Présidence de Tours Métropole : Wilfried Schwartz en pôle position

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Philippe Briand a officiellement annoncé se retirer de la présidence de Tours Métropole. Le maire de La Riche Wilfried Schwartz part favori pour lui succéder…

Le suspense aura duré quelques jours, soit l’espace entre deux réunions du bureau des maires de la Métropole pour que Philippe Briand donne son choix  A l’issue de la première, mercredi 01 juillet, Philippe Briand se voyait consolidé par la majorité des maires des 22 communes de l’intercommunalité, de droite ou de gauche. Peu iraient contre lui s’il se représentait comme président de Tours Métropole, un poste qu’il occupe depuis 2014 (d’abord à Tours Plus puis à partir de 2017 sous l’entité métropolitaine). Pourtant à gauche, plusieurs candidats potentiels pouvaient se sentir légitimes au regard de la nouvelle représentation issue des dernières élections municipales. Oui mais Philippe Briand reste « le patron » comme certains élus de l’assemblée aiment l’appeler. Et il faut être sûr de soi pour s’opposer au patron justement, surtout quand celui-ci à l’expérience et le sens de la stratégie comme l’a le maire de Saint-Cyr-sur-Loire.

La gauche majoritaire à la Métropole et un président de gauche

Pourtant, comme il l’a laissé entendre depuis des mois, Philippe Briand ne voulait pas faire de sa candidature pour un nouveau mandat de président un combat à tout prix, expliquant qu’il n’irait que « si cela avait un sens » et que sa présidence fasse consensus. Or, Tours étant passé à gauche avec l’élection de la liste d’Emmanuel Denis, une présidence de droite aurait conduit à une gestion bicéphale frisant le grand écart entre la Métropole et la ville centre. C’est ainsi conscient du basculement politique de l’intercommunalité que le maire de Saint-Cyr a décidé de passer la main. Il l’a annoncé aux 21 autres premiers édiles de la Métropole ce mardi 07 juillet lors d’un nouveau bureau des maires.

Un bureau des maires où Philippe Briand a indiqué voir Wilfried Schwartz prendre la suite, ce dernier s’étant montré intéressé par la fonction. Une candidature qui a suscité l’adhésion du bureau des maires selon le retour des présents que nous avons réussi à joindre. « Je suis ému du soutien des maires et j’ai bien conscience des enjeux. Maintenant rien n’est fait et ce sera à l’ensemble des élus de la Métropole de valider ce choix ou non » témoignait ce mercredi Wilfried Schwartz, en confirmant sa candidature à la présidence de Tours Métropole.

La crainte d’une hégémonie de Tours

Ce soutien massif (à croire les retours que nous avons eu de cette réunion entre maires) à Wilfried Schwartz n’est pas surprenant. Dans le mandat précédent ce dernier a été aux responsabilités en tant que vice-président à la Politique de la Ville et aux politiques contractuelles. Il fut même l’un des plus en vue, s’affirmant comme un élu qui compte dans l’équilibre intercommunal. Avec une majorité d’élus de gauche parmi les 87 conseillers de la nouvelle assemblée, sa candidature était ainsi naturelle. Le soutien à celle-ci de maires étiquetés à droite est également un signe de la volonté de tous de poursuivre dans un système de co-gestion transpartisan. On peut y voir aussi la crainte de ces mêmes maires de communes périphériques de voir la ville de Tours devenir hégémonique. Avec désormais 38 élus sur 87, le poids de la ville centre se retrouve en effet renforcé et beaucoup de ces maires ont clairement affirmé leur volonté de ne pas vouloir un élu de Tours prendre la présidence de la Métropole afin de respecter les équilibres entre les communes, mais aussi de peur de voir la Métropole devenir un outil au service de la ville de Tours et donc au détriment de leurs communes.

L’adhésion des maires de droite dans la candidature de Wilfried Schwartz répond donc à cette crainte, en veillant malgré tout à ne pas créer un casus-belli avec Tours, mais tout en annihilant les chances de candidature tourangelle comme celle de Jean-Patrick Gille qui avait annoncé souhaiter le poste de président. Avec un président de gauche, les 29 élus issus de la majorité d’Emmanuel Denis pourront peser dans les débats et avancer leurs projets, c’est le sens du message envoyé par les maires de l’intercommunalité. Il aurait été difficile de faire autrement, sous peine de blocage de l’institution pendant le mandat.

Un mandat qui va être d’autant plus important que la mise en route de la Métropole étant désormais faite, il faut passer à la vitesse supérieure avec notamment la mise en place d’un véritable projet territorial métropolitain. « Si je suis élu président, je proposerai que tous les élus métropolitains participent dans les prochains mois à la construction de ce projet qui devra être mis en place rapidement afin de pouvoir être développé au long du mandat » nous explique Wilfried Schwartz.

Quant à la question de la place de Tours, Wilfried Schwartz se montre dans l’ouverture, expliquant qu’il va les rencontrer dans les prochaines heures pour discuter : « Je comprends la nécessité que Tours ait une place importante dans le dispositif métropolitain. Je compte accompagner Tours dans ses projets. Ceux portés par la majorité d’Emmanuel Denis ont d’ailleurs beaucoup de similitudes avec ceux que j’ai pour La Riche. »

Des élus tourangeaux qu’il faudra convaincre donc de l’intérêt de le suivre. Puis viendra le tour de l’ensemble des élus du conseil métropolitain. Cela débutera ce vendredi lors d’une commission générale à huis clos, avant la séance officielle et le vote solennel le 17 juillet prochain.

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