Quelle politique sociale au Conseil Départemental ?

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Parmi ses compétences, l’action sociale représente un gros volet de la politique du Conseil Départemental. On fait le point avec sa 1ere vice-présidente, en charge des affaires sociales, Nadège Arnault.

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C’est l’une des collectivités locales les plus historiques, issues de la Révolution Française, mais dans le mille-feuille territorial, le Conseil Départemental (Conseil Général jusqu’en 2015) peine à se démarquer. Hors-mis la gestion des collèges, les habitants semblent mêmes un peu perdus quand on leur demande les compétences gérées par cette collectivité. Il faut dire que les transferts de compétences ces dernières années vers la région (Transports avec la loi Notre) ou vers la nouvelle métropole tourangelle ont contribué à rendre un peu plus flou le rôle du Conseil Départemental.

Pour autant, bien que souvent décrié et régulièrement remise en cause avec certaines tentatives de la supprimer, cette collectivité mène une politique importante de proximité, à commencer par l’action sociale qui regroupe notamment la protection de l’enfance  (protection maternelle et infantile, l’aide sociale à l’enfance et la prévention spécialisée), la politique d’insertion des personnes en difficulté et notamment la gestion du RSA, l’aide aux personnes handicapées et âgées et la prévention sanitaire.

Le RSA, un volet important de la politique départementale.

Dans ce vaste volet social, la gestion du RSA est une des plus marquantes. Avec 16 700 bénéficiaires dans le département, le Revenu de Solidarité Active est en effet un axe indispensable de la politique départementale, puisque touchant de nombreuses personnes. Une politique dont le département ne cesse de rappeler le coût : plus de 77 millions d’euros par an et un chiffre en constante augmentation. « L’emploi est au cœur de nos préoccupations, parce que c’est un vrai problème de société. Nous nous sommes demandés ce que nous pouvions faire de plus que le simple fait de verser l’allocation à ceux qui en bénéficient, d’autant plus que le Conseil Départemental a en charge l’accompagnement des bénéficiaires » explique la récente 1ere vice-présidente du Département, Nadège Arnault.

L’enjeu est simple : pour réduire le coût du RSA, il faut que le nombre d’allocataires baisse et donc qu’un maximum retrouve un emploi. C’est dans cette optique que le Conseil Départemental met en place plusieurs actions comme le Marketon ou Atout Parrainage 37, des actions ciblées mais qui ont « prouvé leur efficacité » pour Nadège Arnault. Pour aller plus loin dans la démarche, fin septembre, le CD37 a lancé sa propre plateforme de recherche d’emplois. Celle-ci nommée JobTouraine, entend mettre en relation employeurs et demandeurs d’emplois via un support simple et accessible mais aussi personnalisé, grâce notamment à la géolocalisation de la plateforme. Un site que le département a voulu le moins fermé possible en l’ouvrant à tout le monde, allocataires du RSA ou non. Et après environ un mois-et-demi d’ouverture au grand public, Madame Arnault se montre satisfaite des premiers retours. Avec 3247 inscrits sur le site, et 415 offres de postes mises en ligne, la plateforme a été appropriée par la population, demandeurs d’emplois ou employeurs. S’il est trop tôt pour tirer un bilan, l’élue précise néanmoins que 289 négociations d’emplois sont en cours via le site. « Ce qui est important c’est que toutes ces actions agissent vraiment. Il n’y a pas de petites initiatives quand on parle de recherche d’emplois » explique Nadège Arnault.

A lire sur Info Tours : Le site JobTouraine débusque les emplois près de chez vous

Autonomie et protection de l’enfance : la mise en place de schémas quinquennaux.

