Une élection en cache une autre

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A peine les élus départementaux installés dans leur nouveau fauteuil que les yeux sont déjà tournés vers les élections régionales des 6 et 13 décembre prochain. L’occasion pour les états-majors locaux des partis de compter leurs troupes et entendre les prétendants aux postes de conseillers régionaux. Scrutin mixte de liste à la proportionnelle et majoritaire, ils sont déjà nombreux à jouer des coudes pour pouvoir figurer dans les meilleures places pour avoir une chance d’être élu. A droite, la bataille des prétendants devrait trouver son issue cette semaine.

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Dans huit mois les électeurs devront, entre les achats de noël et la préparation du sapin, se rendre à nouveau dans les bureaux de vote. Les nouvelles régions désigneront à la suite de ce scrutin, leurs présidents. Notre région, renommée Centre-Val de Loire sera l’une des plus petites de France parmi les treize nouvelles désignées par la loi du 17 décembre 2014. La nouvelle assemblée régionale comptera 77 élus. Ce sont le Loiret et l’Indre-et-Loire qui fourniront plus de la moitié des sièges (22 et 20 respectivement). A côté, quatre autres départements, l’Indre, le Loir-et-Cher, l’Eure-et-Loir et le Cher donneront un peu moins de quarante sièges.

Vague bleue sur la région ?

Aujourd’hui, les projections au lendemain des élections départementales sont catastrophiques pour la gauche. Si demain les électeurs devaient voter, le FN serait vraisemblablement devant le PS. L’UMP-UDI serait alors en tête mais avec un arbitrage du FN. Ce scénario pourrait bien se produire. Où plutôt se reproduire comme en 1998 où Renaud Donnedieu de Vabres, alors présidentiable sous les couleurs de l’UDF, n’avait pas voulu être pris en otage par les conseillers régionaux FN. Quant à la gauche, les dernières déclarations entendues en Indre-et-Loire laissent présager encore quelques difficultés majeures pour qu’il y ait un espoir d’une grande union du PS à l’extrême gauche. Une gauche qui partira divisée pour le premier tour mais qui dans un sursaut de bon sens politique pourrait fusionner au deuxième tour. Même si ces scénarios semblent loin, les manœuvres et discussions ont commencé.

Quelle tête de liste à droite ?

Reste à nommer les futures têtes de liste. A gauche, c’est François Bonneau, président sortant qui y retourne. Pour cet élu discret à l’efficacité reconnue par ses pairs, la partie va être difficile voire périlleuse. Tous les départements qui constituent la région Centre-Val de Loire sont bleus. A droite, il y a trois prétendants au fauteuil si convoité. Hervé Novelli, Guillaume Peltier pour l’UMP se font une guerre en interne à coup de rassemblements des maires ou de Garden party avec les élus qui comptent. Pour l’UDI, c’est le député de l’Eure-et-Loir et président du groupe UDI à l’Assemblée Nationale Philippe Vigier qui a déjà été investi par les instances centristes en janvier dernier. La future nomination de la tête de liste à droite sera importante car elle marquera la future campagne. Si Hervé Novelli devait être investi ce serait alors l’expérience et la connaissance qui l’emporteraient. Pour Guillaume Peltier, récemment interrogé par nos collègues de TV Tours, il ne cache pas son ambition et rappelle qu’il faudra travailler avec Hervé Novelli et Philippe Vigier. Une façon de mettre au second plan ces élus qui fréquentent l’assemblée régionale depuis de nombreuses années.

Il existe pourtant des coutumes non-écrites en politique. Que l’on soit à l’Assemblée Nationale ou dans un exécutif régional, il faut avoir fait ses preuves. Difficile de prétendre de suite à la présidence d’une si importante collectivité, fusse-t-elle l’une des plus petites de France, sans avoir eu son initiation d’abord comme conseiller régional puis éventuellement comme Vice-Président. Il est vrai que le monde change, va plus vite au rythme effréné des nouvelles technologies et des tweets si suivis de nos politiques.

Guillaume Peltier fait partie de cette génération ambitieuse, pressée de prendre les rênes du pouvoir. Est-ce un bien ou un mal ? Pas facile de juger. Si l’on peut comprendre l’empressement, on peut s’interroger sur le dessein d’une telle rapidité. Alors volonté de servir l’intérêt général ? Peut-être. Se faire une place plus importante dans une UMP où les ambitions sont si fortes ? Sûrement. Une place de Vice-Président de l’UMP ne suffit plus. La droite sera bientôt hégémonique, elle aura tous les pouvoirs. Alors viendra le temps pour la nouvelle génération d’élus trentenaires et quadras de préparer l’avenir et de pousser dehors d’autres plus vieux. Ainsi va la vie politique. Un cycle sans vertu mais générateur de perpétuels rebondissements. A l’électeur de ne pas se sentir léser mais bien acteur de la vie démocratique. A voir.

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