Une « bande de quatre » pour sauver la gauche

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Les primaires à gauche, c’est parti !… Enfin presque. Des initiatives citoyennes fleurissent pour appeler à la candidature unique d’un « présidentiable » à gauche. C’est ce qu’espèrent Jean-Patrick Gille, Pierre Larrouturou, Julie Cagé et Guillaume Duval rassemblés autour de « Notre Primaire… Demain la Gauche ». Trois économistes et un député pour porter l’organisation d’une primaire qui pourrait être salvatrice pour la gauche en 2017. Ils étaient à Tours ce mardi.

  8U6A1122 Jean-Patrick Gille et Pierre Larrouturou

« Organiser un débat sur les questions sociales, l’Europe, l’avenir des institutions ou le scrutin la proportionnelle, c’est que nous voulons proposer à la société civile…. ». Pour la trentenaire, Julie Cagé, professeur d’économie à Sciences Po Paris, il se dégage une fraîcheur presque naïve dans ses propos. A ses côtés, trois hommes aux parcours très différents mais qui sont unis pour un seul objectif : la candidature d’une seule femme ou d’un seul homme à la présidentielle de 2017. « Cambadélis est d’accord avec le processus de sélection des candidats » ajoute Julie Cagé. Si l’onction du patron du PS semble importante, elle est aussi une obligation pour la rue de Solferino. Déjà plus de 80 000 signataires pour soutenir l’initiative de la bande des quatre.

8U6A1112Julie Cagé

« C’est une page qui est en train de se tourner, François Hollande n’est pas le candidat naturel de la gauche »

Quand on leur pose la question des règles du jeu, les regards entre les quatre se croisent : « Il y aura un engagement pour les candidats à cette primaire. Les perdants devront soutenir le candidat victorieux » souligne Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives Economiques. Et François Hollande dans tout ça ? « Il s’était engagé en 2012 à ce qu’il y ait une primaire à gauche en 2017 » rappelle Pierre Larrouturou, économiste et co-président de « Nouvelle Donne ». Pour Jean-Patrick Gille, député PS de Tours, les mots sont forts : « C’est une page qui est en train de se tourner, François Hollande n’est pas le candidat naturel de la gauche. Notre initiative est citoyenne afin de faire pression sur les partis et arrêter de se taper dessus. On n’est pas condamné à choisir entre Valls et Mélenchon ! ». Guillaume Duval est plus offensif dans ses propos, suivi par P. Larrouturou sur l’avenir de la France : « Notre pays va crever ! Depuis quarante ans le chômage augmente. Le peuple désespère… ».

8U6A1111Guillaume Duval

« Il y a un point sur lequel tous doivent s’engager à cette primaire : C’est le changement de fonctionnement des institutions »

Le bateau « gauche » prend l’eau. Pas question pour les quatre qu’il ne devienne un Titanic en 2017. La gauche joue gros, très gros. Ne pas être au deuxième tour de l’élection serait pour elle, un drame voire un cauchemar. Pourtant, les partis ne semblent pas avoir tiré les enseignements d’avril 2002. On peut avoir la naïveté de croire que désormais les partis de gouvernement comme le PS ont compris. C’est à espérer au moment où le peuple français, les citoyens et donc les électeurs attendent beaucoup de la classe politique. Mais cette prise de conscience ne doit-elle pas s’accompagner d’une refonte des institutions ? Pour Guillaume Duval et Pierre Larrouturou : « il y a un point sur lequel tous doivent s’engager à cette primaire : c’est le changement de fonctionnement des institutions ». « On veut remettre en cause la présidentialisation du pouvoir et avoir une dose de proportionnelle dans les scrutins… » souhaite J. Cagé.

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A regarder de près cette initiative citoyenne, il ne fait guère de doute que le chemin est encore long pour espérer emporter l’adhésion de tous. Pourtant, le mouvement est en marche et les plus de 150 personnes présentes mardi soir aux Halles attestent que le pouvoir redonné au citoyen est un prérequis à une reconsidération du politique. La présence remarquée aussi du député frondeur, Laurent Baumel, montre aussi qu’un mouvement de réforme est en marche. Des changements qui ne doivent pas aller à un train de sénateur mais bien à celui d’une révolution 2.0 du monde politique. A moins que les partis de gouvernements en soient restés à l’ère du Minitel… Qui sait…

(c) Arnaud Roy

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