Comment booster la Braderie de Tours (et est-ce nécessaire) ?

Facebook
Twitter
Email

Ce dimanche 15 septembre des dizaines de milliers de personnes ont arpenté le centre-ville de Tours en quête de bonnes affaires. Une habitude pour beaucoup. Une routine, presque. Pourtant, chaque année, la Braderie s’émaille de nouveautés. En a-t-elle besoin ?

Nous sommes Place de la Résistance. Il est 16h45. On arpente cet espace dédié pour un jour à l’artisanat, à l’écologie ou à l’économie circulaire. Une idée de la ville de Tours pour mettre en valeur des professionnels locaux qui travaillent les bons produits, qui créent en petite série ou qui favorisent la réparation et le recyclage. Comme un défi à la société de l’hyperconsommation qui colonise les autres grandes rues du centre-ville.

On ne va pas se mentir : plus gros événement de la ville de Tours, la Braderie n’a pas grand-chose de compatible avec la philosophie de la municipalité. La plupart des stands répondent plutôt aux injonctions de la consommation de masse, de l’achat pulsion (et parfois jetable), que des acquisitions réfléchies et mesurées. Les meilleures preuves sont ces stands de vente de parfums et cosmétiques imitant les grandes marques et jetées en lots dans des sacs. Celles et ceux qui achètent en ont-ils vraiment besoin ? Ou ne sont-ils attirés que par l’impression de faire une bonne affaire.

A côté de ça, la partie dédiée à la brocante est bien réduite par rapport à l’espace qui lui était consacré il y a encore dix ans. Exit depuis plusieurs années le vide grenier Avenue de Grammont ou Rue Charles Gille. Mais aussi sur le Boulevard Heurteloup à l’Est du Vinci. La Braderie de Tours est populaire mais a perdu de l’ampleur. Même la partie Ouest de la Place Jean Jaurès est désormais dépourvue de stands.

On ne va pas dire que la Braderie se meurt à petit feu. Ce serait exagéré, et surtout faux. Il y a néanmoins une certaine tendance à la contrition. Et peut-être un peu de lassitude, le sentiment d’y voir tout le temps les mêmes choses. Ainsi, on voyait plutôt d’un bon œil l’idée du marché artisanal Place de la Résistance, d’autant que ceux institués pendant l’été fonctionnent Place Châteauneuf et Place du Monstre. La vente de mobilier scolaire de la ville dans la cour de la mairie va aussi dans le sens de privilégier le réemploi, et ce côté braderie-brocante plus que braderie-fourre-tout.

Cependant, force est de constater que l’initiative n’a pas déplacé les foules. Peu de monde, et plusieurs participants déçus de cette affluence malgré la foule à 50m de là Rue Nationale. Peut-être que la même chose Place Jean Jaurès ou Rue Charles Gille aurait eu plus d’impact car directement sur le passage ? Ou est-ce justement un peu trop en décalage avec ce que le public attend de la Braderie ? Cela fait de bonnes questions à se poser pour l’avenir. Car si elle n’a pas l’aura de Lille, la Braderie de Tours reste un événement populaire qui mérite d’exister parce qu’il rassemble, et aide des commerçants sédentaires – des entreprises – à vider leurs stocks et à renouveler leur clientèle.

Simplement, on l’a vu, trouver la bonne formule pour l’améliorer et le rendre encore plus actuel n’est pas chose aisée. C’est néanmoins un beau défi et la municipalité a le mérite de tenter des choses avec son style. Et si rien ne change, beaucoup ne s’en rendront certainement même pas compte. Et, surtout, continueront d’y déambuler. Sûrement avec plaisir, d’ailleurs.

Facebook
Twitter
Email

La météo présentée par

TOURS Météo

Inscription à la newsletter