Régionales en Centre-Val de Loire : une campagne si particulière

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Ce dimanche 20 juin on vote pour le 1er tour des élections départementales et régionales, dans le but de renouveler deux assemblées à Tours et Orléans. Un an après les Municipales, un an avant la Présidentielle, voilà une échéance essentielle mais coincée dans une actualité centrée sur le coronavirus, l’approche de la saison estivale et les préparatifs de la course à l’Elysée. Alors comment faire campagne dans ce contexte ?

A part les candidates et les candidats, qui s’intéresse vraiment en profondeur aux élections régionales en Centre-Val de Loire ? On a bien senti un petit sursaut au moment de la publication de deux sondages laissant entendre que le Rassemblement National pourrait arriver en tête au soir du second tour, l’information étant reprise par quelques médias nationaux (l’écart étant très faible, la marge d’erreur rend toute prédiction fiable impossible). On a aussi vu quelques amas de micros lors des passages d’Edouard Philippe et Jean Castex pour soutenir le candidat LREM Marc Fesneau en Touraine et Loir-et-Cher ou pour la venue de Marine Le Pen à Villandry. A part ça c’est très timoré. Service minimum pour tout le monde : on fait de la pédagogie, on distribue quelques tracts, on marque ses soutiens sur les réseaux sociaux. Et on attend les résultats.

Comment l’expliquer ? Déjà par le micmac que constitue cet appel aux urnes. Pour beaucoup de monde, les compétences de la Région demeurent floues. On a beau expliquer qu’elle gère les lycées, la politique d’aides économiques, les questions de santé, les trains et les cars, la politique touristique, les plans d’aide à la culture et au sport, les questions de formation… On s’y perd vite parce qu’en même temps on nous demande de nous positionner sur les élections départementales (collèges, action sociale, protection de l’enfance, routes, handicap… mais aussi tourisme, sport et culture, comme la Région).

Jongler avec les impératifs de la crise sanitaire

Ce double scrutin est l’illustration même du millefeuille administratif français. Sans jouer la facilité et appeler à la suppression d’une des deux institutions au profit de l’autre, il faut bien reconnaître qu’il y a de quoi s’emmêler, d’autant plus quand les mouvements politiques ne s’investissent pas de la même manière dans l’une ou l’autre des batailles créant de fait une certaine hiérarchie. Ainsi, LREM fait partie des vainqueurs possibles pour la présidence du Centre-Val de Loire mais ne présente qu’une poignée de binômes aux départementales en Touraine ce qui peut perdre les électeurs une fois dans l’isoloir. De plus les équipes des différentes listes ont publié leurs programmes régionaux (un fascicule de 60 pages pour le Rassemblement National, 100 propositions pour l’écologiste Charles Fournier, des thèmes détaillés pour Démocratie EcoLogique) tandis que c’est le grand flou pour les départementales (pas de sites ni de programmes communs).

Ensuite, il y a eu la crise sanitaire et l’impératif de faire campagne malgré le coronavirus. Le boitage a gardé la cote, on a vu des initiatives originales comme des candidats qui font du stop pour dormir chez l’habitant et, surtout, des webinaires sur les réseaux sociaux pour tenter de remplacer les réunions publiques (même si certaines ont eu lieu en toute fin de campagne, notamment pour le président socialiste sortant François Bonneau à la Morinerie de Saint-Pierre-des-Corps ce jeudi, ou celle de son concurrent de la liste Un Nouveau Souffle la veille à l’Hôtel de Ville de Tours, devant 300 personnes). Mais là encore on se retrouve face à des incongruités comme l’éparpillement de membres de la majorité municipale gauche-écolos de Tours sur deux listes (celle du PS Plus Fort Ensemble, et celles d’EELV-La France Insoumise-Génération.s).

L’inconnue de la participation

Seul l’enjeu parvient à apporter un peu de sel à l’affaire… Au pouvoir depuis 1998, la gauche est fragilisée. Réélue sur le fil en décembre 2015 (grâce à la Touraine), elle est en ballotage défavorable face à une potentielle union LR-UDI-LREM au second tour, dans l’optique de faire barrage au RN (même si le candidat de droite Nicolas Forissier assurait dans nos colonnes qu’un duo avec le parti présidentiel ne figurait pas du tout dans ses plans). Cependant, il se pourrait bien qu’elle tire son épingle du jeu au finish, le bilan de François Bonneau n’étant pas particulièrement attaqué. Ses adversaires insistent sur le besoin de changer le visage de la présidence régionale, mais hormis les Verts qui tirent à boulet rouge sur la politique aéroportuaire et un ordre de priorités différent pour les aides économiques, les différentes visions sont assez proches. Tout le monde veut plus de médecins, plus d’écologie… Même le programme socialiste insiste sur la sécurité, thème central de la droite et de l’extrême droite.

Il faudra donc voir qui réussit à faire la différence au soir du 1er tour, ce dernier risquant d’être favorable à Aleksandar Nikolic, poulain régional de Marine Le Pen. L’ordre d’arrivée derrière conditionnera les alliances de second tour, et les enjeux de la bataille finale. Ce sont les électrices et électeurs qui ont les cartes en main : quel sera le taux de participation ? Il était atrocement faible aux municipales de 2020, et a tendance à décliner d’élection en élection depuis des années. De plus, seule une poignée de communes voteront jusqu’à 19h (Tours, Montlouis, Chambray) tandis que certaines qui le font habituellement s’arrêteront à 18h comme Joué-lès-Tours. Le dépouillement pourrait être rapide.

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