Située au bord du Cher, la zone du Menneton est vouée à devenir le laboratoire économique de la ville de Tours. Autrement dit, un secteur avec des concepts industriels et commerciaux plutôt innovants. Des projets poussés par des soutiens publics, notamment via la location de locaux appartenant à la SET ou à la Métropole. Cela a déjà permis quelques expériences comme l’essor du Troglo, supermarché coopératif où la clientèle doit s’investir 3h par mois dans la vie du magasin. C’est aussi par là que la mairie veut pousser le développement d’un pôle autour du vélo. Un projet volontariste malgré un démarrage encore timide.
Pour l’instant il n’y a qu’une entreprise qui compose le pôle vélo du Menneton : Veloop. Son concept consiste à récupérer des vélos usagés pour les réparer ou extraire des pièces détachées encore en état de marche. But final : confectionner des vélos reconditionnés à revendre en magasin. Un projet développer sous forme de société coopérative, ces structures où l’ensemble du personnel a son mot à dire sur les grandes décisions et orientations.
Initialement basée à La Riche, l’entreprise a déménagé à Tours en 2023. Elle en a profité pour s’agrandir, comptant aujourd’hui une équipe de 7 personnes (dont 2 en alternance). Un signe que le projet est dynamique, mais il reste encore en construction. Parmi ses défis : se faire connaître du grand public. « On commence à essayer d’être plus visibles » commente le mécanicien Alexandre Riquet.
Il s’agit de développer la boutique, source de revenus essentielle. 500 vélos ont déjà été vendus mais pas assez pour vider le stock, d’autant que 60 nouveaux vélos sont récupérés chaque mois via des dons de particuliers ou des déchetteries de l’agglomération.
Pour faire un peu de place, Veloop organise donc une braderie ce samedi 31 août. 300 vélos seront proposés à un prix ultra compétitif : entre 10 et 50€. Des VTT, VTC, vélos de ville, vélos vintage ou vélos pour enfants… 130 sont tout à fait en état de rouler mais les autres nécessitent des réparations.
« L’idée c’est de vider notre cave, d’écouler les vélos qu’on n’a pas le temps de traiter et qui peuvent servir aux gens qui bricolent ou qui ont besoin de pièces. »
Alexandre Riquet, mécanicien chez Veloop à Tours.
Proposé de 10h à 18h, cet événement est amené à se reproduire en cas de succès. Il faut dire que la SCIC cherche en permanence à faire circuler son stock, pour promouvoir le réemploi auprès d’un maximum de personnes. Si la population commence à prendre le pli du téléphone portable reconditionné, pourquoi pas le vélo ? Pour ça, Veloop veut accroître les conventions avec les déchetteries métropolitaines et se déplace pour récupérer le matériel qu’on lui propose.
Son défi consiste quand même à faire accepter ses prix : 150-200€ pour un VTT, jusqu’à 300€ pour un modèle vintage ou un vélo de course. Parfois similaire à des modèles neufs. « C’est compliqué mais les gens commencent à comprendre le travail qu’il y a derrière. L’idée c’est de montrer qu’avant d’acheter neuf, on peut essayer l’occasion » plaide Alexandre Riquet.
De l’intégration de ce modèle dépendra la pérennité de l’entreprise qui cherche encore sa stabilité financière. Il y a des raisons d’y croire car son modèle est dans la tendance, et elle est soutenue par les collectivités locales. Son statut de coopérative lui permet également d’accueille des bénévoles. Son dernier appel lui a permis d’en séduire une dizaine pour des missions de collecte, de surcyclage ou de mécanique.
Un degré en plus :
La braderie de Veloop a lieu ce samedi 31 août de 10h à 18h au 1 Avenue Thérèse Voisin à Tours. Dans un avenir proche, deux autres entreprises spécialisées dans la conception et la rénovation de vélos doivent s’installer à proximité : Cyfac – qui a récemment collaboré avec des athlètes paralympiques – et Nouvelle Attitude, qui reconditionne des vélos de La Poste.