Tout le week-end, les moteurs ont ronronné autour du parc des expositions tourangeau… Chaque année, l’American Tours Festival y attire des milliers de motards : des passionnés de la bécane qui aiment rouler, bien sûr, mais qui sont aussi prêts à passer des heures, des jours voire des mois entiers à customiser leurs machines ou leurs casques. Nous sommes partis à leur rencontre pour vous ramener un grand diaporama commenté, et illustré par les photos de Laurent Depeigne et James Techer :
Kustom Show : les artistes de la moto à l’American Tours Festival
Pendant 3 jours, le Hall B du Parc Expo de Tours a été renommé « Hall Harley Davidson ».
A l’intérieur, des motos qui n’ont plus grand-chose à voir avec les modèles d’origine…
…Mais aussi une expo de casques customisés, et un village dédié aux artistes.
A 45 ans, DaddyGraph est passionné de dessin depuis son enfance. Il a commencé le Kustom à l’adolescence sur ses propres mob’ et ses casques en Avignon : « mes potes voulaient acheter mes casques, c’est comme ça que j’ai commencé à en vendre » raconte-t-il. Aujourd’hui, c’est son métier à temps plein et ça fait 13 ans que ça dure.
Motard passionné, l’artiste dispose de 17 casques persos : « je les assortis à mes chaussures » s’amuse-t-il.
« Customiser un casque, ça me prend en moyenne 5-6h, mais parfois ça peut aller jusqu’à 20h. Ils sont tous différents, même si je peux en faire 5 ou 6 sur un même thème. » – DaddyGraph.
« Je suis plus tatoueur que peintre » explique DaddyGraph pour évoquer son style. Il travaille sur commande mais achète aussi des casques « nus » qu’il customise selon ses inspirations.
Un casque customisé coûte en général entre 400 et 600€. « Les têtes de mort ça marche toujours » explique DaddyGraph qui représente aussi souvent des moteurs de Harley.
Multiprimé, y compris à l’étranger, l’artiste du Vaucluse présentait 3 motos décorées par ses soins au Bike Show de l’American Tours Festival, dont une avec des motifs inspirés des vitraux.
Peintre officiel d’un magazine spécialisé, il a également été engagé par une marque pour une série limitée de 200 modèles de motos « numérotées à la main » : « j’ai changé certains détails, car ça m’ennuie si je fais toujours la même chose. »
Venu de Poitiers, Sébastien Dufour se souvient lui aussi d’avoir « toujours dessiné » : « mon père était artiste peintre, j’ai fait mon stage de 3ème avec lui. »
A 41 ans, cet ancien militaire a quitté l’armée après 15 ans de service. Il travaille pour les motards mais a aussi dessiné les casques de l’équipe de France de ski pour les JO d’hiver de Sotchi en 2014.
Pour s’imposer dans ce milieu, « j’y ai été au culot » raconte Sébastien Dufour qui a désormais des clients partout dans le monde, jusqu’au Brésil ou au Qatar.
Il illustre bien sûr des casques et des motos mais aussi les gilets en cuir… voire une guitare, pour un membre du groupe Metallica.
Exposée sur son stand, une de ses œuvres attire le regard : un casque bleu-blanc-rouge, « je l’avais réalisé après les attentats » explique celui qui est aussi pompier volontaire.
« La culture Kustom nécessite de s’adapter en permanence. On fait un peu la mode mais il y a des tendances à suivre : rock, black mais aussi paillettes » explique Sébastien Dufour.
Les films et les séries ont aussi une influence sur le monde de la moto : « c’est le cas de séries comme Punisher ou Sons of Anarchy » explique Sébastien Dufour qui commence aussi à réfléchir à la façon d’adapter l’univers de La Casa de papel sur un casque après le succès fou de la série : « on va me le demander, c’est sûr ».
Souvent vu comme très masculin, le milieu de la moto se féminise par ailleurs à vue d’œil : certains Kustomers travaillent également en couple.
Pour toutes et tous, l’heure de vérité c’est la remise des prix du Bike Show où on récompense les plus belles motos du festival.
Des concours comme celui-ci, Manoël Bonn en fait une demi-douzaine par an. Et pour ce représentant de la marque Harley Davidson, celui de Tours est « certainement le plus important. »
Pour Manoël Bonn, les Kustomers « sont de vrais artistes. Des passionnés aux méthodes artisanales qui font tout de leurs mains, certains passent des années sur leurs motos et ils prennent du temps pour nous expliquer leur travail. »
Pour cette 5ème édition, le 1er prix était un chèque de 3 000€.
Pour le 115ème anniversaire d’Harley Davidson, certains fans ont par exemple reconstitué des modèles d’époque, semblables aux motos de 1903.
« Chaque année ils arrivent à nous surprendre, ces mecs ont du goût » – Manoël Bonn.
Venu de Genève, seul Suisse du concours tourangeau, c’est Stéphane Grand qui a remporté le concours 2018.
A part le moteur, son Harley n’a plus rien d’origine : il l’a complètement refaite en 7 mois, dont 2 ans et demi passés sur le cadre de l’engin. Les matériaux utilisés : métal, aluminium, letton, cuir… et un peu d’or.
L’homme de 43 ans, passionné de moto depuis ses 14 ans, a eu sa 1ère Harley à 25 ans, il a remporté son 1er prix en concours en 2014. Il travaille dans un atelier chez lui, de 7h à 19h, parfois le week-end. C’est son métier : ses motos sont destinées à la vente même s’il les garde un peu pour lui avant. Le prix ? On ne saura pas, « ces motos n’ont pas de prix » nous dit le Kustomer.
Même s’ils roulent, ces engins relookés sont loin d’être pratiques pour conduire : « faire du beau et du confortable, c’est difficile » résume Stéphane Grand qui a quand même réussi à grimper le col du Galibier et à atteindre 3 000m d’altitude avec sa bécane… mais à la fin, il était rincé.
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Un degré en plus :
Rendez-vous sur le site duffaero86.com pour découvrir le travail de Sébastien Dufour et daddygraph.blog4ever.com pour celui de DaddyGraph. Vous pouvez également découvrir nos autres articles sur l’American Tours Festival sur Info Tours.
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