La pandémie de Covid-19 a considérablement fait chuter les défaillances d’entreprises, les aides et prêts garantis par l’Etat ayant donné un sursis à bon nombre de structures en difficulté. Mais les chiffres vont forcément remonter. Et même, il y a toujours des boîtes qui ferment. Des échecs difficiles à avaler. Alors une association nationale vient en aide aux patrons déchus et elle s’installe en Touraine.
60 000 Rebonds va bientôt fêter ses 10 ans d’existence. « 95% des personnes que nous accompagnons prennent un nouveau départ » assure Séverine Texeira, la déléguée régionale pour la région Centre-Val de Loire. Soutenue par les tribunaux de commerce et les Chambres de Commerce et d’Industrie, composée essentiellement de bénévoles, la structure accompagne des patrons dont l’entreprise a fermé depuis moins de deux ans et qui se cherchent un avenir, qu’il soit dans le salariat ou à nouveau dans l’entreprenariat.
« Ce n’est pas normal que des entrepreneurs qui ont fait quelque chose se retrouvent sans rien, sans appui. Notre but est donc de les aider à repartir plus vite et mieux. Mais aussi de changer le regard sur l’échec en France. »
Pour cela, après inscription, chaque bénéficiaire se voit attribuer un coach et un parrain pour 7 séances d’1h30 gratuites. Il s’agit de cadres dirigeants ou de chefs d’entreprises qui se concentrent sur le développement de nouveaux projets. « L’idée c’est d’accepter l’échec, assumer sa propre part de responsabilité mais aussi de reprendre confiance en soi » décrit Séverine Teixeira. Un chemin qui peut être long : « Souvent ces personnes ont tout perdu financièrement, une sur deux divorce, certaines retournent chez leurs parents à plus de 50 ans… Il peut y avoir des risques d’idées noires, et c’est pour ça que nous travaillons aussi avec l’association APESA qui prévient les suicides d’entrepreneurs. »
Appel aux candidatures à Tours
Au coaching personnalisé s’ajoutent des réunions mensuelles groupées, des ateliers pour refaire son CV… « Ce qu’on veut c’est que ces gens ne se replient pas sur eux-mêmes. Il faut intégrer que quand on crée une entreprise on peut devoir la liquider. Dans ce cas il ne faut pas rester seul et en parler librement, sans jugement » poursuit la responsable régionale. 50% des patrons accompagnés repartent vers un projet d’entreprises. D’autres changent de branche, parfois prennent un job alimentaire avant de trouver une voie qui correspondent à leurs centres d’intérêt du moment… « On fait en sorte qu’ils ne reproduisent pas les mêmes erreurs » prévient encore A Tours, Séverine Teixeira.
A Tours, 60 000 Rebonds a déjà un socle d’une demi-douzaine de bénévoles prêts à démarrer un programme de soutien dès que nécessaire : il ne manque plus que les candidatures. Laure Tregueret se chargera de la gestion de cette antenne locale en projet depuis janvier. Pour en savoir plus, il suffit d’écrire un mail à centre@60000rebonds.com.
