Ullcer : «Etre dessinateur c’est un acte de foi »

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Jusqu’au 29 juin, la bibliothèque centrale de Tours accueille une exposition retrospective sur le travail du dessinateur tourangeau Ullcer.

Ullcer, Johann Leroux dans le civil, est loin d’être un inconnu dans l’univers des dessinateurs tourangeaux. Un métier qu’il a fait sien depuis près de 15 ans maintenant, depuis qu’à 24 ans, il a rejoint l’Atelier Pop, un espace de bureaux regroupant plusieurs dessinateurs dans le Vieux-Tours, alors naissant lui aussi. « Avoir rejoint l’Atelier Pop, cela m’a permis d’être entouré, de ne pas partir tout seul et d’être conseillé » explique aujourd’hui cet autodidacte qui a notamment commencé par des dessins pour le fanzine Zéro 5gr à la Fac et a depuis illustré une dizaine d’albums aux éditions Casterman (Femmes en résistance), aux éditions EP (Une enquête des détectives Harley & Davidson) et aux éditions Delcourt (Un tome de la série Zodiaque et la Lazy Company).

« J’ai découvert l’univers de la BD par l’école Franco-Belge comme beaucoup puis j’ai eu ma phase comics, mangas également » nous raconte Ullcer pour définir ses influences. Des influences qui se sont mélangées et qui ont chacune apporté leur part au style d’Ullcer. Des influences que l’on retrouve à travers la quinzaine de panneaux présents à l’exposition à l’initiative d’A Tours de Bulles qui lui est dédié actuellement.

Une belle actualité qui fait suite à une autre, avec la parution fin 2018 du deuxième tome de « La Lazy Company », adaptée de la série éponyme. « La Lazy c’est particulier parce que Samuel Bodin et Alexandre Philip (ndlr : les scénaristes et réalisateurs de la série qui ont écrit chacun un tome de la BD) sont de vieux copains de Tours. Notre volonté commune était que l’histoire de la BD puisse exister indépendamment de la série, que l’on puisse la comprendre même sans avoir regardé aucun épisode. »

Des albums qu’il a illustré, si Zodiac fut le plus gros succès, Johann a un coup de cœur particulier pour « Femmes en Résistance » et notamment le volet consacrée à la résistante Berty Albrecht. « J’ai beaucoup lu sur elle avant de dessiner parce que j’avais envie de m’immerger complètement dans le personnage » explique ce dessinateur à l’humanisme sincère.

 

« Un travail aussi gratifiant qu’ingrat »

Au cours d’un entretien où l’on parle autant de ses œuvres que de son métier, Ullcer porte un regard précis également sur l’évolution de ce dernier : «Etre dessinateur c’est un acte de foi, aussi gratifiant qu’ingrat, comme beaucoup de disciplines artistiques. » Et pour ce dernier d’expliquer que l’évolution ne va pas forcément dans le bon sens : « Le monde de la BD se porte bien économiquement mais c’est dur pour les auteurs parce qu’il y a une logique de production qui se fait à leur détriment, parce que les œuvres ne sont pas forcément bien défendues ».

Une logique de plus en plus difficile, face au temps nécessaire de création. Un an en moyenne pour un album classique de 46 pages, nous dit-il. Il lui en a fallu trois pour les 126 pages de la Lazy Company. « J’essaye de diversifier les activités pour pouvoir vivre correctement » raconte ainsi Ullcer qui rappelle que sous le régime des droits d’auteur, les dessinateurs comme lui ne bénéficient pas de chômage notamment.

Dessinateur, un métier passion donc, qu’il faut défendre absolument pour notre interlocuteur, qui aimerait que les auteurs et dessinateurs soient mieux défendus face aux éditeurs.

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