Crue : comment protéger le patrimoine ?

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En cas d’alerte crue ou inondations, le temps de réactivité pour mettre à l’abri œuvres d’art et biens culturels est très court. Aussi pour éviter la mise en péril du patrimoine, l’Établissement Public Loire propose aux collectivités et gestionnaires de biens une ‘boîte à outils’ pour anticiper et parer au mieux le scénario catastrophe.

musée girodet(c) Mag’Centre

2,4 millions d’euros : c’est l’estimation de la valeur de restauration des collections du Musée Girodet de Montargis, victime, on s’en souvient, des violentes inondations du 1er juin dernier.

« Toutes les œuvres ont été sauvées, rappelle Claire Hansen-Béales, chargée du développement des publics, mais plus ou moins endommagées ». Aussi, pour faire face à l’ampleur de cette restauration, le musée a lancé un appel au don sur Internet : 30 000 € ont été récoltés et 30 000 € autres directement adressés au musée.

En rénovation depuis 2012, le Musée Girodet a transféré provisoirement ses collections dans l’ancien coffre-fort de banque du bâtiment de l’Agglomération montargoise, au deuxième sous-sol, « dans des conditions jugées excellentes, souligne Claire Hansen-Béales. Mais, là, face à l’ampleur de la crue, le coffre-fort n’a pas résisté et des centaines d’œuvres ont passé 72 h dans l’eau »…

Un plan de prévention pour éviter l’impro

De quelques jours à une à deux heures : c’est environ le temps de réactivité lors d’une alerte crue ou inondation. Autant dire presque rien. Comment alors se préparer au mieux pour protéger ce qui est le plus précieux : monuments, œuvres d’art, objets liturgiques, etc. ? L’Établissement Public Loire, qui travaille sur la réduction de la vulnérabilité des biens culturels patrimoniaux sur le bassin de la Loire et de ses affluents, a contribué à la création d’un plan de prévention. L’idée ? Livrer aux gestionnaires de sites et biens patrimoniaux une méthode opérationnelle et solide d’évaluation de leur vulnérabilité en apportant indications et conseils. « C’est un outil de prévision et de prévention qui relève du bon sens, pour se prendre en main et réagir tout de suite », commente Sylvie Asselin et son équipe.

Concrètement, un appui technique apporté aux collectivités, avec d’une part, la mise en place d’une méthode d’inventaire du patrimoine exposé au risque d’inondation et d’autre part, la mise à disposition des gestionnaires d’un outil d’autodiagnostic de vulnérabilité. Ce dernier ayant été expérimenté sur différents sites comme Angers (Maine et Loire), La Riche (Indre et Loire) et Saint-Pryvé-Saint Mesmin (Loiret) avec, depuis début 2016, le déploiement du recensement sur le patrimoine, sur 6 territoires à risque important d’inondation sur le bassin de la Loire et ses affluents comme Tours et Orléans.

Des méthodes et outils bien évidemment exportables sur tous les bassins, et dont devraient se munir chaque collectivité. Car, ne l’oublions pas, les coûts directs et indirects d’une catastrophe naturelle sont colossaux et les indemnisations bien souvent d’une grande lenteur (cf. www.magcentre.fr/105325-105325/). Ainsi, le Musée Girodet attend avec impatience la subvention de 800 000 € que prévoit l’accord cadre 2016-2017 signé le 21 septembre dernier lors de la venue d’Audrey Azoulay, ministre de la Culture. Car « la réouverture du musée dépendra du nombre d’œuvres qui aura pu être restauré », prévient Claire Hansen-Béales.

E.B

www.magcentre.fr

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