C’était attendu, le plan d’apaisement et de circulation qui a été présenté la semaine dernière par le maire de Tours a fait réagir ce lundi 08 avril, lors du conseil municipal. Les quatre groupes d’opposition ont fait part de leurs inquiétudes face à l’ampleur des travaux annoncés, mais aussi dénoncé les méthodes de travail de la majorité municipale.
Ce n’est pas un fait nouveau, depuis le début du mandat, l’opposition municipale, accuse régulièrement la majorité du maire Emmanuel Denis, d’opacité et de manque de transparence. Les reproches faits sont souvent les mêmes : annonces faites par voie de presse ou sur les réseaux sociaux avant que les sujets soient débattus en conseil municipal (et/ou en commissions de travail), manque de concertation, manque de considération des propos et propositions des groupes d’opposition…
Le débat autour du plan d’apaisement de la ville de Tours (lire notre article sur ce sujet ici), n’a pas dérogé à la règle. « Je voudrais d’abord redire ici que systématiquement présenter vos grands projets hors de ce conseil municipal affaiblit notre démocratie locale. Comment voulez-vous convaincre nos concitoyens d’aller voter s’ils voient que leurs représentants sont mis de côté sur les grands sujets ? » s’est interrogé en introduction de sa prise de parole, l’élu du groupe « Avec vous, pour Tours » Thibault Coulon.
De son côté, son ancien chef de file du groupe « Tours Nous Rassemble », Christophe Bouchet, parlait de « simulacre de débat ». Pour l’ancien maire de Tours, le sujet méritait « un vrai débat public, alors que là tout est ficelé ».
Mélanie Fortier (groupe « Tours ma ville » regrettait de concert avec les autres élus d’opposition, une absence de débat public en conseil municipal.
Benoist Pierre (groupe « Les Progressistes ») s’est comme à son habitude, montré critique également, l’élu centriste évoquant des études de reports automobiles demandées mais jamais obtenues et critiquant par ailleurs l’absence de retours d’expériences sur les projets déjà mis en place comme la vélorue d’Entraigues.
La forme critiquée, le fond aussi
Des critiques sur la forme donc qui rejoignent celles sur le fond du projet. A l’unanimité, pour les élus d’opposition, le plan d’apaisement annoncé, associé au schéma cyclable métropolitain et aux travaux de la 2e ligne de tramway vont créer un blocage de la ville.
Une « transition à marche forcée » selon Thibault Coulon pour qui au lieu de rassembler va opposer les Tourangeaux entre eux : “En multipliant les contraintes, en ralentissant les échanges et les communications, votre politique, que cela soit votre intention ou pas, est celle d’une ville qui se replie sur elle-même”.
« Je n’ai pas de désaccord de principe, mais le problème est de tout faire en même temps car cela va bloquer la ville » renchérissait Benoist Pierre, tandis que pour Mélanie Fortier il aurait fallu revoir d’abord le réseau de transports en commun, qui selon elle n’est plus adapté aujourd’hui. « Ce plan d’apaisement arrive trop vite d’un coup et trop fort » résumait cette dernière.
Des élus d’opposition qui se disent tous par ailleurs, favorables à un travail sur les mobilités et un déploiement des offres cyclables notamment, mais pour qui à l’image de Christophe Bouchet, il aurait mieux fallu « développer les alternatives avant ».
Pour tous, le risque est d’asphyxier la ville mais aussi de la couper du territoire autour.