Démarré en octobre dernier, le chantier du futur Centre de Création Contemporaine Olivier Debré (CCOD) ou de l’ancienne Ecole des Beaux-Arts (on vous laisse le choix du nom) laisse entrevoir l’ampleur des travaux.
Pour l’instant, l’étape actuelle des travaux pourrait s’appeler « Table rase du passé » : en effet la première tranche a été vouée à la démolition des bâtiments existants n’entrant pas dans le futur projet.
Le début du chantier en octobre :
En trois mois, la place (parking/jardin : on vous laisse de nouveau le choix des mots) François 1er est devenue un vaste trou béant et en ôtant les palissades protégeant le chantier on apprécierait presque cet espace aéré au milieu des bâtiments restants.
Du côté du bâtiment principal, nommé la Nef, intégré au futur CCOD, il est préservé comme lien avec le passé. Pour le moment, le bâtiment a été vidé de sa chair et ne ressemble plus qu’à une carcasse vide :
L’Ecole des Beaux-Arts, un passé lié au haut de la rue Nationale
Si on a déjà beaucoup parlé du projet en lui-même et de son intégration dans la future transformation du haut de la Rue Nationale, nous avions envie à 37° de profiter de cette première tranche de travaux pour évoquer le passé de cette Ecole des Beaux-Arts.
Tours possède son école des Beaux-Arts depuis 1760. Cette dernière fut nommée « Académie de peinture, sculpture, architecture et arts analogues » en 1781, puis « École régionale des beaux-arts » en 1882. Avant 1940, l’Ecole des Beaux-Arts de Tours était implantée place Anatole France, depuis le milieu du XIXe siècle. L’architecture élégante signée Edmond Delaire contribuait à rendre l’entrée de ville majestueuse, à lire les témoignages d’époque.
La partie Est de la place Anatole France. L’école des Beaux-Arts est à gauche.
A l’Ouest se trouvait la bibliothèque municipale, ancien Hôtel de ville.
Détruite lors des bombardements de Juin 1940, comme les bâtiments voisins (Muséum d’histoire naturelle et bibliothèque), l’Ecole des Beaux-Arts fut installée dans un premier temps et provisoirement au Musée des Beaux-Arts avant d’être déplacée place Foire-le-Roi. Face à l’exigüité des locaux, on a d’abord pensé à reconstruire l’école à son emplacement précédent, selon les plans envisagés de reconstruction à l’identique par le docteur Mercadier en 1943. Puis on l’envisagea plus proche de l’église Saint-Julien, puis rue des Ursulines en 1951, sur l’actuel site des archives départementales. Finalement, l’emplacement définitif ne fut adopté en Conseil Municipal qu’en 1957. Il faudra alors deux ans de travaux pour achever les bâtiments de l’école selon les plans de l’architecte Jacques Boille.
Le déménagement opéré depuis 2014 et le transfert prévu sur le site de l’ancienne usine Mame marque ainsi une rupture pour cette école dont l’histoire était liée jusque-là au haut de la rue Nationale.
Crédits photos : Laurent Geneix et Mathieu Giua pour 37°