Avec le Refugee Food Festival, le partage des cultures passe par le repas

Facebook
Twitter
Email

En 2010, sous l’impulsion de l’IEHCA (Institut Européen d’Histoire et des Cultures de l’Alimentation), basé à Tours, le repas gastronomique à la française entrait au patrimoine immatériel de l’UNESCO. Pour l’institut tourangeau, désormais installé dans la Villa Rabelais, il s’agissait notamment d’une reconnaissance du moment de partage que constitue le repas dans son approche culturelle et notamment le fait qu’il soit un moment de partage permettant de renforcer les liens sociaux.

C’est peu ou prou cette approche du repas que le Refugee Food Festival, qui revient pour la deuxième année à Tours, entend promouvoir également, en y ajoutant une notion humaniste supplémentaire, puisque comme son nom l’indique cet événement entend mettre en avant la cause des réfugiés.

Le Refugee Food Festival est un projet qui vise ainsi à faire évoluer les regards et changer les mentalités sur les réfugiés. “L’inconnu fait peur, l’idée est de changer le regard et sensibiliser sur les réfugiés qui sont trop souvent victimes de discrimination” explique Ines Cohen responsable nationale du festival.

Cette dernière explique notamment que l’objectif final est de tendre vers une insertion professionnelle afin de faciliter l’inclusion des réfugiés participants dans les métiers de bouche.  Parmi les participants à l’édition 2023 à Tours, les organisateurs du festival précisent d’ailleurs que « les 9 personnes qui étaient en cuisine l’année dernière sont désormais en cours de formation ou en situation d’emploi. Le festival a été un tremplin pour eux ».

La Ville de Tours particulièrement impliquée

Le festival a déjà neuf ans d’existence et est présent aujourd’hui dans douze villes de France et à Genève. Depuis ses origines, plus de 12 000 repas ont été servis et cent collaborations en cuisine ont eu lieu.

L’originalité du projet consiste en effet à réunir des personnes réfugiées avec des chefs et restaurateurs, en cuisine pour préparer des repas spécifiques mêlant les différentes cultures. Cette année, 7 restaurants de Tours participeront à l’événement, ainsi que la brasserie La P’tite Maiz’ :

·  Le jeudi 6 juin, un déjeuner franco-guinéen aura lieu chez Beurre noisette

·  Le jeudi 6 juin un dîner franco-syrien chez Les roseaux pensants

·  Le vendredi 7 juin au Super 9, un diner aux saveurs françaises et somaliennes

·  Le lundi 10 juin Chai max pour un déjeuner mi français mi afghan

·  Le mercredi 12 juin est proposé un déjeuner aux couleurs de l’Ukraine chez Sésame

·  Le mercredi 12 Juin, le dîner sera un mélange de mets français et tchétchènes au Martin bleu.

·  Le vendredi 14 Juin, un banquet franco-somalien à la guinguette de Tours au restaurant La petite embarque x La cabane à matelot clôturera l’évènement.

·  Et du 6 au 14 Juin, dans les établissements cités plus haut, une bière issue d’une collaboration entre “La p’tite Maiz” et le péruvien Martin Gonzales Raygada sera disponible. 

La particularité de l’édition tourangelle, c’est aussi l’implication forte de la ville de Tours dans le projet. Pas étonnant, la majorité du maire Emmanuel Denis ayant fait de politique d’inclusion et d’accueil une des priorités du mandat. « Plus que des questions politiques, ce qui nous séduit c’est avant tout les valeurs d’universalité et de partage défendues par le Refugee Food Festival » explique Marie Quinton, adjointe à la politique de la ville et à la lutte contre l’exclusion.

D’un point de vue financier, le soutien de la ville à l’événement s’élève à 8000 euros. La ville de Tours prend également une part active au festival, puisque la cuisine centrale de la commune, qui confectionne 8500 repas par jour pour les structures municipales (crèches, écoles, restaurant du personnel de la ville…), produira ce jeudi 23 mai, un repas spécial, préparé en collaboration avec lham Abdelazim Aboubaker, une réfugiée soudanaise.

Pour Franck Gagnaire, adjoint à l’éducation de la ville, ce repas solidaire sera aussi l’occasion de mettre en place des actions pédagogiques envers les élèves et enfants des écoles. « Il y a un petit jeu nommé Kim Goût qui sera proposé en même temps, c’est un objet de sensibilisation pour montrer l’importance des migrations à travers les aliments » explique ce dernier.

L’IEHCA ne sera pas en reste non plus, puisque l’institut tourangeau accueillera à la Villa Rabelais une exposition photos ainsi qu’une conférence sur l’alimentation en temps de guerre, le 29 mai.

Facebook
Twitter
Email

La météo présentée par

TOURS Météo

Inscription à la newsletter