Antoine Fins, directeur de Kéolis Tours : « Fil Bleu doit pouvoir s’adapter au rythme de l’agglomération »

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Antoine Fins est directeur chez Keolis Tours depuis le 1er février 2017, une entreprise qu’il connaît bien pour y avoir débuté sa carrière en 1979 (ndlr : elle se nommait alors Compagnie des transports de Tours et de l’agglomération tourangelle) comme technicien de maintenance, puis y avoir occupé des fonctions de directeur d’exploitation et de maintenance entre 1998 et 2009.

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37° : Vous êtes directeur de Keolis Tours depuis le 1er février, quelles sont vos premières impressions sur le réseau Fil Bleu ?

Antoine Fins : C’est un réseau que je connais pour y avoir travaillé jusqu’en 2009. Par la suite j’en étais utilisateur également puisque si je travaillais en région parisienne, je continuais de vivre en Touraine. En tant qu’usager j’ai pu me rendre compte que le réseau est performant et constitue une belle vitrine pour Keolis. Aujourd’hui je me rends compte que l’arrière boutique, l’entreprise, est très bien organisée également. Depuis 2009, il y a eu notamment un renforcement sur les fondamentaux du métier comme l’information pour les voyageurs qui est devenu performante. L’entreprise est montée d’un cran depuis mon départ.

37° : A quoi attribuez-vous cette évolution ?

Antoine Fins : L’arrivée du tramway a permis une montée en gamme de l’ensemble du réseau. La transition a été de ce point de vue réussie avec le passage d’un réseau de bus à celui d’un réseau bus et tramway performant. De plus nous sommes très attachés à la notion de service public et nos équipes (ndlr : 690 employés dont 500 conducteurs) nous font remonter beaucoup de remarques sur le terrain. En terme d’organisation, 28% de nos employés sont en polyvalence et exercent 2 ou 3 métiers au sein de l’entreprise, cela leur permet d’avoir un regard plus global.

37° : Qu’est ce qui fait la force d’un réseau comme Fil Bleu ?

Antoine Fins : Il y a deux choses importantes qui sont le maillage et la hiérarchisation. J’insiste sur la notion de réseau parce qu’elle est primordiale, on n’a pas d’un côté un tramway et des lignes de bus. Tout s’articule autour d’une logique avec deux lignes très fortes, le tramway et la ligne 2, puis des lignes majeures et des lignes plus diffuses et le tout se raccorde pour former un réseau performant.

Le réseau Fil Bleu en chiffres :

  • 1,2 millions de kilomètres par an de parcourus.
  • 36 millions de voyages en 2016.
  • 16 millions de voyages dans le tramway en 2016

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37° : En parlant de réseau, votre arrivée coïncide avec la réflexion autour du futur réseau de tramway qui devra être pris en compte dans la prochaine délégation de service public (ndlr : l’actuelle DSP prend fin au 31 décembre 2018). Votre mission est de préparer celle-ci ?

Antoine Fins : Bien sûr, chez Keolis les directeurs restent quelques années en place en suivant généralement un projet majeur. Concernant la future DSP, je ne peux en parler aujourd’hui, l’appel d’offres étant en cours. Concernant le réseau de tramway, cela constitue un véritable enjeu d’urbanisme, on a vu comment la première ligne a embelli la ville. Je pense que la logique de la Métropole est positive, il faut penser à 20 ou 30 ans, anticiper les projets structurants. Une ligne de tramway c’est une inscription en dur dans le tissu urbain, il faut donc bien la penser. Aujourd’hui si on parle de la ligne 2, cela paraît logique qu’elle desserve les hôpitaux, mais il faut déjà se projeter derrière pour au final avoir un vrai maillage, un peu comme à Strasbourg.

37° : Quelles sont vos relations avec Tours Métropole ?

Antoine Fins : Les relations sont simples parce qu’elles sont claires : La métropole définit et oriente sa politique de transports, Fil Bleu de son côté assure la mise en œuvre, ce qui n’empêche pas que nous pouvons également être force de proposition. Nous travaillons en synergie.

37° : En cette rentrée il y a eu quelques changements sur le réseau, notamment l’abandon de la ligne circulaire n°4, comment se préparent ce type de changements ?

Antoine Fins : Le but du changement de la ligne 4 était de renforcer le pôle des Atlantes qui n’était pas suffisamment desservi, nous avons donc coupé la boucle de la ligne pour y amener son terminus. En parallèle nous avons renforcé la desserte de Velpeau avec la ligne 15 qui va des Halles à Velpeau.

Quand on change comme cela, nous essayons d’anticiper les habitudes de déplacements, de penser aux individus avant de penser aux masses et aux flux. Derrière il faut être pédagogue pour expliquer nos choix.

37° : Pourquoi ne pas renforcer l’offre nocturne du réseau ?

Antoine Fins : La réalité est que la demande n’est pas suffisante, si elle l’était croyez-moi nous le ferions. Or aujourd’hui si nous renforçons cela, ce serait au détriment d’autre chose.

Cela ne nous empêche pas de mettre en place des liaisons spéciales quand c’est nécessaire, lors de certains événements notamment comme Aucard de Tours. L’avenir est à l’adaptabilité, la possibilité de répondre à une demande ponctuelle. L’un des grands enjeux à venir pour une entreprise comme la nôtre c’est d’avoir une certaine souplesse pour pouvoir s’adapter au rythme de l’agglomération.

37° : Depuis deux ans, Tours est mal classée par l’UNEF en terme de tarifs étudiants pour les transports en commun.

Antoine Fins : Je ne veux pas rentrer dans la polémique mais je ne suis pas d’accord avec l’UNEF parce qu’il est rare qu’un étudiant paye sur un an complet. Cela ne va généralement pas au-delà de dix mois, cela fait donc baisser le prix à l’année. J’entends cependant les critiques et je vais rencontrer prochainement Philippe Vendrix, le président de l’université pour discuter des étudiants justement.

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