Le passage en 49.3 de la Loi Travail par Manuel Valls n’a pas atténué les tensions de ces dernières semaines, loin de là…
Du côté des manifestants mobilisés contre la loi Travail, le recours au 49.3 ne passe pas. Dès mardi à Tours, comme dans d’autres villes de France, des rassemblements spontanés ont eu lieu et ont été évacués manu-militari par des forces de l’ordre, ces dernières ayant reçu pour consigne de ne pas laisser le moindre regroupement non déclaré sur la voie publique. Une position officielle rappelée hier par Louis Le Franc, le préfet d’Indre-et-Loire. Ayant reçu les syndicats hier matin, ce dernier leur a stipulé que « chaque manifestation non déclarée serait dispersée, surtout en cas de troubles à l’ordre public ». En ligne de mire du Préfet, le rassemblement prévu ce jeudi matin à 10h place Anatole France à l’instigation des syndicats étudiants. Invoquant l’Etat d’Urgence en vigueur, le Préfet a également rappelé fermement que tout type de manifestation pourrait l’être actuellement…
Pourtant ce jeudi ce sont bien deux rassemblements qui se tiendront à Tours, le matin à 10h place Anatole France, organisée par le mouvement étudiant, mais non déclaré en Préfecture, un autre le soir à 17h30 au même endroit mais cette fois déclaré par les syndicats (CGT, FO, FSU). Evoquant le maintien du rassemblement de ce jeudi matin, pour cet étudiant militant : « il est hors de question d’abandonner la rue, après le passage en force du 49.3, le gouvernement veut utiliser la force tout court pour faire taire le peuple, c’est inadmissible ». Ce dernier tout comme les syndicats, Sud Solidaires en tête, dénoncent notamment la charge violente des policiers mardi dernier : « Il n’y a eu aucune violence, ni agression de la part des manifestants, ils nous ont chargé, couru après dans les rues, ont lancé des grenades de dispersion sans raisons valables ».
La tension est palpable dans les propos de notre interlocuteur, tout comme elle risque de l’être aujourd’hui dans les rues de Tours et des autres villes de France. L’épisode de cette Loi Travail montre en effet une rupture grandissante entre le gouvernement et une partie de la population, mais pas seulement. En effet, y compris au sein du Parti Socialiste, certains se montrent totalement désabusés par la situation actuelle. Pire une partie des députés socialistes et écologistes, dont Laurent Baumel, ont tenté de réunir les 58 signatures nécessaires pour faire passer une motion de censure contre leur propre gouvernement. N’ayant réuni finalement que 56 signatures, celle-ci ne verra pas le jour, mais l’image pour la gauche est désastreuse, d’autant plus à un an des élections présidentielles.