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Projets urbains, culture, sport … Le grand entretien du maire de Tours à l’occasion de la mi-mandat [Partie 2/2]

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Cela fait désormais trois ans, soit un demi-mandat qu’Emmanuel Denis a été élu maire de Tours. Une première pour un écologiste à la tête de la plus grande ville de la région Centre-Val de Loire, qui entrainait forcément beaucoup de curiosité, tant la promesse d’un renouveau était annoncée. Trois ans après, il a accepté de répondre à nos questions dans nos bureaux de la Rédaction de 37 degrés et Info Tours. L’occasion de dresser un bilan de son action à l’aube de la deuxième moitié de son mandat… Deuxième partie de notre entretien consacrée aux projets urbains, la culture, le sport, le social… :

Lire également la première partie consacrée à la politique, les mobilités, l’aéroport… ici : 

Où en est-on des grands projets urbains comme le haut de la Tranchée, l’Ilot Vinci, les Halles… ?

Emmanuel Denis : « La Tranchée c’est un projet majeur et remarquable en termes de démocratie participative. Les premières phases de concertation sont menées avec trois propositions faites par les habitants qui sont analysées désormais par un programmiste qui fera une présentation du projet finalisé en septembre. Concernant l’îlot Vinci, c’est un projet privé, je le rappelle. Des négociations sont encore en cours entre les promoteurs privés et des propriétaires des bâtiments existants. A terme ce sera un projet mixte à plusieurs volets dont un hôtel. Pour les Halles, je n’ai jamais souhaité de grand projet de mon côté. Mon ambition était d’abord de conforter l’exploitation des halles par les commerçants. Ensuite nous avons du résoudre des problèmes de sécurité et d’hygiène en lien avec la proximité du parking souterrain. C’est en train d’être réglé ce qui va nous permettre de lancer une préfiguration dans les étages avec la Cité de la Gastronomie. Cette dernière sera à la fois aux Halles, à la Villa Rabelais comme actuellement, avec une inauguration des jardins au printemps prochain mais aussi au Sanitas sur le secteur Saint-Paul avec une déclinaison sous forme de cuisine pédagogique. »

Puisque vous évoquez le Sanitas, le projet de rénovation urbaine du quartier avance-t-il bien ?

Emmanuel Denis : « Les secteurs Marie Curie et Hallebardier sont bien avancés oui. Le long du boulevard, nous allons finaliser la programmation en y intégrant logements et commerces. Le grand parc urbain sur le secteur Saint-Paul est entériné également. A la Rotonde, c’est un peu plus long car c’était prévu que ce soit le dernier secteur touché. Au total sur le quartier nous intégrons 11 équipements publics ce qui est remarquable. Tout doit démarrer avant 2027. »

Lors de votre campagne vous aviez annoncé la création d’une maison de l’hospitalité. Où est-on de ce projet ?

Emmanuel Denis : « C’était en effet en un de nos engagements de campagne. On voudrait la faire atterrir dans le bâtiment de l’ancienne clinique Saint-Gatien. Cela a pris un peu de temps car il a fallu gérer avec la Province de France de la congrégation des sœurs hospitalières de Jésus qui est propriétaire des lieux ainsi qu’avec le NCTplus (ndlr : le groupe de la Clinique Saint-Gatien). Aujourd’hui la SET a un bail emphytéotique qui nous permet de proposer un projet mixte que nous présenterons le 29 juin prochain et qui aura un volet social très fort. »

Quelle est votre politique culturelle ? Comment on pourrait la définir ?

Emmanuel Denis : « L’un des piliers est de consolider le fonctionnement de nos établissements. Nous avons rénové le musée des Beaux-Arts, la grande porte de la bibliothèque. Nous ferons des annonces sur le projet révisé du CCNT (Centre Chorégraphique National de Tours) à la rentrée. Nous avons par ailleurs reçu un avis favorable pour l’inscription du Grand Théâtre dans son entièreté aux Monuments Historiques. Cela va permettre d’engager des travaux de rénovation. Ces derniers devraient durer deux ans, ce qui entrainera sa fermeture temporaire. 

L’autre pilier que nous développons c’est le fait de favoriser de nouvelles pratiques comme le street-art, notamment cette année au sein de l’ancienne Clinique Saint-Gatien, ou encore le Slam avec la finale de la Coupe de France à Tours. Nous allons accentuer aussi la programmation artistique estivale en lien avec Tours-sur-Loire et la volonté de l’ouvrir dans tous les quartiers de Tours. »

Concernant le Grand Théâtre, il y a le problème du statut des musiciens

Emmanuel Denis : « C’est un problème que nous avons en héritage et que nous essayons de résoudre. Une des solutions consiste à rendre permanent l’orchestre et donc ses musiciens, mais cela demande des financements importants, c’est pourquoi nous nous tournons vers nos partenaires. La Région a accepté de mettre 250 000 euros en plus, de notre côté nous allons augmenter notre contribution de l’ordre de 100 à 150 000 euros supplémentaires. On attend une réponse de l’Etat également et on espère que la Métropole va entrer dans le pot car le Grand Théâtre a un rayonnement important. Nous espérons aussi que le Département fera un effort. »

Parlons également de sport, les clubs de haut niveau ne se sentent parfois pas assez soutenus par la ville…

Emmanuel Denis : « La priorité de notre politique sportive est avant tout de permettre au plus grand nombre de pratiquer du sport et nous avons aussi une volonté forte de mettre en avant le sport féminin. Nous finançons par ailleurs la remise en état des équipements sportifs comme la Chambrerie, ou le gymnase du Hallebardier. Je sais qu’il faudrait faire plus car comme pour les écoles nous avons des infrastructures vieillissantes, mais nous devons faire avec les moyens financiers limités de la ville. Nous ne pouvons pas engager une reconstruction du Palais des Sports qui coûterait entre 50 et 80 millions d’euros. Nous n’envisageons pas de nouvel équipement c’est vrai, mais si on arrive à rénover le Parc des Expositions, cela pourrait amener des solutions pour le basket notamment. »

Alors que l’on connaît une crise et notamment une inflation qui impacte la population, comment votre politique sociale se déploie ?

Emmanuel Denis : « Ce sujet est omniprésent dans notre quotidien. Nous y mettons beaucoup de moyens humains et financier. Nous avons augmenté le budget du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) de 20%, nous avons instauré une tarification au quotient familial pour la restauration scolaire, le projet d’accueil des Tiny-House pour les grands précaires est salué… Nous devons faire face à une précarité grandissante et nous en sommes conscients. Les exemples que j’ai cités viennent y répondre en partie, même si nous devons rester vigilants. »   

Lire également la première partie consacrée à la politique, les mobilités, l’aéroport… ici :

Propos recueillis par Mathieu Giua et Olivier Collet

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