covid-19 en 2020, la santé est subitement revenue au cœur de nos priorités. Prendre soin de soi et de ses proches était, plus que jamais, un besoin primaire. Cette crise sanitaire mondiale fut aussi l’occasion de vastes débats – utiles – sur les moyens que nos institutions doivent accorder au secteur du soin : que ce soit en première ligne dans les hôpitaux, cabinets, maisons de santé et directement au domicile ou, à l’arrière, dans les laboratoires de recherche qui préparent les armes de demain. En Indre-et-Loire, n’oublions jamais que le premier employeur du département n’est autre que le Centre Hospitalier Régional Universitaire de Tours et que jusqu’à 2022 Tours hébergeait la seule fac de médecine de la région Centre-Val de Loire. Au-delà de son aspect vital, la santé constitue donc une part importante de l’écosystème local. Ce dossier est l’occasion de la radiographier.

Une santé régionale pas en pleine forme

Des difficultés pour obtenir une consultation avec un médecin traitant, encore plus de complexités pour un examen rapide, des délais longs de plusieurs mois pour un rendez-vous avec un médecin spécialisé… on pourrait ainsi multiplier les exemples à l’infini, on a tous fait l’amère expérience d’une médecine toussotante avec un accès aux professionnels de santé de plus en plus difficile. 

Si cette situation est globalement vraie pour une grande partie du territoire national, elle est particulièrement présente pour la région Centre-Val de Loire, qui est de loin la région la moins bien dotée en terme de professionnels de santé en pourcentage de sa population. Si le département d’Indre-et-Loire s’en sort globalement mieux que les autres départements régionaux, néanmoins le bilan reste en deçà des besoins. 

Le constat n’est pas nouveau et est partagé unanimement depuis plusieurs années. La Région Centre-Val de Loire en a fait une de ses grandes priorités politiques, notamment avec le plan « Ma région 100% santé ». Parmi les mesures phares de ce plan, figurent notamment l’installation de 125 Maisons de Santé Pluridisciplinaires d’ici 2025 ainsi que de 13 Centres de Santé au sein desquels exercent les médecins salariés par la région (via le GIP Pro Santé régional). A terme, l’objectif est de réussir à salarier 300 médecins principalement dans les territoires les plus carencés. De quoi répondre à une partie des problématiques, mais une partie seulement car les facteurs sont nombreux et il convient d’activer bien d’autres leviers pour offrir une réponse satisfaisante. 

La formation comme élément clé 

La formation est un de ces leviers. Le débat fait régulièrement l’actualité, le nombre d’étudiants diplômés reste chaque année trop faible au regard des besoins grandissants de médecins. C’est bien simple, si en 2019, le nombre de médecins formés au niveau national constitue un chiffre record avec 9314 places, ce chiffre ne doit pas cacher le fait que depuis 1977, ce nombre était en baisse, tombant même à 3500 en 1998…  On se retrouve donc avec un creux générationnel, aggravé par le fait que parallèlement, la population des médecins en exercice vieillit et ceux ayant débuté leur formation dans les années 1970 prennent leur retraite sans pouvoir être remplacés.

En région Centre-Val de Loire, l’une des réponses aux problématiques de formation a été l’augmentation du nombre d’étudiants à 500, avec l’ouverture d’une antenne de la fac de médecine à Orléans, ou encore la création d’une faculté en odontologie à Tours avec 54 étudiants pour la rentrée inaugurale. Autre objectif chiffré dans le plan « Ma région 100% santé » : passer à 1 800 le nombre d’étudiants en soins infirmiers formés en Centre-Val de Loire en 2025. 

Des actions qui porteront éventuellement leurs fruits dans quelques années, une fois les formations achevées, mais qui posent également d’autres problématiques à plus court-terme comme l’accueil de ces jeunes étudiants en stage que ce soit en milieu hospitalier ou dans les cabinets libéraux. Là encore, les professionnels de santé avancent des emplois du temps déjà intenables avec de nombreuses tâches hors médicales à faire et donc l’incapacité de pouvoir former correctement leurs futurs collègues. 

Reste aussi la question de l’attractivité de la région Centre-Val de Loire, car si former des futurs médecins c’est bien, il convient de les garder ensuite dans le territoire. Mais la région fait, pour l’heure, figure de mauvais élève avec seulement 71% des médecins généralistes de ville formés en région Centre-Val de Loire qui y exercent contre 83,9 % pour la Bretagne, 78,6 % pour la Normandie ou 77,6 % dans les Pays de la Loire… 

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