Climat social tendu autour de la Loi Travail

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Depuis deux mois les opposants à la Loi Travail manifestent dans les rues et multiplient les actions. 

Quoiqu’on pense de la Loi Travail, du gouvernement de Manuel Valls, de la présidence de François Hollande, aujourd’hui un constat s’impose : le climat social est tendu et cela risque de ne pas s’améliorer. Grève des cheminots, des salariés de la centrale nucléaire de Chinon, pénurie (ou peur de la pénurie) d’essence, nouvelle manifestation à 10h à Tours… autant de signes qui montrent que non seulement la mobilisation ne retombe pas, mais qu’au contraire elle trouve un second souffle.

Une situation qui entraîne une tension et un clivage au sein même de la population. Un jour de grève comme aujourd’hui ne fera en effet, une nouvelle fois que des mécontents :  du côté des manifestants, mécontents de la loi en question et de l’action du gouvernement. Du côté d’une partie des non manifestants et non grévistes également, mécontents de voir leur quotidien bousculé par l’action des premiers. Partout les discours et oppositions maintes fois entendues seront répétées et le clivage continuera par la même occasion de s’accentuer. A ce niveau, après deux mois de mobilisation et de tension, il n’est même plus dit que la solution puisse venir du « Politique ». Quelles que soient les décisions que prendront les membres de l’Exécutif dans les semaines à venir, les fractures sociales ouvertes (ou ré-ouvertes) auront maintenant du mal à se refermer rapidement.

Un degré en plus : Choisis ton camp camarade !

> Les manifestations et le climat social autour de la Loi Travail cristallise les débats. Partout, il faut choisir ton camp camarade comme disait l’autre. Un vieil adage qui se transpose vers des terrains que l’on ne soupçonnait pas forcément au départ. Le graffeur tourangeau Mr Plume l’a appris à ses dépens du côté de Vendôme.

Le 06 mai dernier, l’artiste a peint une fresque sur un mur de la ville du Loir-et-Cher en reprenant une photo des émeutes de Ferguson de 2014 aux Etats-Unis. Fresque dont l’objet est une voiture de police en train de brûler. Un sujet que l’artiste assume pleinement, déclarant à la NR : « C’est une voiture de police américaine qui crame et ça n’a rien à voir avec les récents événements en France ! Sauf, que je travaille sur l’image et sur l’actualité, d’où le choix de ce sujet dans lequel on baigne toute la journée… ». Une fresque artistique qui n’est pas néanmoins du goût des autorités préfectorales en ces temps d’affrontements réguliers entre policiers et manifestants. D’autant moins au goût des autorités que quelques jours après la réalisation de cette œuvre, les images d’une voiture de police brûlée à Paris fera le tour des chaînes de télévision. « Ce dessin, outre qu’il constitue une dégradation d’un bien public, fait douloureusement écho aux événements récents marqués par les violences dont ont fait l’objet des policiers dans l’exercice de leur difficile métier. Le préfet tient à exprimer sa plus profonde réprobation devant un tel acte commis de surcroît à proximité d’un établissement scolaire et à réitérer son soutien et son attention aux forces de police du département. » écrit la Préfecture du 41 par communiqué (source). De son côté, le maire de la ville porte plainte pour « dégradation de bien public ». Si le graffiti en tant que tel est en effet  « illégal » dans la mesure où il est réalisé sans autorisation, en revanche on ne peut que regretter que cela prenne une telle proportion, d’autant plus que des œuvres de Monsieur Plume, artiste de renommée nationale, ornent par ailleurs cette même ville avec la bienveillance des pouvoirs publics. Dans ce climat social tendu, même l’art semble ne plus pouvoir être subversif et devoir se ranger sagement. Quand les passions se déchaînent, la raison s’éclipse bien trop souvent…

13147277_10153691110948251_1746679492498098062_oLa fresque de Monsieur Plume en question (source)

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