Association Courteline : 200 emplois créés depuis 2002

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Jean Chausson, le directeur de l’association socio-culturelle Courteline est un directeur satisfait en cette rentrée 2016. L’association qu’il dirige depuis 2002 enregistre en effet la création de son 200e emploi depuis sa création en 2002.

img_0072Jean Chausson (c) Mathieu Giua

Petit retour en arrière: la naissance de l’association Courteline

Juillet 2002, les foyers socio-culturels « Acces » sont placés en liquidation judiciaire. Après plus d’un an et demi de lutte contre la Mairie de Tours, les 8 structures présentes sur le territoire tourangeau ferment leurs portes. Un coup dur pour les 400 salariés et pour les habitants usagers de ces structures de quartiers. Du côté de Courteline, l’une des huit antennes condamnées, des usagers et parents d’usagers décident dans la foulée de s’organiser pour reprendre sous une nouvelle association une partie des activités proposées. « Tout s’est passé en quelques semaines, j’étais directeur du foyer Courteline depuis 2000, après la liquidation « d’Acces » j’avais d’autres propositions mais les parents qui se sont investis m’ont convaincu de repartir au sein de la nouvelle association » explique Jean Chausson. « Nous sommes repartis à 36 salariés dès le mois de septembre avec la gestion d’une partie des activités proposées auparavant. La fermeture des foyers « Acces » ont été une grosse perte, puisque cela rassemblait huit structures sur différents quartiers, ayant chacune un agrément de la CAF comme centre social.  Il a fallu repartir modestement derrière cela, mais les habitants du quartier en avaient signifié le besoin ».

Voir le site de lutte des salariés des foyers Acces toujours visible en archives

Voir également ce reportage vidéo d’époque (à partir de 10 minutes 40) réalisé par Sans Canal Fixe

200 emplois créés en 14 ans

14 ans plus tard, l’association Courteline s’est développée et propose désormais de multiples activités autour de trois axes : le pôle enfance, le pôle loisirs et l’action sociale. Des activités qu’elle décline en partie également depuis 2008 sur les quartiers Mirabeau et Sanitas. Petite association est donc devenue grande et emploie dorénavant 236 salariés, soit une création nette de 200 emplois depuis 2002. « Tous en CDI » annonce Jean Chausson tout en précisant qu’un turnover naturel d’une soixantaine de salariés s’opère en moyenne chaque année au moment de l’été.

(re)lire également notre article de septembre 2015 : Association Courteline : le lien social comme fondement

Un chiffre de 200 emplois qui satisfait forcément Jean Chausson, son directeur : « Nous en sommes fiers, d’autant plus que le secteur de l’Animation qui a longtemps été vue comme des jobs complémentaires ou étudiants commencent à avoir une meilleure image avec une professionnalisation du métier grâce à des formations qualifiantes et des diplômes allant jusqu’au niveau 2 (ndlr : jusqu’à Bac+4). En plus ce sont des emplois non délocalisables ». Cependant malgré cette évolution positive, notre interlocuteur tempère rapidement son enthousiasme : « Notre gros problème est que la majorité des emplois créés sont précaires. Nous ne pouvons nous en satisfaire ».

La mutualisation comme remède à la précarité des emplois

Sur les 236 salariés de l’association Courteline, 215 sont en effet à temps partiel. « Une trentaine sont étudiants, autant sont des temps partiels choisis et pour les autres, nous essayons de leur trouver des compléments dans d’autres structures ». Jean Chausson nous explique ainsi mutualiser avec la mairie de Tours les contrats de certains employés. Ces derniers s’occupent ainsi des accueils périscolaires du matin et du soir sous contrat avec Courteline mais aussi de la surveillance des cantines le midi sous contrat avec la mairie de Tours. « Il y a plusieurs avantages, cela leur permet d’avoir des compléments à leur contrat et en plus cela permet d’un autre côté aux enfants d’avoir toujours le même référent ».

Une solution qui, si elle se révèle un arrangement intéressant, n’est pas pour autant satisfaisante à écouter notre interlocuteur : « C’est loin d’être la solution idéale puisque le salarié jongle entre plusieurs emplois précaires pour avoir un équivalent temps plein. Cela ne remplace pas le fait d’avoir un seul contrat ». Et le directeur de Courteline de poursuivre  : « Il y a quelques années on avait proposé à la ville de Tours de nous confier la surveillance des cantines le midi mais il s’avère qu’une collectivité ne peut déléguer la pause méridienne ». Un exemple qui permet à Jean Chausson d’aborder son argumentaire pour lutter contre la précarité dans l’animation socio-culturelle : « Je regrette que nos gouvernants, en terme d’innovation sociale, n’aient pas fait preuve d’avantage de créativité. On pourrait pourtant inventer par exemple une sorte de contrat unique regroupant tous ces temps de travail découpés ».

Et Jean Chausson de s’agacer : « Il ne se passe pas trois mois sans que je sois sollicité pour répondre à un questionnaire sur la mutualisation des emplois mais on n’a jamais les résultats des enquêtes et on ne sait pas à quoi cela sert au final ». La mutualisation comme solution pour lutter contre la précarité de l’emploi donc ? Pour J.Chausson ceci est autant une évidence qu’une nécessité : « Hors-mis pour les animateurs qui ont des responsabilités supplémentaires, les temps périscolaires ne nous permettent pas d »embaucher à temps plein ». Malgré l’annualisation des contrats avec ce qu’on appelle le CDI intermittent, qui permet de lisser sur 12 mois les salaires et les horaires, les « gros contrats » d’animateurs dépassent rarement en effet les 30h par semaine. Pour le directeur de Courteline : « Je pense que si un animateur maîtrise le savoir-faire avec les enfants il pourra assurer différentes missions, parce que le savoir professionnel peut s’acquérir par le biais de formations. Pourquoi ne pas imaginer qu’un AVS (ndlr : auxiliaire de vie scolaire) puisse assurer du temps périscolaire dans un même contrat si cela lui permet d’obtenir un temps plein ? Si on veut lutter contre la précarité des emplois, il faut lever les freins qu’il y a » conclue-t-il notre entretien.

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