Municipales à Tours : Françoise Amiot, candidate malgré tout

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Candidate à l’investiture LREM à la Mairie de Tours pour les prochaines élections municipales de 2020, Françoise Amiot n’avait pas été retenue par la commission nationale du parti présidentiel, au profit de Benoist Pierre. Ce dernier soutenu par l’appareil local LREM avait été préféré au début de l’automne à l’ancienne adjointe aux finances mais aussi au maire de Tours, Christophe Bouchet.

Un premier tour qui n’aura finalement pas échaudé les intentions des uns et des autres. En effet, alors que Christophe Bouchet avait déjà rappelé qu’il serait candidat à sa succession malgré tout, Françoise Amiot lui a emboîté le pas également, en déclarant officiellement à son tour sa candidature aux élections de mars prochain.

Embouteillage au centre

Nicolas Gautreau, Philippe Lacaile, Benoist Pierre, Christophe Bouchet, Xavier Dateu et maintenant Françoise Amiot, les candidats se réclamant sur l’échiquier politique allant du centre-gauche au centre-droit sont pléthores aux élections municipales à Tours. Pour gagner une élection locale, qui plus est municipale, il faut à la fois un projet, une incarnation de celui-ci à travers une tête de liste mais aussi un espace politique. Force est de constater qu’au centre cet espace est restreint avec toutes ces candidatures, pour certaines sur des lignes politiques proches.

Dernière candidature officiellement déclarée donc, celle de Françoise Amiot. Et ce n’est pas vraiment une surprise. Depuis janvier 2018 et le lancement de l’association « Tours à Venir », chargée de construire un projet avec les citoyens pour Tours, les intentions de candidature de cette dernière étaient assez claires en effet. Restait à savoir dans quel cadre elle se ferait. Ce sera donc en dehors d’un parti, celui du président de la République La République En Marche, que Françoise Amiot avait rejoint en janvier 2017, juste après avoir quitté Les Républicains, sur fond d’investiture perdue aux élections législatives face à Céline Ballesteros.

A l’époque Françoise Amiot avait dû renoncer à se présenter à l’élection convoitée. Il n’en sera rien cette fois. L’ancienne adjointe aux finances est convaincue du bon sens de sa démarche et de sa légitimité aussi. « Cette candidature ne vient pas de nulle part et elle est le fruit d’un travail collectif » affirme-t-elle aux côtés d’une petite dizaine de membres de son collectif. On y retrouve une ancienne élue d’opposition municipale entre 2008 et 2014 : Khadra Mouri, un avocat : Rémi Aubebert, une commerçante : Marie-Christine Loup, un étudiant en économie : Roland Huyghues-Despointes, un diplômé d’HEC, également adhérent En Marche : Lilian Citerneschi …

Une liste nommée « Marcheurs de Loire, Citoyens de Tours » mais des différences de points de vues avec Les Marcheurs du parti présidentiel

Des profils divers et variés, issus de la fameuse société civile pour la plupart. « Nous voulons rassembler tous les horizons et mettre en avant notre force collective pour faire gagner la ville de Tours » insiste Françoise Amiot. Le collectif et la liste porteront le nom « Marcheurs de Loire, Citoyens de Tours » précise Françoise Amiot. La référence au parti présidentiel y est clairement explicite. Et même à défaut d’investiture officielle, pour Françoise Amiot, la référence est cohérente avec son engagement. « Je suis adhérente En Marche depuis janvier 2017 et je le reste, ce sont mes convictions. Je suis en phase avec la politique d’Emmanuel Macron. »

Avec Emmanuel Macron, mais pas avec le candidat officiellement investi qu’elle s’était pourtant engagée à soutenir dans le cadre de la procédure d’investiture. « C’est vrai » reconnaît Françoise Amiot, qui considère aujourd’hui que « la règle du jeu n’a pas été respectée par la Commission Nationale d’Investiture puisque je n’ai pas été auditionnée par la CNI, ni reçu le moindre appel pour défendre ma candidature. »

« Je n’ai pas été auditionné non plus par la CNI » affirme de son côté Benoist Pierre qui précise : « On m’a demandé d’avoir un échange avec Christophe Bouchet avec quelques membres de la CNI, mais aucun des candidats n’a été auditionné. » Et pour le candidat investi par La République En Marche : « Il y a eu une procédure avec des engagements que nous avons signés et qu’il faut respecter. »

Autre différence de point de vue entre les deux candidats : la volonté de rassemblement. Pour Françoise Amiot, Benoist Pierre n’aurait pas montré de réelle volonté de faire ce rassemblement : « Pour qu’il y ait un mariage, il faut être deux » affirme-t-elle, avant de poursuivre : « Sa première proposition a été de faire une alliance “ tout sauf Bouchet”. Ce n’est pas comme cela que je conçois la politique. »

Une Françoise Amiot pas tendre avec son concurrent, à qui elle reproche de ne pas avoir voulu intégrer à la liste LREM des membres de son collectif : « Au-delà de ma personne, il n’avait prévu d’intégrer personne d’autre alors que je représente un collectif. De mon côté je ne veux pas faire simplement une juxtaposition de démarches personnelles. »

Du côté de Benoist Pierre on rejette cette vision des choses. « Je n’ai jamais évoqué d’alliance, d’autant plus que Françoise Amiot est membre de LREM, elle a donc accès à toutes les informations et à toutes nos réunions. J’ai proposé par ailleurs de rencontrer les membres de son collectif. Enfin, je n’ai jamais évoqué non plus un éventuel « tous sauf Bouchet », mais de construire une alternative à la majorité actuelle, ce qui est différent. Je suis d’autant plus étonné de ces propos que j’ai largement ouvert la porte à l’échange »  affirme-t-il.

L’écologie et le développement durable fixés en priorités

Si elle a décidé de partir de son côté, l’ancienne adjointe aux finances, forte de deux élections municipales (une perdue en 2008 et une gagnée en 2014 sur des listes de droite), sait cependant que la multiplicité de candidatures sur un même espace politique ne peut que conduire à un émiettement des voix et avec celui-ci une potentielle défaite. D’autant plus qu’à l’inverse, les différents collectifs de gauche travaillent à se rassembler… « Je suis quelqu’un qui est pour le rassemblement » affirme-t-elle quand on lui fait remarquer, expliquant « avoir rencontré plusieurs candidats et ne pas être fermée à des accords, à condition qu’ils se fassent « sur la base d’axes de programme et de méthodes de travail communs. »

Pour l’heure ces deux derniers points n’ont pas été dévoilés. Concernant le programme, il devrait l’être en fin d’année. La candidate a simplement précisé que l’écologie et le développement durable seront au cœur du projet et dans chaque proposition.

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