Il retente sa chance après l’élection de 2014.
Emmanuel Denis, Benoist Pierre, Xavier Dateu, Christophe Bouchet, Gilles Godefroy… : ces 5 hommes sont lancés dans la campagne des élections municipales de Tours, dont le 1er tour est prévu le 15 mars 2020. Dans l’ordre il y a un écologiste, un macroniste, un centriste, le maire sortant et le Rassemblement National. D’autres noms peuvent aussi être cités comme candidats probables ou déclarés, dans l’attente d’alliances potentielles : Philippe Lacaile, Françoise Amiot, Cathy Munsch-Masset, Mickaël Cortot… Bref, du monde sur la ligne de départ comme vous pouvez le découvrir dans le trombinoscope commenté de 37 degrés qui fait le point sur la course à la mairie de la capitale ligérienne.
Claude Bourdin fait également partie de cette (longue) liste.
Claude Bourdin c’est l’homme à la tête de l’association C’est au Tour(s) du Peuple qui avait déjà participé aux élections de 2014. Militant La France Insoumise, il sollicite l’investiture du parti mélenchoniste pour porter sa campagne. Ce ne serait pas une première car il a déjà représenté le mouvement lors des élections législatives de 2017 (avec un bon score au 1er tour). Cette semaine, il a donc officialisé sa volonté d’entrer dans l’arène en vue du scrutin municipal qui s’approche « pour proposer une alternative sociale, démocratique, écologiste et féministe. »
Une proposition phare : les transports gratuits
Pour monter une liste aux élections municipales à Tours il faut 55 noms : Claude Bourdin en a déjà réuni 42 sous la bannière C’est au Tour(s) du Peuple mais aussi avec le NPA, le Parti de Gauche et d’autres collectifs.
Son initiative acte la désunion des forces de gauche qui se réunissaient depuis des semaines pour tenter de réaliser une alliance de 1er tour inédite. L’opération a échoué faute d’accord sur le nombre de places pour chaque mouvement sur la liste commune mais aussi en raison de divergences programmatiques. Par exemple C’est au Tour(s) du Peuple milite farouchement pour que les principaux services publics soient gérés par des régies publiques, donc des agents directement employés par la mairie ou Tours Métropole. Ce qui est le cas aujourd’hui pour l’eau et la cantine à Tours, mais pas forcément dans les autres villes de l’agglo. C’est aussi une entreprise extérieure qui gère le bus et le tram via ce qu’on appelle une délégation de service public.
Ce tout public, Claude Bourdin et ses colistiers (Pierre Bitoun, Nicole Terrasse…) en font leur axe principal en souhaitant par ailleurs des transports urbains 100% gratuits d’ici 2026 (sans construire de nouvelle ligne de tram, mais plutôt des tram-bus électriques). Autres propositions phares : 100% de nourriture bio et locale dans les cantines, la construction d’un restaurant universitaire géré par la ville, l’opposition à toute nouvelle installation de grande surface, la titularisation des emplois précaires de la mairie ou une réhabilitation écologique de logements sociaux.
Une campagne itinérante à petit budget
« Nous avons le programme le plus complet » se vante Claude Bourdin qui rappelle que son élaboration s’est faite via une série de réunions publiques. Il distille par ailleurs quelques mots durs envers les autres mouvements avec qui il a échangé : « Les Verts nous ont pris de vitesse en lançant leur campagne. C’est une stratégie nationale de leur part de partir en solitaires. » Ou encore : « Ils n’osent pas dire qu’ils sont de gauche. » A propos d’Ensemble !, ex partenaire de CATDP qui a rejoint les écolos : « On ne les voyait plus dans les réunions et ils ne sont que 3. » Ou encore : « Il y a des gens qui cherchent des postes » en direction d’un jeune insoumis qui s’engage aussi auprès d’Emmanuel Denis.
« On gène, notre programme déjà très détaillé gène » assurent les membres de C’est au Tour(s) du Peuple qui espèrent convaincre suffisamment d’électrices et d’électeurs pour atteindre le second tour (il faut 10% des voix). Pour cela, ils mèneront campagne avec un barnum et un tréteau, une « permanence mobile écologique ». Budget : autour de 10 000€, 5 à 7 fois moins que d’autres listes. L’équipe complète est attendue d’ici janvier. A cela s’ajoutent des projets de rapprochements avec des candidatures dans d’autres communes comme Saint-Pierre-des-Corps et Joué-lès-Tours… indispensables en vue d’avoir une équipe capable de peser au sein de la Métropole, une institution qui gère de plus en plus de compétences aux dépens des mairies.
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