Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche était hier en Touraine. Au programme table ronde à l’Université aux côtés de Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des sports, pour discuter de l’engagement civique et citoyen chez les étudiants, puis visite du lycée Becquerel pour annoncer les 500 nouvelles formations en lycée professionnel avant de terminer cette journée tourangelle par une séance dédicace à la Boîte à Livres pour signer son ouvrage autobiographique « La vie a plus d’imagination que toi ».
Najat Vallaud-Belkacem (c) 37°
« La jeunesse n’est pas l’avenir de la France, mais son présent »
« Faire de l’Université un lieu de vie pour les étudiants et non pas un simple lieu de passage », ces mots de Philippe Vendrix, président de l’Université François-Rabelais de Tours ont trouvé écho hier à la bibliothèque des Deux-Lions. A ses côtés, plusieurs étudiants engagés dans différentes structures et associations et venus échanger avec les deux ministres présents. Ces derniers, en visite pour promouvoir l’instauration dès la rentrée prochaine de la reconnaissance d’engagements civiques et citoyens comme Unités d’enseignements entrant dans le cursus étudiants, ont eu nombre d’exemples et de retours d’expériences d’étudiants venus échanger avec eux. Ici, on vante le dispositif mis en place par l’association ZupdeCo, qui met en place des tutorats d’étudiants dans des collèges comme à la Rabière à Joué-lès-Tours. Un peu plus tard, c’est une étudiante militant dans une association venant en aide aux étudiants les plus précaires qui témoignera, tandis qu’une autre évoquera le réseau Animafac, qui accompagne les initiatives étudiantes. « Il y a 80 associations étudiantes au sein de l’Université de Tours » conclura Philippe Vendrix, saluant le dynamisme de ces structures de vie sur les différents campus tourangeaux.
« Vous n’êtes peut-être pas la plus grande université en taille, mais vous êtes l’une des plus grandes en terme de développement et de bien-être des étudiants » lui répondra Najat Vallaud-Belkacem. « Vous ne pouvez pas savoir ce que cela fait du bien de voir tous ces jeunes s’engager pour le bien des autres. La jeunesse est belle et vous en êtes l’exemple » poursuivra-t-elle à destination de ses interlocuteurs du jour.
Créer une culture et une société de l’engagement, tel était un des objectifs que s’était fixée la loi Egalité et Citoyenneté appliquée l’an dernier et qui incite les collectivités à associer d’avantage les jeunes dans l’élaboration de politiques publiques. A l’université de Tours, une nouvelle expérience sera testée à partir de septembre prochain avec la mise en place d’un budget participatif avec les étudiants. D’une enveloppe minimum de 20 000 euros, ce budget participatif permettra de financer des projets décidés par les étudiants dans le cadre de la vie étudiante et des études. Une première en France qui sera testée d’abord aux Tanneurs. « L’idée est d’aller vers une gouvernance plus inclusive des étudiants » explique ainsi Philippe Vendrix.
Une jeunesse étudiante vantée pendant plus d’une heure hier. « La jeunesse n’est pas l’avenir de la France, mais son présent » déclare ainsi Patrick Kanner, avant d’insister sur les mesures prises pendant le quinquennat de François Hollande comme la reconnaissance d’une année de césure pour tous les étudiants quel que soit leur cursus universitaire. « Nous avons investi 1,5 milliard d’euros pour les étudiants boursiers. En 5 ans, 200 000 étudiants supplémentaires qui n’y avaient pas droit auparavant ont pu bénéficier des bourses » a poursuivi de son côté la ministre de l’enseignement supérieur, en répondant à une question sur la précarité des étudiants.
Patrick Kanner (c) 37°
Des mesures qui restent néanmoins encore insuffisantes. Ainsi, pour Najat Vallaud Belkacem : « Il faut investir plus dans la vie étudiante et les universités » annonce-t-elle en évoquant la nécessité d’investir un milliard d’euros supplémentaire par an.
« L’enseignement professionnel est un joyau de notre pays, souvent décrié à tort ».
Une visite ministérielle où les regards étaient tournés vers les étudiants mais aussi vers les lycéens professionnels, puisque Najat Vallaud Belkacem se rendait par la suite au lycée Becquerel à Tours pour présenter les nouvelles formations professionnelles qui seront lancées à la rentrée prochaine. « Celles-ci doivent répondre aux besoins des entreprises et à l’évolution de l’économie avec l’apparition de nouveaux métiers ». Et la ministre de l’Education Nationale de poursuivre : « L’enseignement professionnel est un joyau de notre pays, souvent décrié à tort. Pourtant, elle permet souventd’accéder au marché du travail plus facilement que par les voies plus générales. ».
Parmi les 500 nouvelles formations, 18 seront mises en place en région Centre Val de Loire. Des lycées professionnels qui vont bénéficier également de 1000 postes d’enseignants supplémentaires à la rentrée 2017, tandis que 10 000 nouvelles places en BTS sur les cinq prochaines années, à raison de 2000 par an à partir de septembre prochain, seront par ailleurs ouvertes aux bacheliers professionnels.