Pourquoi la mairie de Tours veut-elle réviser le PLU ?

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La semaine dernière en Conseil municipal, la majorité a présenté son projet de révision du PLU actuel. Derrière cet acronyme se cache un des plus importants documents pour une commune puisqu’il fixe les règles d’urbanisme pour les années à venir.

Le PLU c’est quoi ?

Le PLU (Plan Local d’Urbanisme) est un outil technique qui regroupe l’ensemble des documents réglementaires qui fixent les règles d’urbanisme sur la commune. On y retrouve par exemple les hauteurs maximales de constructions, l’emprise au sol des constructions, la place de la trame verte, les voieries…

Le PLU actuel de la ville de Tours est récent puisqu’il a été adopté en 2011 après six années de travail préparatoire. Il remplaçait alors un document plus ancien : le POS (plan d’occupation des sols) qui datait de 1997. Ce dernier n’était plus en adéquation avec les nouvelles règlementations, puisque les POS ont été remplacés par les PLU (plus complets avec notamment l’intégration des PADD (Plans d’aménagement et de développement durable)) lors de l’adoption de la loi SRU (loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain) de 2000. Ce PLU a déjà subi deux modifications par l’ancienne majorité, en 2012 et 2013.

Pourquoi le maire veut-il réviser le PLU ?

Que ce soit lors de son adoption en 2011 ou lors des deux modifications suivantes, la droite tourangelle s’était opposé aux orientations de ce PLU. A l’époque Sophie Auconie et Françoise Amiot, alors élues dans l’opposition, s’y étaient opposé en attaquant notamment sur « l’insuffisance des espaces sécurisés pour les vélos » ou encore « la densification de l’habitat ».

Ce dernier point est également un grief que Serge Babary a martelé pendant la campagne des élections municipales en 2014 puis à plusieurs reprises depuis son élection à travers l’exemple maintes fois cité des « cubes beiges ». Le maire de Tours se dit ainsi opposé au « bétonnage » et à la densification des constructions », qu’il attribue à la majorité sortante.

Pour faire évoluer son PLU, la mairie de Tours possède deux principaux leviers : la modification ou la révision. Comme il s’y était engagé pendant la campagne des Municipales, Serge Babary a opté pour la révision du PLU actuel. Alors que la modification d’un PLU est une procédure plutôt rapide (quelques mois), bien que soumise à enquête publique, qui ne change le document que sur quelques points précis, la révision est une procédure longue qui entend modifier dans de grandes largeurs le document existant.

Quels axes seront privilégiés ?

Parmi les grands axes dévoilés, Serge Babary souhaite avec cette révision du PLU, maitriser le développement urbain, harmoniser l’architecture des constructions en leur conférant un caractère ligérien, favoriser les primo-accédants et les familles, renforcer la présence de la trame végétale ou encore « créer des cœurs de quartiers ». Un dernier point qui cible plus précisément ceux des 2 Lions et de Monconseil.

Pour réussir l’harmonisation voulue dans les futures constructions, le maire de Tours évoque la mise en place d’une charte de qualité urbaine qui permettra de « travailler avec les promoteurs et les architectes au tout début des projets et de vérifier qu’ils s’intègrent bien dans le développement urbain ».

Autre point avancé, celui des grands projets, avec l’aménagement du quartier des casernes Beaumont-Chauveau, du site Sainte-Marguerite, celui du quartier Gare-Sanitas (retenu dans le cadre de l’ANRU) et des hauts de Sainte-Radegonde.

Une opposition partagée sur le sujet

Du côté de l’opposition, le PS, le PCF et le Modem se sont sans surprise opposé à cette révision lors de son adoption au Conseil municipal. Pour eux une simple modification aurait été possible au vu des évolutions souhaitées par la majorité, tandis qu’une révision s’annonce « complexe » et « coûteuse » et risque « de maintenir la ville à l’arrêt » selon Monique Maupuis, élue PS. Autre point de désaccord, la hauteur des constructions que Serge Babary souhaite limiter. Pour Pierre Commandeur, « la baisse des hauteurs va renchérir le coût au m2, ce qui va dissuader encore plus l’installation de nouveaux habitants ». En revanche du côté des élus écologistes, ces derniers trouvant des points positifs aux choix de la majorité malgré quelques réserves, se sont abstenus.

Tours à contre-courant ?

A l’heure où la loi ALUR oblige la mise en place de PLUI (Plan Locaux d’Urbanisme Intercommunaux) à l’horizon 2017, le maire de Tours assume son choix de garder ce document technique – mais ô combien important en terme de choix politiques – dans le giron municipal. Tour(s) Plus reprendra ainsi certainement ce domaine de compétence (sauf opposition d’au moins un quart des communes membres représentant au moins 20% de la population) mais pourra se contenter de s’appuyer sur les PLU existants s’ils couvrent l’intégralité du territoire de l’intercommunalité. Le maire de Tours entend ainsi mettre sa patte sur l’urbanisme de la ville. Rappelons que la révision prendra deux ans et demi et qu’elle engagera la ville sur une dizaine d’années derrière.

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