Jusqu’à présent, les incidents qui ont suivi la mort du jeune Nahel à Nanterre la semaine dernière n’étaient pas arrivés sur le terrain politique en Indre-et-Loire. En effet depuis jeudi soir et la première nuit d’incidents, les élus de tous bords politiques s’étaient retenus de polémiquer en Indre-et-Loire. Cette concorde temporaire a volé en éclat au Conseil Municipal de Tours ce lundi soir.
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Comme souvent, la crispation s’est faite sur les positions des élus de la France Insoumise. Ce qui n’est pas étonnant.
La France Insoumise, cible privilégiée des attaques de l’opposition
LFI est en effet régulièrement la cible des attaques de l’opposition depuis le début du mandat. Accusé d’être d’extrême-gauche, le parti de Jean-Luc Mélenchon, aux positions sociétales souvent tranchées, attise les critiques des élus d’opposition du conseil municipal de Tours : qu’ils soient de tendance macroniste ou de droite. Régulièrement, c’est par le biais de son alliance avec LFI que le maire de Tours est ainsi attaqué. C’était déjà le cas pendant la campagne municipale avec le sobriquet de pastèque lancé alors pour dénoncer une alliance verte-rouge et c’est resté ainsi depuis le début du mandat, les élus de La France Insoumise représentant une frange politique « peu fréquentable », « dangereuse », voire « anti-républicaine » a-t-on déjà entendu ces dernières années.
Il faut dire que l’arrivée au pouvoir d’élus de la France Insoumise a bousculé un peu les choses. Le parti de Jean-Luc Mélenchon a changé l’équilibre même de la gauche, la décentrant après des années d’hégémonie socialiste, tendance social-démocrate et donc plutôt centre-gauche que gauche radicale. Les Insoumis assument eux cette radicalité plus marquée, voire en jouent même, notamment au niveau national, avec parfois des dérapages démagogiques certains. En local, les Insoumis sont entrés au conseil municipal de Tours en 2020 avec Emmanuel Denis. Depuis, même s’ils sont plutôt entrés dans une concorde de majorité en tempérant certaines positions, les procès en intention qui leur sont faits sont nombreux.
Les réactions des insoumis locaux attendues sur les émeutes
Ce n’est pas étonnant dès lors que les réactions des élus insoumis locaux étaient attendues au sujet des émeutes de ces derniers jours. Dans son propos liminaire, Benoist Pierre (« Les Progressistes ») a ainsi parler de « l’irresponsabilité des élus qui ont eu des déclarations honteuses et qui ont cautionné directement ou indirectement les violences » en ciblant les propos de représentants nationaux de la France Insoumise.
Finalement c’est la lecture d’un communiqué du groupe local de LFI, lu par l’élue de la majorité Fanny Puel qui a crée de nouvelles tensions. L’élue de la majorité a notamment évoqué « une tragédie qui s’inscrit dans un monde de contrôles au faciès, d’inégalités et avec un gouvernement qui refuse de répondre à une révolte légitime. Les forces de l’ordre sont trop souvent meurtrières envers les jeunes des quartiers populaires. Nous exigeons la justice pour Nahel et sa famille. Un retour au calme est nécessaire mais il ne pourra se faire dans une société au racisme systémique et où il y a une connivence entre des syndicats de police (ndlr : en citant le syndicat Alliance qui a fait un communiqué en évoquant le terme de nuisible au sujet du jeune Nahel) et l’extrême droite. […] Il faut lutter contre le racisme qui gangrène la police et faire en sorte que la police retourne à ses missions premières de protection et de garantie des libertés. »
Les propos de l’élue insoumise ont entraîné un lot de réactions immédiates fortes au sein du groupe « Tours Nous Rassemble » : « Quelle déception » s’est indigné Olivier Lebreton. « C’est une provocation » a embrayé de son côté Thibaut Coulon. Finalement après avoir interpellé fermement le maire de se désolidariser des propos de sa collègue de majorité, les élus du groupe « Tours Nous Rassemble » ont quitté momentanément l’assemblée, entraînant une interruption de séance pendant de longues minutes.
