Petit lexique des investitures socialistes aux prochaines élections législatives

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En juin prochain, juste derrière l’élection présidentielle, auront lieu les élections législatives. 577 députés renouvelés au sein d’une Assemblée Nationale qui va changer profondément de visage. Pour la gauche, un seul but : sauver les meubles. En Indre-et-Loire, on se prépare au pire. Décryptage des mots utilisés pour les investitures tourangelles.

Les grandes manœuvres ont déjà commencé à moins de 9 mois des élections législatives de 2017. Les dernières de 2012 avaient laissé de profondes traces dans le camp des socialistes tourangeaux et de leurs partenaires suite aux choix ou non de candidats qui se seraient bien vus assis sur l’un des strapontins du Palais Bourbon.

Nous vous proposons de vous décrypter les mots utilisés par le PS pour ne froisser personne mais donner des signes forts pour les futurs candidats.

1ère circonscription (Tours) : « Réservée homme » :

Voilà les mots et expressions utilisés pour prévoir le futur. Jean-Patrick Gille y retourne, le député sortant l’a affirmé récemment à la presse. Difficile d’imaginer que ce « sortant » ne soit pas reconduit par les militants. En face de lui, certainement la « Républicaine » Céline Ballesteros, adjointe en vue de Serge Babary. Il existe cependant des incertitudes sur une candidature d’un « Macroniste » si l’ancien ministre de l’économie devait rentrer dans la bataille présidentielle.

8u6a0579-1024x497Jean-Patrick Gille

2ème circonscription (Amboise, Château-Renault, Montlouis,…) : « Gelée partenaires » :

Cette circonscription, détenue par la député LR Claude Greff est un enjeu fort pour les socialistes et leurs alliés. Perdue à très peu de voix en 2012, à cause d’une candidature dissidente dont aurait pu se passer le PS, le candidat investi Christophe Rossignol (EELV) s’était incliné à 170 voix près. Alors quand on entend dans la sémantique socialiste « gelée partenaire », on ne peut que se tourner à nouveau vers Christophe Rossignol qui pourrait repartir avec la double investiture PS et UDE. En effet, l’ancien candidat a rejoint l’UDE de Jean-Vincent Placé dès sa création et est devenu l’un des conseillers du Ministre Placé, en charge de la réforme de l’Etat et de sa simplification. Ce gel de la circonscription pour un partenaire du PS ne doit pas réjouir une autre socialiste habituée depuis plus de vingt ans au monde politique, Isabelle Gaudron, vice-présidente au Conseil Régional du Centre Val-de-Loire. La Montlouisienne va certainement faire parler d’elle dans les prochaines semaines. D’autant qu’il se murmure le retour de M. Rossignol dans les prochains jours. Du gel, on passera alors aux fortes températures…

christophe rossignolChristophe Rossignol

3ème circonscription (Loches, Chambray-lès-Tours, St-Pierre-des-Corps, St-Avertin, …) : « Réservée femme »

Difficile ici qu’il en soit autrement. Cette circonscription est la « terre d’accueil » de Marisol Touraine. Même si la Ministre de la Santé est au gouvernement depuis 2012, elle reste présente en Indre-et-Loire et revient quand une occasion se présente. Quant à Jean-Marie Beffara, son suppléant devenu député en lieu et place de la normalienne,  a eu du mal à marquer de sa patte son mandat. L’ombre de la Ministre est peut-être trop forte. Quoiqu’il en soit, cette partie du territoire tourangeau lui est réservée. En face, un duel à droite est attendu. Celui de Sophie Auconie, ex-députée européenne et présidente actuelle de l’UDI 37 et de Marc Angenault, le maire de Loches investi par « Les Républicains ». Ce lieu d’affrontements au lendemain de la présidentielle sera fortement suivi par les médias. La Ministre Touraine y joue peut-être son avenir politique. Sophie Auconie, sa survie.

dscn0664Marisol Touraine

4ème circonscription (Joué-lès-Tours, Chinon, Richelieu,…) : « Réservée homme »

Tenue par le député frondeur Laurent Baumel, cette circonscription est le lieu de l’alternance. Perdu en 2012 par le « Républicain » Hervé Novelli, la 4ème circonscription sera le théâtre d’un duel au sommet entre un frondeur très connu des électeurs et un « revanchard » au tempérament de combattant. Pas question bien sûr pour le Parti Socialiste et la rue de Solferino d’ennuyer Laurent Baumel, même si ce dernier n’a pas été le bon soldat du groupe PS à l’Assemblée Nationale et même s’il soutient Arnaud Montebourg à la future primaire. Le PS ne saurait se passer d’un député réputé pour être l’un des meilleurs de sa génération, fut-il l’antithèse du « béni oui oui ». Et puis chez les socialistes tout est question aussi de « motions » A ou B. Les courants de pensées et programmes doivent être tous représentés, c’est dans l’ADN du PS. Il faut donc que la motion B trouve son expression au travers de Laurent la Fronde. « Une nouvelle gauche » face à une droite qui tend son discours… Les électeurs devront choisir.

img_3350-682x1024Laurent Baumel

5ème circonscription (St-Cyr, Bourgeuil, Langeais,…) : « Réservée femme »

Voilà bien ici, une surprise du PS. Cette circonscription serait réservée à une femme. Si le nom de Martine Chaigneau, conseillère départementale ne fait guère de doute, on peut s’étonner d’un tel choix. Depuis longtemps, le maire de Langeais se verrait bien député. Pierre-Alain Roiron, déjà déçu de ne pas être vice-président du Conseil Régional Centre Val-de-Loire, rêve d’être parlementaire. Alors quand il a appris que la « circo était réservée femme », il a dû accuser le coup. En face, le sempiternel député « Républicain » Philippe Briand, qui siège depuis 1993 au Palais Bourbon. Indéboulonnable sur le papier, le député sortant devra faire face à sa mise en examen dans l’affaire Bygmalion et à son renvoi, encore hypothétique, devant le tribunal correctionnel de Paris. C’est donc une élection ouverte qui se prépare sur ce morceau de Touraine.

bimg_2423-1024x682Martine Chaigneau

Bien sûr, sur l’ensemble de ces cinq circonscriptions, le Front National présentera des candidats. Des triangulaires sont à prévoir, notamment sur la 5ème circonscription. Reste aussi à connaitre les intentions du mouvement « En Marche » d’Emmanuel Macron. Pas encore déclaré comme candidat à l’élection présidentielle, il devra présenter des candidats dans beaucoup de circonscriptions dont en Touraine. Avec une raison simple : celle d’exister durablement sur l’échiquier politique mais aussi et surtout de toucher les subsides de l’argent public donnés pour chaque voix récoltée (1,70 € par voix et par an si son parti fait plus de 1% sur au moins 50 circonscriptions en France qui en compte 577).

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