Barre 37 au Sanitas : un immeuble fantôme avant la démolition

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C’est le premier acte vraiment concret d’un vaste projet qui doit s’étendre sur une décennie… D’ici l’été 2020, la Barre 37 située au sud de la Place Saint-Paul de Tours aura complètement disparu. Adieu cet immeuble de 4 étages aux 48 logements HLM avec ses commerces en contrebas (boulangerie, kiosque à journaux…). A la place, un projet de résidence étudiante, 1er acte du renouveau que l’Etat, les élus de Tours et l’agglomération espèrent dans le quartier du Sanitas (un peu moins de logements sociaux, plus d’entreprises ou d’habitants propriétaires de leur logement).

Alors que les travaux de démolition doivent débuter le 2 décembre pour une durée de 6 mois, nous avons pu visiter une dernière fois ces lieux abandonnés…

Il y a une fausse plante qui traîne sur le pallier, des détecteurs de fumée qui font « bip bip » parce que leurs piles sont obsolètes, quelques gravats et des éviers encore intacts. Une chaise aussi, au milieu de ce qui devait être un salon. Depuis de nombreux la Barre 37 du Sanitas est vide de tout occupant. Sur sa face Est, les deux premiers étages ont été recouverts de palissades en tôle pour éviter les squats, les deux suivants sont en partie murés avec des plaques, mais il reste quelques vitres sans protection, dont 2 ou 3 brisées sans que l’on connaisse l’origine du sinistre. Côté Ouest, les volets roulants sont tirés, comme si tout le monde dormait.

Après le départ des derniers habitants, l’immeuble a connu un peu d’animation. D’abord il a été squatté, puis il a servi de site d’exercice aux pompiers d’Indre-et-Loire comme nous l’explique Fabrice Le Borgne, chef de projet aménagement pour Tours Habitat. C’est lui qui chapeaute le chantier pour le bailleur social.

L’électricité bientôt coupée

Raser un immeuble, ce n’est pas si simple. On a tous vu au moins une fois des images de bâtiments réduits en poussière par des explosions, ou grâce à un système de vérins hydrauliques. Ce n’est pas du tout ce qui est prévu pour la Barre 37. Construite au début des années 60, bourrée d’amiante, elle va être déconstruite petit à petit, étape par étape, et ça va durer près de 6 mois. On l’a dit plus haut, pour l’instant les cages d’escalier ressemblent à des décors de cinéma un peu lugubres… Il y a quelques débris au sol, de l’eau s’infiltre parfois par une ouverture sur le toit. Évidemment les sonnettes ne marchent plus mais l’électricité n’est pas coupée. Ce sera fait dans quelques jours.

Les appartements sont dans leur jus : parfois du lino, ou du carrelage. On voit encore quelques noms sur les sonnettes, de vagues signes du passé qui seront bientôt à terre. Surtout, dans les logements, plein de petites étiquettes.

Fabrice Le Borgne nous explique l’utilité : « Dans chaque logement on a fait une trentaine de prélèvements pour déterminer la présence d’amiante via des tests en laboratoire. » Grâce à des QR Code, les ouvriers pourront savoir s’ils peuvent retirer le matériau, ou s’ils doivent attendre la phase sécurisée. Car la démolition va se faire en plusieurs étapes :

  • Un précurage, destiné à retirer tout ce qui n’est pas amianté
  • Un curage du bâtiment avec des précautions particulières pour retirer tous les restes amiantés (« souvent au sol » précise le responsable du programme)
  • Un vidage du bâtiment pour ne laisser que le gros œuvre (on retirer les cloisons, les volets, les vitres…)
  • Un grignotage de la structure de l’immeuble du sud au nord ou du nord au sud avec des engins de chantier

Les premières phases de curage doivent débuter le 2 décembre, et probablement s’étendre jusqu’au début du printemps 2020. « On va procéder cage d’escalier par cage d’escalier » indique Fabrice Le Borgne. Après ça, on passera à la démolition à proprement parler jusqu’en juin ou juillet. Tout sera filmé pour en garder une trace.



Une partie des matériaux récupérés et réutilisés

A l’origine, cette démolition de la Barre 37 était programmée plus tôt. Elle a notamment été retardée pour des raisons techniques, par exemple parce qu’avant d’intervenir il faut dévier le réseau de chauffage qui passe en dessous des anciens appartements. Cette opération est en cours pendant ce mois de novembre, impliquant même une coupure de chauffage dans le quartier le temps de raccorder correctement les nouveaux tuyaux. Ce qu’il est aussi utile de savoir, c’est que la démolition des restes de la station-service Total n’est pas prévue avant la fin du chantier de l’immeuble.

Autre précision de Tours Habitat : une partie des matériaux qui composent aujourd’hui la Barre 37 sera réutilisée. « Nous allons concasser le béton que l’on pourra récupérer pour combler le vide sanitaire sous l’immeuble ou aménager des espaces extérieurs » explique Fabrice Le Borgne qui envisage aussi de récupérer les pierres de parement en tuffeau des immeubles du secteur Marie-Curie dont la démolition est prévue en 2021 et 2022 afin, là-aussi, de réutiliser ce qui peut l’être dans d’autres chantiers. Au Sanitas ou ailleurs.


Photos : Pascal Montagne

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