En cet automne 2017, le Conseil Départemental se penche également sur d’autres volets de son action sociale, notamment celles à l’égard des populations âgées ou en situation de handicap. « Nous travaillons à l’élaboration d’un schéma départemental de l’autonomie en lien avec différents partenaires » explique la 1ere vice-présidente. Ce schéma qui devrait entrer en application en 2018 et prévu pour un plan quinquennal allant jusqu’à 2022. L’objectif : donner un cadre commun à l’accompagnement des personnes en manque d’autonomie que ce soit pour raisons de handicap ou pour raisons d’âge. «Ce schéma est élaboré avec les professionnels de la santé, les EPADH, les associations intervenant dans le domaine du handicap, la MDPH, l’ARS… »

« Nous voulons travailler en partant des besoins de la population. Pour les personnes âgées il faut sortir notamment du tout chez soi ou du placement intégral en structures. Il peut y avoir un milieu comme un habitat adapté.»

De schéma il en est également question sur la question de la protection de l’enfance. Sur ce volet là, le Département travaille également à la mise en place d’un schéma quinquennal pour la période 2018-2022. « Il y a un vrai sujet, en 2016 il y a eu 1200 informations ouvertes (signalements) et 600 enfants placés. Nous devons réfléchir à un travail en partant des besoins de l’enfant, trouver des solutions adaptées, que l’enfant garde des liens avec sa famille par exemple. » De la même manière que pour l’autonomie, ce schéma départemental est piloté par le CD 37 mais est élaboré avec de nombreux partenaires : Autorités judiciaires (Parquet et Juges des enfants), services de l’Etat, psychologues, médecins libéraux, CHU, CAF, ARS, Éducation Nationale, MDPH… « Ce schéma est un objectif majeur pour les années à venir » précise Madame Arnault.

La question des mineurs isolés

Autre sujet touchant l’aide sociale à l’enfance qui fait l’actualité ces derniers jours : la prise en charge des mineurs étrangers isolés, Officiellement nommés MNA (Mineurs non accompagnés), ces derniers doivent être pris en charge légalement par les services du Conseil Départemental. Seulement ces dernières semaines, plusieurs associations ont alerté sur la présence à Tours de mineurs à la rue. Pour Nadège Arnault, le CD 37 fait pourtant le maximum sur cette question : « on essaye de répondre à tous les besoins dans l’urgence, mais le soucis c’est que le nombre de demandes a explosé et qu’on est pas forcément aidés par l’Etat ». Chiffres à l’appui, Nadège Arnault évoque pour l’année 2017, un doublement des mineurs isolés s’étant présentés aux services départementaux par rapport à l’an dernier. « L’an dernier nous avons reçu 232 personnes, au 31 octobre de cette année nous en sommes déjà à 437. Le budget est passé de 3 millions d’euros à 8 millions ». Dans le même temps, l’Etat qui prend en charge les 5 premiers jours d’accueil a passé son financement dessus de 63 000 euros à 182 000 euros, précise-t-on aux services du département. Insuffisant pour l’élue : « Il faut que l’Etat nous aide plus et compense les compétences qu’il nous a transféré. »

Et cette dernière de pointer un autre problème quand on évoque le nombre de personnes se retrouvant malgré leurs demandes à la rue : « Parmi ceux qui se présentent, seuls 1/3 sont réellement mineurs et isolés ». Un avis qui diverge de celui des associations d’aides : « On ne peut pas définir l’âge précis d’une personne juste en la regardant » déclare-t-on notamment au sein de l’association UTOPIA56 qui vient en aide aux mineurs isolés.

Malgré tout, Nadège Arnault envisage à une évolution dans l’accompagnement des mineurs isolés, via notamment la mise en place d’un appel à projets expérimental auprès des associations d’aides qui devrait être lancé début 2018. « Il faut que nous travaillons tous ensemble dans le même sens, ce sera l’objet de cet appel à projets » explique la vice-présidente qui précise que celui-ci est en cours de construction.

A noter que de son côté, Jean-Gérard Paumier avait envisagé d’utiliser les locaux du centre de Pontourny, fermé depuis l’échec du projet de centre de déradicalisation, pour accueillir les mineurs étrangers isolés.

Relire à ce sujet l’article sur Info Tours

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