Si l’actualité de la campagne des Municipales de Tours est surtout pour le moment rythmée et marquée par les rangs des opposants à la majorité municipale actuelle, au sein de cette dernière, les choses avancent également petit à petit. Si pour l’heure, le maire sortant Emmanuel Denis, n’a pas annoncé sa nouvelle candidature, les initiatives fleurissent néanmoins entre les différents pôles qui constituent son actuelle majorité.
Au centre et à droite, l’équation reste encore insoluble. Avec 4 candidats déclarés (Olivier Lebreton, Benoist Pierre, Christophe Bouchet et Henri Alfandari), autant d’associations et comités de soutien derrière, des sondages commandés mettant en avant tel ou tel candidat… pour l’heure, l’union souhaitée officiellement par tous, ne semble rester qu’un songe pour les opposants de la majorité d’Emmanuel Denis.
Car il est clair que la division du centre et de la droite ne fera que le jeu du maire sortant, si la majorité actuelle, composée à la fois d’Insoumis, de Communistes, de Socialistes, d’Ecologistes et de citoyens de gauche non encartés, réussit de son côté à repartir ensemble. Pour l’heure, à la différence de ses opposants, aucune déclaration de candidature vient entamer cette possible union. En regardant de plus près, rien ne dit non plus qu’à l’heure actuelle l’union se fera.
Un équilibre qui reste délicat
Plusieurs facteurs entrent en jeu, à commencer pour ce qui concerne les partis politiques (LFI, PCF, EELV et PS) par le climat de la politique nationale et notamment les fritures ces derniers temps entre le PS et LFI. Pour le parti de Jean-Luc Mélenchon, sûr de sa prééminence actuelle sur la gauche de l’échiquier politique, la tentation pourrait être d’imposer une liste autonome de toute alliance au premier tour. Que feraient dès lors les autres structures membres de l’alliance qui a permis de conquérir la mairie de Tours en 2020 ? pour l’heure, tous affirment que les discussions vont bon train et que l’unité prévaut. En off, ces discussions traitent en partie de la question de la représentativité de chaque structure, une étape qui peut souvent faire office de véritable épreuve. L’équilibre n’est d’ailleurs pas simple, avec d’un côté une gauche socio-démocrate incarnée notamment par le PS local et son premier secrétaire départemental Franck Gagnaire (actuel adjoint à l’Education) qui veulent peser sur la prochaine liste, et de l’autre côté une gauche plus radicale avec les Insoumis (comme Marie Quinton et Bertrand Renaud), mais aussi les ex-membres du parti mélenchoniste ayant rejoint L’Après de Clémentine Autain (Fanny Puel, Thierry Lecomte…), sans oublier les Ecologistes, parti du maire actuel, mais aussi les composantes citoyennes incarnées par Les Cogitations Citoyennes (proche des écologistes) mais aussi ceux plus proches du PS qui pourraient constituer une autre association (comme Iman Manzari ou encore Elise Pereira-Nunes)…
En cet automne, chaque composante lance son initiative. LFI a réalisé un questionnaire à destination des habitants, Le PS a lancé une grande consultation citoyenne, Les Cogitations Citoyennes de leur côté, présentent en ce mois d’octobre, sur les différents marchés de la ville, leurs premières réflexions issues de leurs différents cercles de travail réalisés depuis 2021 autour de grands thèmes : se cultiver – se nourrir – grandir – se déplacer – se loger – se protéger – se soigner – s’adapter – se rencontrer.
Mais à force de lancer chacun son initiative, n’y a-t-il pas un risque de manque de clarté pour la population ? « On avance tous dans la même direction, celle de l’union », affirme Frédéric Miniou, actuel adjoint aux finances et membre des Cogitations Citoyennes. Ce dernier explique que la démarche des Cogitations se veut ouverte et inclusive, associant citoyens, militants et élus de différentes sensibilités. « C’est la même dynamique lancée en 2017 par Emmanuel Denis et qui avait permis la victoire en 2020. Pour l’instant on confronte des idées et on se réunira toutes et tous avec les idées que chacun apportera et que l’on mettra en commun pour faire un programme » est persuadé Fréderic Miniou en évoquant les différentes forces de la gauche locale.
